Les animaux sont les organismes composés d'une ou plusieurs cellules eucaryotes et dépourvus de chloroplastes (hétérotrophes). La plupart des animaux sont multicellulaires (à l'exception des protistes) et aptes au mouvement, parfois seulement sous forme larvaire (cas des éponges et de nombreux invertébrés benthiques fixés au substrat). Ils forment le royaume Animalia sous-division du domaine Eukaryota (qu'ils partagent avec les plantes et les champignons, par opposition aux Prokaryota, composé des Eubacteria et Archaea).
Animal (pluriel animaux) : être vivant hétérotrophe mobile. Les plus vieux fossiles d'animaux connus datent de 570 millions d'années. L'ensemble des animaux forme, en Systématique, le règne animal.
Canidés: famille de fissipèdes digitigrades comprenant entre autre les chiens, les loups, les renards, les fennecs, etc.
Cloaque : orifice unique ou débouche les voies urinaires, génitales et intestinales, que possèdent les vertébrés autres que les mammifères. Des exceptions existent : les monotrèmes par exemple.
Ovipare : se dit d'un animal qui se reproduit en pondant un oeuf, celui-ci pouvant être fécondé avant ou après la ponte.
Vivipare : se dit d'un animal qui se reproduit en donnant naissance à des petits dont le développement s'est effectué au sein de l'organisme maternelle.
Viviparité : mode de reproduction chez les animaux vivipares
Les hommes, selon les temps et les cultures, se sont entourés de différentes sortes d’animaux, plus ou moins proches, plus ou moins utiles à accomplir des tâches particulières. De tous ces animaux, on peut dire qu’ils sont domestiques car attachés à la demeure de l’homme ( domus ). Cependant cette qualification ne suffit pas. S’agit-il d’animaux familiers? Les trouve-t-on exotiques? Sont-ils encore sauvages? Le sens de ces expressions, bien qu’il paraisse aller de soi, est ambigu. Je vais maintenant tenter d’éclairer par quelques définitions les différences qu’il convient d’introduire entres les états domestique, sauvage, exotique et familier de l’animal parce que ces nuances sont utiles à comprendre la situation des animaux de compagnie.
Dans un article visant à « [v]aincre la dispersion des recherches en sciences de l’homme sur les animaux domestiques », Digard (1988) offre un panorama critique des définitions de la domestication. Il faut, pour commencer, constater avec lui que la domestication de l’animal comme action de l’homme n’a pas suscité la formation d’un champ disciplinaire spécialisé en sciences de l’homme et du social et que les chercheurs qui s’y consacrent, car il en est tout de même, « travaillent le plus souvent isolément (même au sein de leurs propres laboratoires) et n’entretiennent entre eux que des liens de collaboration partiels et occasionnels » (Digard, 1988, p. 29). C’est pourtant en train de changer avec la création de l’International Society of Antro-Zoology (ISAZ) et la publication de la revue Anthrozoös. Nous devons ici faire exception de l’archéologie, dont les chercheurs nous offrent plutôt à voir la domestication comme un processus révolu, un acquis définitif de l’histoire de l’homme et de l’animal. Dans son article, Digard propose à la fois des bases pour la compréhension de ce qu’est la domestication comme processus et des bases pour développer sur ce thème un programme de recherche en anthropologie.
En premier lieu, Digard montre clairement quelques écueils des définitions traditionnelles de la domestication. Les zoologistes semblent tout particulièrement bien placés pour nous enseigner ce qu’est la domesticité animale. Leur démarche consiste à établir la liste des espèces domestiquées, c’est-à -dire « qui se reproduisent en captivité et se distinguent des espèces sauvages de souche par un pool génétique et des caractères phénotypiques héréditaires, morphologiques et même comportementaux (éthogramme spécifique), résultant d’une sélection prolongée et délibérée de la part de l’homme » (Digard, 1988, p. 31). Le problème est que toutes les espèces domestiquées présentant les caractères distinctifs décrits ci-dessus n’ont pas un pendant sauvage. La question de la domestication ne peut donc être : qui sont les animaux domestiques? Le constat de Digard est que les définitions existantes sont toutes défaillantes.
