Ma réponse va être un peu longue, je suis désolé mais c'est nécessaire pour bien comprendre les choses. Elle sera en deux parties, la première très longue, et un résumé d'un article d'une juriste française, spécialisée dans le droit international. La deuxième, sur la non reconnaissance de l'État d'Israël par le Hamas, le fruit de ma propre réflexion, qui correspond assez bien à ce que pensent beaucoup de gens, tant en Palestine qu'à l'étranger.
alors....
La question doit être posée : quelle collectivité humaine détient de manière légale la souveraineté sur le territoire de la Palestine mandataire ?
La déclaration Balfour (2/11/1917) : le gouvernement britannique ne dispose alors d’aucune forme de souveraineté sur le territoire, sous administration ottomane. Les termes “foyer national” sont ambigus, c’est au mieux l’encouragement au renforcement d’une minorité. C’est une simple déclaration politique, sans effets juridiques. De plus elle préserve le statut quo en préservant les droits des communautés non juives.
Première période significative : la création de la SDN. Le droit des peuples à disposer d’eux même est ébauché. La France et la Grande Bretagne songent alors à se substituer au pouvoir ottoman, pour “guider ces communautés jusqu’au moment ou elles seront capables de se conduire seules”. (Pacte de la SDN 28/06/1919). Le système des mandats n’implique ni cession de territoires ni transfert de souveraineté au mandataire. Le titre reste aux mains du peuple, son exercice seul est différé.
Les termes du mandat même sont très ambigus, et altèrent le droit à l’autodétermination. En fait, ce mandat censé amener les Palestiniens à l’autodétermination ouvre la porte à la promotion des intérêts d’une autre communauté et lui donne les moyens de supplanter les premiers. En droit, rien dans le texte du mandat ne fait disparaître le titre du peuple palestinien à la souveraineté. Le colonialisme européen se doublait d’un colonialisme sioniste, double obstacle à l’émancipation du peuple palestinien. Mais il n’y avait pas dans les textes de renoncement à cette émancipation et ni le mandataire ni la SDN n’avaient les moyens d’opérer ce renoncement.
La situation va à nouveau évoluer pendant et après la seconde guerre mondiale. Cependant l’ONU, avec la résolution 181, a-t-elle réussi ce que le mandataire et la SDN n’ont pu faire ? D’un point de vue formel, elle «recommande », car elle n’est habilitée à rien d’autre. Comme la SDN elle n’a pas de compétence sur les territoires. De par leur charte elles se situent dans le cadre du respect de l’intégrité territoriale des états existant et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. La recommandation n’est pas invalide, mais le raisonnement qui voudrait la transformer en norme objective obligatoire l’est. Israël la reconnut officiellement, elle marquait son acte de naissance, mais ajouta des références à ses «droits historiques », surtout dans sa déclaration d’indépendance, cherchant ses fondements ailleurs que dans le texte de 1947, et montrant par la suite sa non acceptation du plan de partage.
Dans les années 50 et 60 s’est constitué un corpus juridique qui modifie le droit international, fruit du travail de l'Assemblée Générale, relayée par de grandes conventions internationales (Pactes internationaux des droits de l’homme…). Il fait partie du droit impératif général, catégorie placée au-dessus de toutes les autres, et bénéficie de plus depuis la convention de Vienne sur le droit des traités (29/05/1969, article 64) d’une valeur rétroactive. Ces textes permettent de relire les traités sur la Palestine dans un sens plus rationnel et restrictif. La résolution 181 ne pouvait et ne peux toujours pas transférer la souveraineté du peuple palestinien au profit d’un autre peuple, même si celui-ci s’est doté d’un état. Plus encore l’application de l’article 64 de la convention de Vienne remet en cause l’adhésion d’Israël à la Charte des Nations Unies, puisque cet acte est passé sans considération des droits du peuple palestinien, qui a valeur impérative. La validité en droit international de la création d’Israël, dans les frontières de la résolution 181 ou dans celles d’avant la guerre de 1967 dépend donc toujours de l’acquiescement du peuple palestinien, toujours détenteur d’un droit inaliénable.
