le faire ressusciter (herbert Pagani)
" Ma Méditerranée" :
Fils du Printemps et d'une Juive,
En pleine nuit j'ai vu le jour...
Tu étais bleue, j'étais olive,
Entre nous deux ce fut l'amour,
Entre nous deux ce fut l'amour...
Tu m'as bercé de tes silences,
Je t'appelais Mémé d'Azur,
Sur les play-backs de mon enfance,
Je chante tes éclaboussures,
Ô toi grand-mère de toutes les mers,
Baiser de sel sur mes blessures...
Ô Méditerranée, ma Méditerranée,
Rien qu'à te voir de loin mon pauvre coeur explose,
Petit mouchoir tout bleu parmi les lauriers roses,
Bleu comme une ecchymose après un long baiser...
Je te connais par coeur, ma Méditerranée,
T'es comme un livre ouvert, y a qu'à tourner les pages
Et dans ces transistors que sont tes coquillages
Tu chantes le Coran, la Bible et l'Odyssée...
J'entends tes troubadours,
Moïse et puis Jésus et Mahomet,
Chacun à sa manière était vedette
Et tous à leur façon chantaient l'amour.
Et tous avaient leurs fans
Qui pour se voir premiers au Hit Parade
Se sont payés des guerres et des croisades,
Sur terre, sur mer, de Troie jusqu'au Golan !
Ô Méditerranée, on ferme tes edens,
La guerre du pétrole va faire rougir tes plages,
Nous la suivrons bloqués dans nos embouteillages
À moins qu'on crève en boîte au détour d'un week-end...
Est-ce le sable ou la saumure
Ou ton climat si tempéré
Qui fait pousser les dictatures
D'un bois plus dur que l'olivier
Et fait fleurir des barbelés
Comme des produits de la nature ?
Ô Méditerranée, ma Méditerranée
T'es comme un livre ouvert, y a qu'à tourner les pages
Mais c'est le même programme à tous tes coquillages
De conneries présentes en conneries passées...
Avec l'or noir et les boues rouges
Ils t'empoisonnent tes petits
T'as beau pleurer personne ne bouge
Et toi tu meurs dans ton grand lit,
Et toi tu meurs dans ton grand lit.
C'est dans ce lit aux draps pervenche
Que je viendrai mourir un jour
Et tes poissons qui font la planche
M'indiqueront le bon parcours
La mort sera comme un dimanche
Dans tes vieux bras mon jeune amour...
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13 novembre 2006
Herbert Pagani
Imagine... Mon amour.... Une île au large des tristesses. Pas en mer, non, sur la terre, perdue dans l'océan des toits, un balcon, pour jardin, fleuri de rires et de caresses, trois cinglés de l'amour, notre famille c'était ça.
Et mon père, ha mon père, ce philosophe en espadrilles. Et ma mère, ha ma mère, une princesse en tablier. Et les jours qui fondaient comme ces pains à la vanille, qu'on trempait, tous les trois, dans notre même bol de café.
Elle était le jardin de son âme, il était la lumière de ses yeux, et miracle des miracles ni le temps ni les obstacles n'ont éteint leurs feux.
Et comme je plongeais du haut de mes dimanches, dans leur grand lit aux larges vagues blanches, et j'étais bien contre eux et comme il sentait bon le grand berceau des amoureux. Mon père qui rit, ma mère qui se penche pour me chanter sa plus jolie chanson, quel chef d'oeuvre mon enfance, nous étions bénis des dieux, nous étions des gens heureux...
Elle est belle mon histoire, t'as marché, elle t'a plu, j'ai menti, j'ai triché, voilà la vérité, toute nue.
Imagine maintenant, toute une enfance sans caresses, une guerre de vingt ans, à coup de gifles et d'avocats. Dans mon île, ça battait. Trois naufragés de la tendresse, trois ratés de l'amour, notre famille c'était ça.
Et je fus déporté de collège en hôtels, je n'ai vu que des gares comme décor de Noël. J'attendis vingt ans pour naître, accoudé à la fenêtre du calendrier.
Et mon père et ma mère, mes pauvres aigles qui vieillissent, pansent encore leurs blessures pour mieux pouvoir se déchirer. C'est la haine, comme un sport, avec des larmes en bénéfice, des injures, des factures, le cinéma des divorcés.
Maintenant c'est fini, plus de larmes, allez viens, on s'en va tous les deux, on défie tous les obstacles, on se paye le miracle d'être un couple heureux.
Et nous naviguerons du haut de nos dimanches dans un grand lit aux larges vagues blanches, et nous nous aimerons et dormirons tous deux au grand berceau des amoureux,
C'est aujourd'hui que notre vie commence, elle sera la meilleure de mes chansons. Mon amour c'est toi ma chance, maintenant c'est à nous deux, nous serons des gens heureux.
Mon amour, c'est toi ma chance, maintenant c'est à nous deux, nous serons des gens heureux
2006-12-07 18:16:44
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answer #8
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answered by THOMAS Z 6
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