Autre anthropologue français intéressé par la domestication animale, Sigaut s’accorde avec Digard sur le fait que les définitions traditionnelles de la domestication sont inappropriées. Les deux auteurs soutiennent qu’il y a une multitude de cas de figure correspondant à ce que nous assimilerions immédiatement à de la domestication sans que, après réflexion, la définition de cette dernière permette d’en rendre compte. Les deux auteurs divergent cependant quant à la réinterprétation qu’il convient de donner du phénomène domesticatoire. Pour Sigaut, la difficulté provient d’une certaine confusion. Il écrit :
J’ai l’impression, pour ma part, que la notion empirique de domestication confond des réalités différentes, qu’il faut démêler pour mettre fin à la confusion. Trois d’entre elles me paraissent maintenant [...] particulièrement évidentes : l’appropriation de l’animal, sa familiarisation avec l’homme et son utilisation.
--(Sigaut, 1988, p. 60)
Pour Sigaut ces trois phénomènes ne coïncident pas nécessairement : il peut y avoir appropriation sans utilisation matérielle (il cite l’animal de compagnie) ou sans familiarité de l’homme et de l’animal (il cite le lapin dans les garennes, on peut aussi penser au gros gibier des pourvoiries). Il conclut que la notion de domestication paraît intuitive ou fondée sur l’expérience et, donc, présente une utilité apparente alors que, en fait, sa portée descriptive ou explicative est très limitée par rapport à la complexité du phénomène auquel elle se rapporte.
Tout en agréant la conclusion de Sigaut, Digard ne se satisfait pas de son analyse. Dans son ouvrage paru en 1990 (Digard, 1990), il propose de remplacer la notion de domestication non pas par une combinaison en proportions variables d’appropriation, de familiarisation et d’utilisation, mais par l’idée de système domesticatoire. Dans tout système domesticatoire, la domestication résulte d’une combinaison de facteurs. Les plus évidents d’entre eux sont » les caractères biologiques et biogéographiques de l’espèce élevée et le milieu techno-économique de l’éleveur » (Leroi-Gourhan tel que cité par Digard, 1990, p. 177). Mais il faut en compter d’autres qui, pour paraître parfois moins manifestes, n’en sont pas moins déterminants. Ainsi, Digard de conclure :
à chaque situation concrète correspond un système domesticatoire particulier, qui se compose de tout ce que l’homme investit dans la production et l’utilisation d’animaux : en action technique, en organisation sociale, en pensée (consciente ou inconsciente), en représentations, etc . Ainsi, on ne comprend le pottock qu’après l’avoir replacé dans son système domesticatoire. Et si le pottock, le postier breton et le « pur-sang » anglais sont si différents, c’est parce que chacun relève d’un système domesticatoire particulier. Il importe peu à l’ethnologue de savoir si l’un des trois est plus ou moins ‘domestique’ que les autres. Il lui suffit de constater qu’ils sont différents. à partir de là , il pourra chercher ce que les Basques, les Bretons et les Anglais ont pu faire et penser pour qu’il en soit ainsi.
--(Digard, 1990, p. 179)
Voici qui nous éclaire, sans vraiment le faire d’ailleurs, sur ce qu’est un animal domestique.
