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Quelle heure est-elle ? Est-ce que la mécanique est liée davantage au monde masculin ?
http://www.letemps.ch/horsseries/dossiersarticle.asp?ID=177588

2006-11-02 08:09:20 · 2 réponses · demandé par Paul Hors-les-Murs 4 dans Sciences sociales Sciences sociales - Divers

2 réponses

Il y a un temps pour tout, un temps pour toutes choses sous les cieux», disait l'Ecclésiaste. Il y a donc un temps pour les femmes. Mais quel est-il?

Les maîtres horlogers et les grandes marques se sont penchés avec un bonheur inégal sur le cas du temps au féminin, essayant de comprendre ce que femme veut, afin de le lui offrir, ou plutôt le lui proposer. A leur décharge, ce n'est pas chose aisée. Ces cinq dernières années, il y a bien eu quelques tentatives d'entraîner la gent féminine dans le monde merveilleux de la mécanique horlogère, pour lui faire toucher des yeux la magie d'un mouvement qui fonctionne à la force du poignet. Si les salons 2005 furent ceux de l'extrême, avec l'apparition d'une poignée de tourbillons déclinés au féminin, une tout autre réflexion semble avoir donné naissance aux collections féminines de 2006. Elles sont le résultat d'un sérieux questionnement à la fois esthétique et technique. De quelles montres rêvent les femmes? Quelles fonctions leur sont le plus utiles? Et, surtout, de quelle manière les habiller?

«Faire une montre de femme, pour une manufacture horlogère, c'est toujours un cauchemar», confie Luigi Macaluso, président de Girard-Perregaux. «La grande difficulté, ajoute-t-il, c'est à la fois de ne pas perdre ses lettres de noblesse horlogères et de ne pas s'adresser à un seul type de clientes – asiatiques, américaines ou européennes. Il faut penser à une femme moderne mondiale, sans succomber aux effets de mode, et prendre ainsi le risque que la montre se démode au bout d'un an.» A tous les écouter, chacun sait parfaitement ce qu'il ne faut pas faire... pour l'avoir fait un jour. «Si l'on veut rater une montre pour femme, on prend un modèle masculin, on le réduit, on lui ajoute un cadran de nacre, quelques diamants, et si l'on veut vraiment avoir tout faux, on met un bracelet de couleur», résume Marc A. Hayek, président de Blancpain. Mais comment avoir tout juste?

A posteriori, on peut analyser les raisons du succès de certains modèles, comme la Reine de Naples lancée par Breguet en 2002. Esthétiquement, la lauréate du Grand Prix de l'horlogerie de Genève en 2002 a marqué les esprits avec son boîtier ovoïde et son cadran de nacre où l'on peut lire la réserve de marche et les phases de la lune. Luigi Macaluso est un admirateur: «Elle est unique!» dit-il. Quant à Alexis Meyer, le directeur des ambassadeurs, à Genève, il confiait récemment ne pas avoir anticipé son succès et avoir dû repasser commande. «Les clients qui ont les moyens d'acheter des montres à complications pour femme recherchent des pièces très classiques, et celle-ci correspondait parfaitement à leurs désirs.» Autre succès, la Cat's Eye de Girard-Perregaux lancée en 2004: une montre ovale, horizontale ou verticale, habillée d'un cadran de nacre avec une réserve de marche en étoile filante et une petite seconde «qui fait une animation sur le cadran». Plus quelques diamants discrets. «Il y a cinq ans, seulement 1% de notre chiffre d'affaires provenait des montres féminines. L'an passé, nous étions passés à 25%», confie le président de Girard-Perregaux. Tout cela grâce à la Cat's Eye, dont la forme lui avait été inspirée d'une montre Lip des années 1970 portée par un de ses voisins de table lors d'un dîner...

«Cette année, ce sera l'année des femmes chez Blancpain», annonce fièrement Marc A. Hayek. Une nouvelle collection entièrement pensée pour «elles» – Blancpain Women – sera présentée à Bâle sur un stand décoré en conséquence. «Quand je suis arrivé dans la maison, on m'a dit que les femmes n'étaient pas très portées sur la technique, et qu'il suffisait de leur donner de gros cailloux... C'était tellement macho!» Depuis trois ans, le jeune président fait plancher ses équipes sur une nouvelle famille de montres féminines «avec des complications accessibles». «La signature Blancpain reste, mais tous les éléments esthétiques ont été retravaillés: aiguilles, cadran, matériaux, appliques, chiffres, bracelets, même la lune de la phase de lune... Le mouvement est le même que celui pour les hommes, 24 mm de diamètre, mais on a travaillé sur les formes, plus rondes, plus sensuelles, tout en restant très pur.» Le critère qui définit cette collection? «Lorsqu'un homme ne peut plus la porter.»

Comment le marché réagira-t-il à la collection féminine de Michel Parmigiani? Fort des erreurs commises par ses pairs dans le passé, le maître horloger de Fleurier a trouvé la parade: sa première collection de montres pour femme, ce sont des femmes qui l'ont conçue. Il a confié leur visage à Carole Vallat, jeune designer diplômée de l'Ecole d'art de Neuchâtel. Seule une femme peut avoir songé à faire entrer tout entier sur un cadran l'univers de contes de fées qui a bercé nos rêves de petites filles. On y découvre l'étoile filante de l'aiguille du quantième rétrograde, qui devient baguette magique, ce ciel bleu couleur de songe d'enfant, et ce soleil «qui court après la lune sans jamais pouvoir la rattraper» sur l'aiguille des secondes... Mais c'est Michel Parmigiani qui a choisi les complications des modèles de haute horlogerie: le tourbillon, ou ce même quantième perpétuel rétrograde. Et, lorsqu'on lui dit que cette vision du temps, avec une aiguille condamnée à toujours revenir en arrière à chaque fin de mois, comme Sisyphe et son rocher, nous angoisse un peu, il sourit. On le soupçonne alors de penser qu'une femme est bien plus compliquée que ses précieux garde-temps...

2006-11-02 08:19:58 · answer #1 · answered by francois 3 · 1 0

macho

2006-11-02 16:16:46 · answer #2 · answered by hirisk 3 · 0 0

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