Et voila toutes les explications sur la fabrication du savon, dont celui de Marseille :
Histoire du savon :
Au XIIème siècle, la fabrication du savon était chose courante en Italie et en Espagne. Au XIIIème siècle, époque où l’industrie savonnière fut introduite en France, la majeure partie du savon était produite à base de suif de chèvre et de cendres de hêtre (alcali). Les Français mirent au point un procédé de fabrication qui employait des corps gras végétaux ou graisses végétales, à la place de corps gras animaux.
La fabrication du savon fut révolutionnée en 1791 par le chimiste français Nicolas Leblanc, qui mit au point un procédé permettant d’obtenir la soude caustique à partir du sel de cuisine. En 1783, le chimiste suédois Carl Scheele fait bouillir de l’huile d’olive avec de l’oxyde de plomb et obtient une substance au goût sucré que l’on connaît aujourd’hui sous le nom de glycérine. En 1823, le chimiste français Eugène Chevreul, découvrit que ce ne sont pas les corps gras qui se combinent avec l’alcali pour former le savon, mais qu’ils sont d’abord décomposés en acides gras et en glycérine (ou glycérol). Chevreul est ainsi à l’origine de la théorie de la saponification.
Aujourd’hui, les savons sont les produits les plus courants pour nettoyer ou blanchir, cependant, depuis les années 1950, ils sont peu à peu supplantés par des agents de synthèse obtenus à partir de dérivés du pétrole. Depuis les années 1960, l’industrie du savon a diversifié ses produits avec l’apparition de savon liquide et de produits concentrés.
La fabrication générale su savon :
Les savons sont essentiellement constitués de sels de sodium ou de potassium, d’acides gras issus de corps gras (ou esters), tels que le suif, l’huile d’arachide, l’huile d’olive, l’huile de palme, l’huile de soja, l’huile de maïs. Les corps gras utilisés dépendent des qualités recherchées : onctuosité, action détergente, etc. …
Lorsque l’on traite les corps gras en solution aqueuse par un alcali, en général la soude (hydroxyde de sodium) ou la potasse (hydroxyde de potassium), ils se décomposent en formant de la glycérine et le sel de l’acide gras. Ce procédé est la saponification. Par exemple, la saponification de la palmitine produit du palmitate de sodium (savon) et de la glycérine.
La saponification est suivie de la cuisson. Puis, le produit est lavé plusieurs fois pour isoler le glycérol ou glycérine - sous produit important - et ainsi purifier le savon. Ce dernier est ensuite soumis à la liquidation, puis transformé en fonction de la forme finale recherchée (moulage, séchage, addition de parfums, etc. …). Les procédés de fabrication du savon sont longtemps restés empiriques, mais aujourd’hui la production industrielle du savon est entièrement automatisée.
Différentes sortes de savon :
On prépare les savons durs en faisant réagir la soude sur des huiles et des graisses contenant un fort pourcentage d’acides saturés. On obtient les savons mous ou semi-fluides en saponifiant l’huile de linette, l’huile de graine de coton et les huiles de poisson avec de la potasse. Le suif seul fournit un savon trop dur et trop insoluble pour obtenir un effet moussant satisfaisant ; on le mélange donc d’ordinaire avec de l’huile de coprah seule donne un savon dur, insoluble pour un usage en eau douce ; cependant, elle mousse dans l’eau salée et est utilisée comme savon pour le lavage à l’eau de mer.
En général, les matières premières des savons transparents sont l’huile de ricin, l’huile de coprah de qualité supérieure et le suif. Un savon blanc est un savon de toilette de luxe préparé à partir d’huile d’olive de premier choix. Le savon à barbe est un savon mou contenant des stéarates de potassium et de sodium, qui lui confèrent une mousse persistante. La crème à raser est une pâte combinant savon à barbe et huile de coprah. Le savon de Marseille contient 63% d’acides gras et résiniques et 28% d’eau.
Comment fonctionne le savon :
Les molécules de savon ont une structure moléculaire qui agit comme un lien entre l’eau et les particules de salissures, libérant ces particules de leur support. La molécule de savon présente une extrémité hydrophile, ou polaire (elle a de l’affinité pour l’eau) et une extrémité hydrophobe, ou non polaire (elle s’associe facilement aux substances insolubles dans l’eau).
