La notion de liberté dans la philosophie grecque fut envisagée dans son rapport avec celle de destin. En vertu des thèses soutenues par le stoïcisme, l’homme doit se conformer aux lois de la nature : plus il se résigne à son sort, qui s’inscrit dans l’harmonie universelle, plus il est libre. Pour Aristote, la liberté se traduit par des actions volontaires qui n’obéissent pas à des contraintes extérieures, mais procèdent de l’individu clairement conscient des conditions particulières dans lesquelles il entreprend d’agir. Sans viser le Bien, ajoutait Plotin, prolongeant le raisonnement d’Aristote, il ne peut y avoir d’action libre
Les penseurs chrétiens, comme saint Augustin et saint Thomas d’Aquin, considéraient que l’homme doit se libérer du péché originel et de l’asservissement au corps pour accéder au libre arbitre.
Dans les Méditations métaphysiques (1641), Descartes énonce que nous trouvons dans notre conscience la certitude d’un libre arbitre aussi infini que celui de Dieu lui-même. La liberté s’acquiert dans la pensée, qui conduit à la vérité en passant par le doute. La « libre-pensée » ne se soucie donc que de l’évidence du vrai.
Il n’existe qu’une seule substance, « Dieu, c’est-à-dire la Nature », qui pense et agit librement, affirme Spinoza dans l’Éthique (1674). Si les hommes se croient libres, c’est parce qu’ils sont conscients de leurs actions et de leurs appétits, mais ignorent les causes qui les déterminent.
Diderot conclut même que le mot « liberté » est vide de sens : il ne peut y avoir des êtres libres, car « nous ne sommes que ce qui convient à l’ordre général, à l’organisation, à la chaîne des événements » (Lettre à Landois, 1756).
Dans la Critique de la raison pure (1781), Kant aborde la question de savoir si l’homme est soumis à la nécessité ou s’il jouit d’une liberté réelle. Il qualifie cette contradiction d’« antinomie de la raison pure » pour montrer que la raison peut adopter chacune des deux thèses, mais qu’elle ne peut pas démontrer laquelle est la bonne, car le problème ainsi posé dépasse les pouvoirs de la raison pure. En revanche, en différenciant les phénomènes des noumènes, Kant peut affirmer qu’une totale nécessité gouverne les phénomènes — d’où l’existence des sciences qui reposent sur le déterminisme — et qu’il existe pour l’homme, au niveau du noumène, la liberté pratique, c’est-à-dire « l’indépendance de la volonté à l’égard de toute loi autre que la loi morale » (Critique de la raison pratique, 1788). Ainsi, la dimension morale de la liberté apparaît comme essentielle : l’autonomie, qui fait la grandeur de l’homme, consiste à suivre la volonté raisonnable, qui n’obéit qu’à sa propre loi.
Nietzsche récusa la notion de liberté. « L’homme agissant lui-même est dans l’illusion du libre arbitre », affirme-t’il dans Humain, trop humain (1878), partant de l’hypothèse selon laquelle rien n’échappe dans le monde à la nécessité. Il faudrait être omniscient, estime-t’il, pour pouvoir « calculer mathématiquement » toutes les actions humaines, or si notre savoir était illimité, il révélerait que la liberté est une illusion.
L’homme est « condamné à être libre », proclame Sartre dans l’Être et le Néant (1943), considérant la liberté, à l’instar de Kierkegaard, comme la possibilité de faire des choix, et soutenant comme lui que l’individu enfermé dans sa singularité ne dispose que de choix relatifs. Pour Heidegger, un autre représentant de l’existentialisme, la liberté consiste à se détacher de la vie quotidienne et de son insignifiance pour s’abandonner "au dévoilement de l’étant "
2006-11-14 06:38:02
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answer #1
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answered by Anonymous
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A mon avis, il s'agit de la liberté d'être, de vivre en autarcie avec soi-même, sans interférance avec ce qui nous cerne.
2006-11-14 14:48:22
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answer #2
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answered by Tarzan 5
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La liberté est la faculté d'agir selon sa volonté sans être entravé par le pouvoir d'autrui. Elle est définie :
* négativement : absence de soumission, de servitude, de contrainte exercée par autrui. L'être humain est indépendant.
* positivement : autonomie et spontanéité du sujet rationnel; les comportements humains volontaires se fondent sur la liberté et sont qualifiés de libres.
2006-11-14 14:26:35
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answer #6
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answered by Anonymous
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