MESSAGE DE PAIX
Je ne juge pas car je ne suis pas en mesure de le faire. Je ne donne pas de leçons, car je ne puis être celui qui donne les conseils et qui ne les suits pas.
Je voudrais dire de respecter la vie à tous les niveaux, mais quand je jardine, j'éradique les doryphores et les limaces pour obtenir de décentes récoltes dont profitent chaque année une vingtaine de personnes. Quand je dépose ou pulvérise le poison cela me tord l'estomac de le faire et j'en suis malade pendant quelques jours. Lorsque les salades sont belles et craquantes à l'envie, j'hésite avant de leur trancher le col et leur dit de me pardonner pour ce geste brutal.
De même pour les huîtres, petites mers en coquilles à qui je coupe le muscle préhenseur pour mieux me repaître de leur chair palpitante. Je comprends bien qu'elles doivent redouter cette chirurgie sans anesthésie et depuis je modère ma consommation.
Quand les neiges de janvier et février recouvrent le relief de leur manteau d'hermine, je nourris les oiseaux, petits sédentaires aux pattes gelées et aux plumes gonflées. Alors j'entends, non loin de ma maison le feu nourri de ceux qui ne s'en réchauffent pas et j'imagine que par ce gel d'enfer les volatiles aux ailes arrachées rougissent de leur sang la couverture blanche et doivent attendre avec délivrance le pouce et l'index qui va leur écraser la tête.
Je souffre de voir les gens qualifiés de précaires raser les murs pour ne pas rencontrer des personnes connues. Mais aujourd'hui avec les contrats qui s'amenuisent comme des peaux de chagrin nos enfants d'aujourd'hui seront les pauvres de demain.
Bien évidemment ce sont les entreprises qui créent les richesses mais sans le personnel elles n'existeraient pas... Les fortunes des grands groupes ne se bâtissent qu'à la sueur de leurs ouvriers. Nous sommes tous dépendants les uns des autres ; c'est une loi universelle
et en respectant autrui on a un peu plus d'estime pour soi.
Je suis atterré de voir qu'aujourd'hui le prix de la vie humaine est dérisoire alors qu'elle est si fragile et qu'il est parfois difficile de la préserver.
Au nom de l'argent, du fanatisme, ou de la simple cruauté d'une pulsion subite, on exécute torture et malmène les corps et les âmes. L'histoire se répète à l'infini car l'homme a la mémoire courte et ses actions sont égoïstes et guidées par le pouvoir. Pourtant, même si l'on est athée, croyant de telle ou telle religion, nous savons intuitivement, au plus profond de notre inconscient ce qui est permis et ce qui est défendu...
Je crois que nous ne sommes pas si méchants, mais nous manquons de tolérance. Je suis presque certains que si nous changions notre vision des choses et que nous ouvrions notre esprit et nos coeurs vers des valeurs plus nécessaires, nous entreverrions un monde différent.
Il nous faut nous dépasser, converger vers un objectif plus humain que destructeur.
Je n'ai pas de leçon à donner, mais que la paix soit avec nous.
2006-12-09
01:26:31
·
9 réponses
·
demandé par
vivelaliberté
1
dans
Sciences sociales
➔ Sciences sociales - Divers