Dans l’eau, un grand nombre de molécules de savon forment des micelles. Celles-ci sont des structures sphériques dont la partie centrale correspond au regroupement des parties hydrophobes des molécules de savon, les extrémités hydrophiles étant situées à l’extérieur. Lorsque l’on agite l’eau, les gouttelettes d’huile ou de graisse s’associent à la partie centrale des micelles en raison de leur caractère hydrophobe. Ainsi, les salissures grasses sont en suspension dans les micelles. Lors du rinçage, ces micelles sont entraînées par l’eau et les salissures sont ainsi détachées de leur support. C’est le pouvoir mouillant (faible tension superficielle) associé au pouvoir émulsifiant du savon dans l’eau qui permet le nettoyage des surfaces.
Quelques trucs :
- Avec deux poignées de paillettes de savon de Marseille dissoutes dans un peu d’eau chaude, on lave 5 kg de linge en machine.
- Lorsqu’on fait tremper toute une nuit une nappe jaunie dans un mélange eau et paillettes, elle redevient blanche.
Aux Ãtats-Unis, les plaisanciers utilisent le savon de Marseille pour nettoyer leurs bateaux
Mille fois imité, jamais égalé, le savon étalon a toutes les qualités. Et pourtant, il a bien failli tomber dans l’oubli…
« Vous êtes chez Marius Fabre, maison traditionnelle et familiale ». La savonnerie salonaise, qui affiche 1900 comme date de naissance, tient à ses particularités. Elle est l'une des trois dernières entreprises à confectionner comme autrefois le savon de Marseille. Marie Hélène Bousquet, petite fille du créateur, a repris l’affaire avec son mari en 1987. « On a fait le bon choix en conservant les méthodes artisanales. La société est en expansion, nous avons 17 employés », confie-t-elle, visiblement sereine Le savon de Marseille a pourtant bien failli disparaître. La machine à laver et les détergents lui ont porté un coup quasi fatal. Songez qu’il y eut jusqu’à 80 savonneries à Marseille et 12 à Salon de Provence, les principaux centres de production ! La vague écologique et le retour du naturel ont permis d’arrêter l’hémorragie. Rachetant de nombreuses marques en perdition, les derniers bastions de la tradition ont pu résister.
« Nos produits sont exceptionnels ! » assure Délia Boetto. Cette femme pétulante poursuit l’activité de la savonnerie Le Sérail, que son mari, décédé il y a huit ans, avait créée en 1949 dans le quartier de Ste Marthe, à Marseille. Une entreprise rondement menée avec, à ses côtés aujourd’hui, ses fils, son neveu, son frère, et peut-être un jour ses petits-fils. Tradition familiale, vous dit-on….
La fabrication du savon de Marseille ressemble à une recette de cuisine. Parfois même on goûte la mélasse pour s’assurer que la soude a bien disparu. Comme la soupe au pistou, le savon de Marseille n’est jamais le même. Blanc ou vert, il est composé d’huile d’olive venue de France et du bassin méditerranéen, ainsi que d’huiles de palme, de coprah et d’arachide, originaires d’Afrique. « Car, au XVIIIème siècle déjà , l’huile d’olive produite en Provence ne suffisait plus », précise Marie Christine Roquette-Braillard, la conservatrice du musée de Salon et de la Crau.
Longue et fastidieuse, la fabrication du savon de Marseille n’est cependant plus aussi dangereuse qu’autrefois, grâce au chauffage à la vapeur. Selon la taille des chaudrons (en moyenne 15 000 litres), de quatre à dix jours sont nécessaires pour mitonner la préparation. Un vocabulaire précis est attaché à ce savoir-faire. L’empâtage consiste à dissocier les huiles de la soude ; suivent le relargage (lavage à l’eau salée), pour neutraliser la soude restante, la cuisson, qui parfait la saponification et, enfin, la liquidation à l’eau douce, qui débarrasse le savon de ses impuretés.
Institutionnalisé par le décret de Jean-Baptiste Colbert, marquis de Seignelay, en 1688, le savon de Marseille est « 100% végétal » et son mode de fabrication pratiquement inchangé depuis cent ans, tiennent à souligner ses derniers fabricants. Chez Rampal-Patou, à Salon de Provence, on cultive bien sûr l’amour du passé. René Rampal descend d’une longue lignée de savonniers, installés à Marseille au XIXème siècle.
Comme Marius Fabre ou Le Sérail, Rampal-Patou utilise les mises, de grands carrés de bois dans lesquels la pâte est coulée à même le sol. Au bout de 48 heures, le savon a durci. A l’aide d’un couteau électrique, on le découpe en gros pains de 30 à 40 kilos, que l’on soulève avec des pelles. Les cubes sont ensuite façonnés à la machine en fonction du nombre de grammes désirés. Viennent pour finir le marquage, le filmage, l’étiquetage, la mise en cartons.