Mais la détermination du peuple palestinien est limitée par 52 ans d’histoire effective de l’état d’Israël, et par les positions qu’ils ont prises eux-mêmes face à la résolution 181. Il reste que la souveraineté n’a jamais été formellement transférée et qu’aucun acte unilatéral ne peut en tenir lieu. D’où le renversement de situation : ce ne sont pas les Palestiniens qui doivent attendre un accord pour disposer de leur territoire, dont ils seraient maîtres par la volonté d’Israël, mais Israël qui ne peut trouver sa pleine légitimité internationale que par un accord avec les Palestiniens. Les Israéliens doivent sacrifier leur orgueil théocratique et renoncer à l’idée que cette terre leur aurait été donnée par Dieu.
Pour la deuxième chose, je te rappellerai seulement qu'en 1993, les occidentaux ont obligé Arafat à reconnaître, en tant que préside de l'OLP, représentant du peuple palestinien, l'existence d'Israël et son droit à vivre en sécurité. Arafat a donc cédé, il a reconnu Israël sur 78 % de la Palestine historique. Qu'a-t-il obtenu en échange ? D'abord la reconnaissance de l'OLP comme représentant du peuple palestinien ! C'est ce que les journalistes, sous l'influence de la propagande sioniste, ont rapidement appelé la « reconnaissance mutuelle » ! Je ne vois pas ce qu'il y a de mutuel là-dedans... Ensuite, il a gagné la création de bantoustans, avec l'autorisation de détourner les fonds versés par la communauté internationale, tant qui s'occupait de faire la police dans les territoires occupés, pour le compte des israéliens. C'est ce que ces derniers appellent la «sécurité ». En fait, c'est ce qu'avait déjà proposé aux palestiniens Ariel Sharon et le général Allon à la fin des années 60, après la guerre de 67. En gros, les Israéliens sont passés pour des pacifistes, ils ont redoré leur blason dans la communauté internationale, ils ont profité de nombreux accords économiques, politiques, culturels et militaires, alors que leur position n'a absolument pas évolué, ils n'ont pas fait une seule concession, tout en étant les agresseurs, et en continuant à violer gravement le droit international. Dans ces conditions, je pense que le Hamas a raison de demander, avant de reconnaître Israël, qu'Israël reconnaisse la Palestine sur les 22 % restants de son territoire historique. Je pense que c'est assez facile à comprendre...
dave a raison, que le hamas reconnaisse israël et les palestiniens auront la paix dans de jolis bantoustans, sans liberté, sans souveraineté, sasn ressources et sans travail. D'ailleurs ils pourraient tout simplement faire un grand suicide collectif afin de soulager la conscience des soldats sionistes qui sont obligés de la massacrer quotidiennement. Les sionistes sont désarmant de naïveté...
2006-12-08 07:51:21
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answer #2
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answered by Anonymous
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Le Hamas est le dos au mur. Ses positions extrémistes l'ont placé dansune impasse. S'il veut continuer à être au pouvoir, il va devoir chercher à faire la paix (ce qu'il ne veut pas,car sinon, il n'aura plus de raison d'être), sinon, il va devoir abandonner le pouvoir. La population Palestinienne est en train de comprendre qu'elle a commit une erreur en le portant au pouvoir. Laquasi totalité de l'argent du Hamas ne sert que pour acheter des armes et engraisser ses cadres. Ilredistribuent quelques miettes à la population, afin d'entretenir l'illusion.
Pour répondre à ta question sur la terre, elle doit être partagée équitablement,ce qui serait le cas si le Hamas reconnaissait Israel, ce qui voudrait dire qu'un véritable état Palestinien pourrait voir le jour
2006-12-08 21:39:36
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answer #9
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answered by Dave 5
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