Enseigner est véritablement passionnant. Je crois que c'est un métier qui exige de notre part un investissement total. C'est prenant, mais le temps que l'on passe avec nos élèves, les moments de partage qui se déroulent chaque journée, sont vraiment intéressants. Les voir progresser au cours de l'année est extrêmement gratifiant.
Bien sûr, cela ne se passe pas toujours comme cela. Certaines journées sont plus difficiles que d'autres. Le courant ne passe pas toujours aussi bien qu'on le voudrait (fatigue, énervement, situation de conflit entre élèves, etc.)
En ce qui concerne les avantages et les inconvénients, les gens ne voient en général que les avantages (ce sont les plus évidents). Je commencerai par parler des deux mois de vacances d'affilée en été, qui permettent (ne nous mentons pas) de planifier quelque projet à cette période. Il y a 4 autres périodes de congés durant l'année. Cependant, il convient de relativiser, car les enseignants utilisent une bonne partie de ces vacances pour planifier, préparer la période scolaire à suivre. D'autre part, lorsque l'on sait (et cela constitue le premier des inconvénients) qu'un instit travaille de 50 à 60 heures par semaine en période scolaire (incroyable mais vrai : correction, préparations de cours, entrevues avec les parents, réunions avec les partenaires extérieur, paperasses administratives et j'en passe), et qu'il paye ses vacances d'été, j'ai tendance à me dire qu'elles ne sont pas volées. A ce propos, si l'on décide de faire ce métier "pour les vacances" on risque d'être déçu...
Je reviens à un avantage, c'est la sécurité de l'emploi. Pour l'instant. L'actualité nous montre en effet que certains veulent voir détruite cette idée d'école publique républicaine, gratuite et laïque. Il parait maintenant que les mairies doivent financer les écoles privées que reçoivent des élèves provenant de leur commune...
Autre avantage : ce n'est jamais la routine. On est toujours obligé de se recycler, d'inventer à nouveau, d'améliorer ses outils, histoire d'être performant et dans le temps...
Deuxième inconvénient : c'est justement le regard des personnes extérieures à l'école. Beaucoup de monde pensent que les enseignants sont des privilégiés qui se la coulent douce, critiquent énormément leur manière de fonctionner. De plus en plus, nous avons l'impression que les parents d'élèves (pas tous heureusement) se comportent en tant que clients (ça le devient en fait) et se donnent le droit de critiquer et de juger le travail des enseignants (même s'ils n'ont pas les qualifications et les compétences pour le faire). Parfois, leur remises en questions (je ne suis pas contre l'idée de remise en question, mais il y a une forme à respecter) sont telles que les profs en perdent leur crédibilité face aux élèves et que la situation se dégrade en conséquence. C'est vraiment dommage.
Les enfants sont parfois terribles en classe, mais ils perturbent moins notre enseignement que ne le font les parents qui ne connaissent pas les limites de leurs prérogatives. On voit de plus en plus de parents qui soutiennent leurs enfants face aux enseignants quand une bêtise a été faite. On croit rêver.
Bref, tout ceci pour dire que de plus en plus, les personnes extérieures à l'école apportent un stress supplémentaire au personnel enseignant. Heureusement, je connais de nombreux parents qui sont supers par ailleurs...
Autre inconvénient : la pression des exigences de réussite. On a sur les épaules une énorme responsabilité quant à la réussite et les progrès des enfants (même si beaucoup de facteurs indépendants de notre volonté entrent en ligne de compte). Quoi qu'on en dise, c'est un stress assez conséquent. Ceci dit, qui ne connaît pas de stress dans son travail !
Suis-je motivé ? Oui. Il le faut. Le métier demande beaucoup d'énergie. (Songez donc à 25 - 30 gamins qui ne demandent qu'à partir en foire, tout au long de la journée... sachant que je m'occupe de 3 niveaux à la fois (CE2, CM1, CM2)), puis savoir qu'en rentrant à la maison le soir, la journée n'est pas terminée et qu'elle risque de se prolonger jusqu'à 22h00...
Est-ce que je me sens valorisé ?
Je suis conscient de faire un très beau métier. J'irai même jusqu'à dire le plus beau métier du monde après celui de parent. De ce fait, je suis fier de ce que je fais. Vis à vis de mes proches et de tous ceux qui connaissent le métier, oui, je me sens valorisé. Vis à vis de tous les détracteurs (ce dont je viens de parler ci-dessus), pas tellement. Mais je ne vis pas pour eux !
Suis-je heureux ?
Oui. Comparé à d'autres, je n'ai pas à me plaindre, même si je regrette certaines choses...
Mes élèves le sont aussi, à mon avis.
Quel est mon but ?
M'épanouir dans un métier qui me plait, qui me donne la sensation d'être utile pour mes semblables, et qui me permette également de vivre convenablement avec ma famille.
Ai-je le feu sacré ?
Bonne question. Cela dépend de la définition qu'on lui prête. En ce qui me concerne, je m'efforce de faire mon métier du mieux que je peux et, pour l'instant, je ne me vois pas arrêter !
Voilà !
Heureux d'avoir pu vous répondre, en espérant avoir été complet.
2006-11-19 09:55:03
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answer #1
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answered by Natael 3
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Comme un dingue !
D'ailleurs il faut l'être.
Directeur d'école, maître en CM2.
A l'école à 7h30 à la maison à 18h.
Les mercredis, les week-end et les vacances pour préparer la classe, l'école, les événements (cross, sortie, kermesse...)
C'est top, c'est le pied.
C'est crevant et mal payé (surtout pour la direction)
Mais je ne changerai pour rien au monde.
2006-11-19 06:42:38
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answer #2
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answered by samy 2
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J'adore mon métier même si je dois le faire dans des conditions qui ne ressemblent pas à celles de l'éducation nationale (pas de polémique!).
Je garde la motivation de voir des gens qui payent pour avoir des cours de français et qui attendent que je donne le maximum. Parfois, je ne suis pas loin d'un gigolo ou d'un comédien mais c'est aussi ce qu'ils attendent.
Mon but est que l'énergie que je dépense soit appréciée par mon auditoire (90% de femmes).
2006-11-19 02:04:31
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answer #3
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answered by noel-san 6
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C'est une bonne question... merci de l'avoir posée.
C'est bon d'être au contact des élèves, de chercher à les aider à s'élever, à les instruire.
Le plus dur, c'est le travail qu'il reste à faire à la maison, après les cours, quand on est déjà bien claqué de la journée.
C'est un combat à admettre, une spécialisation !!
2006-11-19 01:14:12
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answer #4
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answered by chamois d'or 5
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