Alors accroche toi c'est très long et rédigé par mon petit cerveau. Mais tu auras je pense un très bon aperçu de ce que représente pour moi la chimie verte. Je te conseille d'ailleurs la référence dans le domaine : Le livre de Paul Anastas. Il y a tous les fondements à connaitre. Un must. Bonne lecture.
La chimie verte est une discipline relativement jeune puisqu’elle a connu un développement significatif depuis une douzaine d’années seulement. Son émergence à travers le monde semble être le reflet des réflexions de certains chimistes et industriels, soucieux d’adopter un comportement de prévention face à l’émergence de questions d’ordre environnemental, et de répondre aux exigences d’un développement durable.
Avant même de donner une définition plus scientifique et technique de la chimie verte, il est assez facile de comprendre ce que sous entend l’emploi de l’adjectif qualificatif : la volonté de protéger l’environnement, de préserver l’écosystème soumis à des pressions de plus en plus néfastes. Cette question est d’autant plus importante qu’elle soulève les problèmes environnementaux rencontrés au quotidien et qui ont mis en avant par les médias, les agences de protection de l’environnement. Il n’est pas rare d’entendre parler des problèmes environnementaux auxquels seront probablement confrontées les générations futures.
Pour comprendre l’histoire de cette nouvelle chimie, il faut donc par exemple examiner certaines grandes catastrophes et d’autres problèmes environnementaux majeurs auxquels les chercheurs se sont intéressés et s’intéressent encore :
·Les accidents issus des productions chimiques : l’incident causé par une émission d’un nuage de dioxine dans l’atmosphère à Seveso (Italie) en 1976 a eu de vives répercussions dans l’industrie chimique. L’explosion de l’usine AZF à Toulouse reste encore très vive dans les mémoires.
·Le trou dans la couche d’ozone : il met en avant l’émission de CFCs (chlorofluorocarbones) dans l’atmosphère, employés notamment dans les aérosols. Ces substances agissent en effet comme des catalyseurs et transforment l’ozone (O3) en dioxygène (O2).
·Le problème de l’effet de serre : une augmentation anormale de la température est l’objet d’inquiétude chez les climatologues qui estiment que la température terrestre moyenne augmentera de 1,5°C à 4,5°C lorsque la concentration de CO2 doublera. Actuellement la concentration atmosphérique en CO2 est supérieure à 370 ppmv (partie par million en volume, soit 1ppmv = 2,13 giga tonne de C ). Le réchauffement terrestre risque de provoquer la fonte des glaces (par exemple, le glacier Blomstrandbreen s’est retiré de 2 km au cours du dernier siècle), la montée du niveau de la mer, la mort des coraux.
·Les problèmes de pollution : par exemple, la pollution par le plomb (qui induit la plombémie) a été multipliée par 100 au cours du dernier siècle !
Ces évènements ont contribué à leur manière à développer une prise de conscience chez les chercheurs (en particulier chez les chimistes) et les industriels soucieux de répondre aux attentes. La chimie s’est donc orientée vers « le vert » et un nombre particulièrement signifiants de laboratoires souhaitent développer des procédés toujours plus novateurs et respectueux de l’environnement. Ils souhaitent donc adapter les connaissances scientifiques actuelles aux nouveaux besoins.
Les principes de la chimie verte
ØUne première approche :
Une définition courte de la chimie verte peut désormais être avancée: « la chimie verte est le processus d’entreprendre la chimie – y compris la conception des procédés, la manufacture et l’utilisation de composés ainsi que la gestion des déchets – de sorte que les substances toxiques ne soient ni utilisée ni générées ». Cette définition, traduit d’Anastas, P.T. et al. Frontiers in Benign Chemical Synthesis and Processes. Oxford University Press, 1998, est somme toute très restreinte, mais résume les volontés premières de cette discipline. En d’autres termes, la chimie verte a pour objectif de concevoir des produits chimiques non nocifs et des procédés qui ne polluent pas l’environnement. Les réactions chimiques impliquées permettent la réduction et l’élimination significative de l’utilisation et de la production de substances toxiques et nocives pour l’homme et pour l’environnement. Mais ceci pose donc deux autres problèmes majeurs: la capacité de définir précisément un produit toxique et de reconnaître le potentiel toxique d’une substance soumise aux analyses. La volonté de la chimie verte est donc avant tout préventive : il est préférable de prévenir que de traiter les problèmes de pollution.
ØLes douze principes de la chimie verte :
Les douze principes de la chimie verte permettent d’apporter un éclaircissement sur les activités des chimistes passionnés par ce domaine. Ils définissent les stratégies à mettre en œuvre au cours des activités de recherche et imposent un encadrement des directions à prendre. Le but de cette section est de présenter les différents principes. Ils permettront d’introduire les applications de la partie suivante, plus spécialisée.
1. La prévention
Il est préférable de produire moins de déchets que d’investir dans l’assainissement ou l’élimination de ces déchets.
2. L’économie atomique
Afin de maximiser l’insertion dans le produit final de tous les matériaux utilisés dans la fabrication, des méthodes synthétiques devraient être mises au point.
3. Synthèses chimiques moins nocives
Lorsque c’est possible, des méthodes synthétiques devraient être mises au point afin d’utiliser et de créer des substances qui posent peu ou pas de danger à la santé des êtres humains et de l’environnement.
4. Conception de produits chimiques plus sécuritaires
Les produits chimiques devraient être conçus de manière à remplir leur fonction primaire tout en minimisant leur toxicité.
5. Solvants et auxiliaires plus sécuritaires
Lorsque c’est possible, l’utilisation de substances auxiliaires (par exemple des solvants, agents de séparation) devrait être arrêtée sinon, celles-ci devraient être inoffensives.