Hypoallergénique, biodégradable, bon marché… les arguments de vente du savon de Marseille ne manquent pas. Mais il est aujourd’hui principalement utilisé comme article de ménage. Pour le bain, place aux savonnettes. Là , les secrets de fabrication des savonniers sont bien gardés. Chacun possède sa recette pour engendrer douceur et mousse. Puis on ajoute les essences de parfum. Marius Fabre vient de lancer deux nouvelles tendances : orange et citron. Au Sérail, on propose une gamme de couleurs vives : pour les clients, la rose doit être rose, et elle l’est ! Chez Rampal-Patou, on mise sur la vanille et le chèvrefeuille.
Le savon de Marseille se cache aussi derrière des marques qui commandent aux savonneries des articles estampillés à leur logo. Le produit s’est toujours montré discret que l’appellation n’a jamais été protégée. On fabrique du savon de Marseille en Italie, en Turquie. Le Petit Marseillais vient en réalité des laboratoires Vendôme, en Côte d’Or, et le Chat machine est désormais allemand (Henkel). Mais qui connaît La Planète, Ste Famille, Le Trident, Patou, Le Sérail ? Seuls les initiés, car les savonniers de Marseille et de Salon redoutent les grandes surfaces. Mais pas les grands espaces : Marius Fabre réalise déjà 50% de son chiffre d’affaires à l’étranger.
L’Europe, l’Amérique du Nord, l’Australie et le Japon sont très friands de ce petit morceau de Provence. Lui offrant des niches sacrément mousseuses.
Le saviez-vous ?
- Le savon de Marseille est conseillé par les dermatologues pour soigner l’eczéma.
- Les industries du tréfilage et de la lunetterie ainsi que les soyeux utilisent le savon de Marseille.
- Le savon de Marseille peut servir à fabriquer de belles patines murales dans le goût actuel.
Et un remède de bonne femme : en plaçant un cube sa savon de Marseille au fond de son lit, on oublie ses crampes.
Faire soi-même son savon :
Faire soi-même savon est une activité très simple qui ne requiert aucun matériel particulier outre quelques ingrédients de base et quelques moules en plastique. Vous pourrez utiliser avec profit de nombreux emballages perdus.
Les principaux ingrédients :
L'eau, la soude caustique et le suif. D'autres composants peuvent être ajoutés pour obtenir un savon plus mousseux, plus doux ou plus abrasif, pour le parfumer ou lui donner une couleur délicate.
N'oubliez pas que, la soude caustique, utilisée sans précaution est un produit très dangereux. Portez des gants de caoutchouc et un tablier en plastique le plus couvrant possible.
La recette du savon blanc :
C'est la recette de base de tous les savons.
- Il faut faudra une demi tasse d'eau froide, deux cuillers à soupe de soude caustique et une tasse de suif fondu.
- Protégez votre surface de travail à l'aide de plusieurs épaisseurs de papier journal.
- Mettez des gants de caoutchouc et un tablier.
- Ajoutez la soude caustique et remuez immédiatement avec une cuiller en bois. Ne vous tenez pas directement au-dessus du récipient car les vapeurs peuvent être nocives. Le suif et la soude caustique doivent être tièdes au moment du mélange.
- Vérifiez la bonne température de la solution caustique en plaçant vos mains sous la cuvette.
- Versez peu à peu le suif tiédi dans la solution sans cesser de remuer.
- Fouettez doucement à l'aide d'un fouet à sauce pendant quatre minutes.
- Versez le mélange dans des moules en plastique souple bien propres.
- Laissez prendre pendant six heures.
- Démoulez délicatement les savons en vous protégeant les mains avec des gants de caoutchouc.
- Posez-les sur une feuille de papier beurre.
- Laissez-les mûrir au moins deux semaines dans un endroit sec et aéré, hors de portée des enfants.
- Après quelques jours, la surface de vos savons se recouvrira d'une fine poudre blanche : c'est le carbonate de sodium qui se forme lorsque la soude caustique est exposée à l'air. Rincez-la lorsque les savons sont arrivés à maturation car elle a tendance à dessécher la peau.
Attention :
La soude caustique peut brûler gravement. En cas de contact avec la peau, rincez abondamment à l'eau. Si la brûlure semble sévère, appelez immédiatement un médecin. Si un enfant en avale, surtout ne pas le faire vomir, ce qui aggraverait la brûlure. Ne pas non plus lui donner de lait ni aucun aliment. Appelez le centre anti-poison.
2006-11-09 09:59:42
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answer #9
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answered by Flofy 4
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