Ãvidemment, force est de constater que, pour intéressante qu’elle soit, la définition de Digard laisse entièrement de côté la part de l’animal dans la domestication. Il présente la domestication non d’un point de vue anthropologique mais plutôt anthropocentriste, comme si elle n’était que le fruit d’une action à sens unique, celle de l’homme. Que l’animal ait sa part à jouer dans sa propre domestication est l’opinion exposée par Budiansky (1992). Selon lui, en ne faisant reposer la domestication que sur les épaules humaines on se heurte à deux problèmes insolubles. Le premier est le taux d’échec que les humains ont connu au cours de l’histoire en tentant de domestiquer diverses espèces : seul un petit nombre d’espèces ont subsisté aux côtés de l’homme comme domestiques. Le second problèmes réside dans le fait que les espèces durablement domestiquées ne présentaient pas au départ de l’évolution les caractères qui l’auraient rendue domesticable ou intéressante à vouloir domestiquer, tels que la docilité ou des facilités à se reproduire; c’est davantage au cours de l’histoire commune de ces espèces et de l’homme qu’elles ont acquis ces caractères. « This paradox is the crux of the entire, counterintuitive line of evidence that argues for domestication as an evolutionary, rather than a human, invention. » (Budiansky, 1992, p. 25-26). Exposant de nombreux résultats de recherche, Budiansky affirme « Many animals have found it in their interest to associate with humans » (p. 43). La domestication serait donc une forme de coopération interspécifique où l’initiateur de la relation n’est pas toujours clairement l’homme. Ainsi, les recherches récentes sur la domestication du chien tendent à montrer que ce sont peut-être les chiens qui ont colonisé le territoire humain, y occupant avec le temps la place que les hommes finissent par leur accorder (voir Budiansky, 1992). Cela, pour Budiansky, ne diminue pas l’importance de l’action humaine consciente et délibérée dans la domestication mais la ramène en tout cas au rang de mode d’intervention privilégié qui est celui de l’espèce humaine. Cela la met également en perspective avec des intérêts qui n’étaient pas ceux des seuls humains. Les exemples abondent de l’intérêt mutuel pour l’homme et l’animal de leur rapprochement.
Il semble donc qu’il faille réintroduire dans le concept de domestication la capacité animale d’entrer en relation de domestication et d’y entrer différemment selon l’espèce, la variété ou la race. Un exemple instructif et qui ne manque pas de comique à cet égard est sans doute celui de la blatte. Quoi de plus domestique qu’une blatte? La seule différence majeure entre le système domesticatoire homme-ver à soie et le système domesticatoire homme-blatte est que, dans le second, nous ne sommes pas les initiateurs d’une relation dont nous nous passerions volontiers.
Malgré ce recadrage, le flou demeure à la frontière entre état sauvage et état domestique. Le même problème se pose autour de la définition de l’animal familier ou de compagnie : il s’agit d’une catégorie aussi floue et mouvante. L’exploration que j’en fais ici repose sur l’extension des principes dégagés pour le statut domestique car aucun travail sur la familiarité semblable à celui de Digard, de Sigaut ou de Budiansky sur la domesticité n’existe à ma connaissance. Plus encore que le statut d’animal domestique, le statut d’animal de compagnie ou familier est tenu pour acquis. Pourtant il n’est pas davantage possible de déterminer ces catégories en inventoriant les espèces qui les constitueraient qu’il n’est possible de le faire pour les animaux domestiques. Loin de pouvoir énumérer quels sont ces animaux, on ne peut que chercher à comprendre les processus, dans leurs composantes multiples et complexes, qui produisent des relations de compagnie ou de familiarité entre l’homme et l’animal.
Il me faut immédiatement éclairer la synonymie entre compagnie et familiarité. Elle est courante et les termes sont généralement interchangeables. Ãtre compagnon suppose en effet une proximité, une familiarité qui s’illustre notamment dans le jeu. Mais, dans ce cas, comme précédemment pour la domestication, la définition de la familiarité et du compagnonnage animal n’épuise pas tous les cas que l’on peut rapporter. Comment caractériser, en effet, la familiarité des reptiles domestiques avec leur maître? Elle est pourtant réelle puisqu’ils se laissent nourrir par l’homme. Qui peut dire si, dans un tel cas, le compagnonnage fait défaut? La question doit-elle être réglée sur une base spécifique ou individuelle? Si l’on se place du point de vue du propriétaire de l’animal, le « maître », c’est vraisemblablement dans l’examen au cas par cas des interactions entre maître et animal que l’on peut déterminer le degré de compagnonnage. Il reste à savoir comment l’animal doit réagir à l’investissement affectif de son maître pour que l’on puisse parler de compagnonnage, notion qui contient celles de partage et de réciprocité. Si tel propriétaire parle à son serpent, lequel reste immobile dans son vivarium, ce manque de manifestation de la part du reptile obère-t-il l’idée du compagnonnage? Certains animaux présents dans nos maisons sont difficiles à approcher pour des raisons physiques. Par exemple, les poissons d’aquarium évoluent dans un milieu physique différent du nôtre; l’eau et la vitre de l’aquarium constituent des obstacles à l’interaction tactile. Tous ces animaux n’en composent pas moins le paysage domestique familier de leur maître. C’est sur cette base que je retiendrai la synonymie entre animal familier et animal de compagnie.