6. Conception qui permet un meilleur rendement énergétique
Les répercussions sur l’économie et sur l’environnement des exigences énergétiques, nécessaires aux procédés chimiques, devraient être reconnues et, par conséquent, minimisées. Lorsque c’est possible, des méthodes synthétiques devraient être utilisées dans des conditions particulières (température ambiante, pression atmosphérique).
7. Utilisation de charges d’alimentation renouvelables
Lorsque la technologie et les moyens financiers le permettent, les matières premières et les charges d’alimentation utilisées devraient être renouvelables plutôt que non renouvelables.
8. Réduction des dérivés
A chaque fois que c’est possible, toute dérivatisation inutile (utilisation d’agents bloqueurs, protection/déprotection, modification temporaire du procédé physico-chimique) devrait être réduite ou éliminée puisque de telles étapes nécessitent des réactifs supplémentaires et peuvent produire des déchets.
9. Catalyse
Les réactifs catalytiques (les plus sélectifs possibles) sont plus efficaces que les réactifs stœchiométriques.
10. Conception permettant la dégradation
Les produits chimiques devraient être conçus de façon à pouvoir se dissocier en produits de dégradation non nocifs à la fin de leur durée de vie et donc ne pas persister dans l’environnement.
11. Analyse en temps réel de la lutte contre la pollution
Des méthodologies analytiques doivent être élaborées afin de permettre une surveillance et un contrôle en temps réel et en cours de production avant qu’il y ait apparition de substances nocives.
12. Chimie essentiellement sécuritaire afin de prévenir les accidents
Les substances et la forme des substances utilisées au cours d’un procédé chimique devraient être choisies de façon à minimiser les risques d’accidents chimiques, incluant les rejets, les explosions et les incendies.
Les douze principes de la chimie verte sont à la base de l’adoption d’une stratégie industrielle préventive, des programmes de recherches et développement. Ils permettent une sensibilisation de l’opinion publique et permettent enfin de promouvoir l’utilisation de produits chimiques et de matériaux biodégradables.
2006-11-17 05:38:27
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answer #1
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answered by pimousse 5
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En 1991, l'agence américaine pour la protection de l'environnement (« U.S. Environmental Protection Agency ») lance la première initiative de recherche en chimie verte en proposant la définition suivante :
La chimie verte a pour but de concevoir des produits et des procédés chimiques permettant de réduire ou d'éliminer l'utilisation et la synthèse de substances dangereuses.
Dans cette définition, le terme « dangereuses » est pris au sens le plus large : le danger peut être physique (substance inflammable, explosive...), toxicologique (cancérigène, mutagène...) ou global (destruction de la couche d'ozone, changement climatique...)
2006-11-17 05:18:29
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answer #2
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answered by Anonymous
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Bonsoir à tous les fans de pimousse.
Rien à ajouter, mais si mais si je peux pas m'empécher.
C'est sur le terme "Chimie verte" qui ne me plait pas trop... il fait un peu trop "tendance" même si il fait florés.
Je lui préfèrerais "Chimie respectueuse de l'environnement"
J'ajoute, après les confidences de CJay que la Chimie verte fait aussi tendance dans le labos de recherche.
2006-11-17 07:59:59
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answer #3
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answered by Daniel Alexandre 5
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Pas mieux que Pimousse! Mais où L va chercher tout ça?!
Comme incidents on peut aussi citer au Japon l'intoxication générale alimentaire due à des rejets de mercure en haute mer. Ce dernier s'est retrouvé dans le poisson qui, par la suite, a été consommé par les habitants! Il y aussi le récent dépôts de matières toxiques dans une décharge en Côte d'Ivoire, cela a provoqué des "malaises" chez des milliers de riverains!
En tant qu'ingénieur R&D dans une grosse compagnie pharma, je peux dire que la chimie verte est devenu l'un des axes principaux de développement, et les compagnies, du moins celle où je travaille, y investissent des millions. On a mm établi une chartre, et on organise très régulièrement des journées thématiques dans les écoles et les facs.
Le plus difficile des principes à suivre est sans doute celui de l'économie d'atomes lors des longues synthèses qui nécessitent la présence de nbreux grpts protecteurs qui génèrent par la suite bcq de ballaste, mais on y travaille!
Maintenant pour être honnète j'ajouterais que cette nouvelle attitude a en fait un but surtout mercantile. L redore avant tout le blason de la compagnie en terme d'image, et puis les coûts de réhabilitation des anciens sites industriels sont purement exorbitants et enfin les lois sur le traitement des déchêts sont de plus contrignantes. C'est donc une manière pour eux de se simplifier la tâche. En poluant moins, on aura moins à dépolluer! Mieux vaut prévenir que guérir!
Mais bon en mm temps si ça permet d'avoir une planète plus propre on ne va pas s'en plaindre!
PS: jsui d'accord avec DA (c comme ça qu'on dit si j'ai bien suivi!), sauf que "respecteuse de l'environnent" c'est moins "sexy" et puis ça reviendrait surtout à admettre qu'avant on ne l'était pas... respecteux de l'environnenent (c pas bon pour l'image ça!); et puis finalement "chimie verte" ça parle à tout le monde, mm aux enfants que l'on veut attirer vers les sciences!
2006-11-17 06:28:46
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answer #4
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answered by CJay 6
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ah la la pimousse... tu devrais te faire payer pour tes réponses...
2006-11-17 20:26:29
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answer #5
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answered by emp 3
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utilisation de produits déjà présent dans la nature et qui ne présente aucun danger pour elle et pour l Homme ( dioxygene pour décaféine le café au lieu d eau oxygène en autre).
2006-11-17 21:56:32
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answer #6
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answered by gthomas3312 2
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