L’animal dit exotique, sous-catégorie de l’animal familier, offre un magnifique exemple de la limite des définitions par liste. Il y a aujourd’hui de plus en plus de variété dans les espèces que les hommes choisissent pour compagnon. Par exemple, un animal est actuellement en vogue que l’on n’imaginait pas dans nos salons il y a quelques années : le cochon, notamment le cochon vietnamien miniature ( pot belly ). Un scorpion, qu’on dirait volontiers exotique, est-il un animal de compagnie? Les définitions officielles, celles d’Environnement Canada par exemple ou du ministère québécois des Ressources naturelles et de la faune, posent qu’est exotique tout animal non indigène sur le territoire de leur juridiction. Cette définition ne tient aucun compte des liens qu’on peut faire entre exotisme de l’animal et familiarité, alors que ce qui est exotique ne renvoie pas seulement à la non-indigénéité mais peut également être dépaysant et s’apparenter à l’imaginaire du voyage. L’animal exotique est un souvenir, la réminiscence d’un ailleurs où tout le monde ne peut se rendre. En effet, l’animal exotique de compagnie est un élément de différenciation du style de vie (Mazurkewich, 1996). Si l’animal exotique n’est pas l’animal de tout le monde, il est tout de même bien l’animal de compagnie de certains. Il peut donc y avoir un lien entre exotisme et compagnonnage et donc, a fortiori, entre exotisme et domesticité. Or les définitions gouvernementales ne renvoient qu’à la territorialité ou à la dimension spatiale de l’exotisme. Il est sans doute plus intéressant de faire appel, comme les auteurs français, à la dimension temporelle. Ces derniers proposent de parler de nouveaux animaux de compagnie (NAC) plutôt que d’animaux exotiques (Bonduelle et Joublin, 1995; Desachy, 1997). Cette catégorie qui ne se définit pas, elle non plus, par l’inventaire des espèces qu’elle contient, est vouée à évoluer. Ceux qui étaient des NAC hier ne le seront plus demain mais d’autres prendront certainement leur place. Les NAC peuvent de plus provenir de l’étranger ou naître dans le pays ou la province où ils sont achetés.
Malgré la diversité des animaux que l’on peut dire de compagnie et leur plus ou moins grand exotisme ou étrangeté, ce sont tous des animaux domestiques. Tous les animaux domestiques, en revanche, ne sont pas de compagnie : il n’y a pas synonymie entre compagnie et domesticité mais inclusion de la première dans la seconde. Dans ce document, j’utilise de façon interchangeable les expressions « animaux de compagnie » ou « animaux familiers ». En revanche, il doit être clair, au terme de cette section, qu’« animaux domestiques », qui est pourtant une expression commune, ne suffit pas pour les animaux dont il est question ici. Pour les mêmes raisons, je rejette l’expression « animaux exotiques ». Mieux fondée est l’appellation NAC qui traduit bien que c’est pour leur nouveauté comme animaux de compagnie que certaines espèces doivent d’étonner et qui rappelle du même coup le caractère transitoire de ce statut.
2006-11-25 13:17:14
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answer #3
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answered by mathurine 1
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