Un pays est une désignation géographique, une nation désigne le peuple tandis qu'État désigne les institutions fonctionnant sur un territoire.
Certains pays sont des États-nations, par exemple la France. Une nation en particulier est alors dominante. D'autres États, tels la Chine, l'Espagne ou le Royaume-Uni rassemblent plusieurs nations (ou tout du moins une partie d'une population formant elle même une nation), bien que certaines se considérent d'elles mêmes comme des États.
L'imprécision de pays a toutefois l'avantage de rendre son utilisation neutre et non polémique.
Le mot pays est souvent utilisé dans le langage parlé, le mot État ayant un sens plus précis est utilisé dans les accords, traités et législations. Un État souverain est un territoire et une entité politiquement indépendante possédant ses propres gouvernement, administration, lois et armée. La souveraineté est toutefois relative et peut être limitée par les traités conclus, par l'adhésion à un État fédéral ou par le simple jeu de la mondialisation.
Ainsi de la même manière que l'on peut dire que le Royaume-Uni est un pays, on peut dire que l'Angleterre est un pays. Cependant, l'usage préfère dénommer pays l'Angleterre plutôt que le Royaume-Uni. Ceci n'empêche pas le Royaume-Uni d'être un État souverain et de mener la politique internationale.
2006-10-31 22:05:20
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answered by Rousseau 5
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Pays vient du latin pagus qui désignait un territoire d'étendue restreinte (de l'ordre de quelques centaines de km²), subdivision de la civitas gallo-romaine.
L’Ãtat est une entité gouvernant l’organisation d'un pays, dont la structure est juridique, qui est délimité par des frontières territoriales et constitué d’institutions lui assurant un pouvoir suprême (la souveraineté).
Dans un système fédéral, il arrive que les deux niveaux de souveraineté qui coexistent permettent l’existence de plusieurs Ãtats dans une même fédération. Aux Ãtats-Unis, qui fonctionnent avec un système fédéral, outre l’Ãtat fédéral (Washington, DC) on retrouve cinquante Ãtats locaux, possédant des organes législatifs, exécutifs et judiciaires propres qui exercent, selon la division des pouvoirs prévue dans la Constitution des Ãtats-Unis, un droit souverain dans leurs champs de compétence.
L’Union européenne est une organisation supranationale, mais n’est pas un Ãtat : les pays membres de l'Union sont tous des Ãtats, l’Union européenne avec son Parlement, sa Cour de Justice des Communautés européennes et ses autres organes possède seulement certains attributs de l’Ãtat.
Un pays est une désignation géographique. La nation ne se confond pas avec l’Ãtat même si elle recouvre souvent l’ensemble de son peuple en Europe de l’Ouest (modèle de l’Ãtat-nation). Le gouvernement est l’une des institutions par lesquelles l’Ãtat exerce son pouvoir.
D'après Max Weber dans Le Savant et le Politique, « l’Ãtat est une entreprise politique à caractère institutionnel dont la direction administrative revendique avec succès dans l’application de ses règlements le monopole de la contrainte physique légitime sur un territoire donné », c'est-à -dire qu'il est le seul à pouvoir faire respecter les lois à travers l'armée, la justice et la police. Définir l’Ãtat a toujours été source de conflit dans le monde académique.
En matière de définition de l’Ãtat, le relativisme s’impose. L’Ãtat n’est qu’une forme d’organisation politique de la société. Il y a eu la Polis grecque, l’Imperium romain, le Saint Empire romain germanique… et il y a eu l’Ãtat. L’Ãtat est la forme d’organisation du politique qui s’est développée à l’époque moderne (c'est-à -dire à partir de la Renaissance) en Europe occidentale, et il s’est ensuite exporté dans le monde entier jusqu’à devenir aujourd’hui le mode d’organisation politique dominant. Cependant, toutes les sociétés ne se sont pas organisées en Ãtats (Pierre Clastres parle de « sociétés sans Ãtat », voire contre l’Ãtat : des sociétés primitives (par exemple les Inuits) où il n’y a ni hiérarchie des pouvoirs, ni autorité. Cependant, cette forme de pouvoir politique ne peut s’appliquer qu’à de petites communautés.) et l’Ãtat n’est pas partout le même. Il convient donc de s’attacher dans l’étude de l’Ãtat aux singularités et aux régularités du phénomène étatique (Georg Simmel).
Par ailleurs, on peut appréhender l’Ãtat à un moment de l’histoire, mais ce n’est pas pour autant qu’il n’est pas né ou qu’il n’évolue pas. Il convient donc dans la tentative de définir ce qu’est l’Ãtat d’adopter une double perspective, à la fois synchronique (à un instant « t ») et diachronique (au fil du temps).
D'une manière générale, une nation est une communauté humaine identifiée dans des limites géographiques souvent fluctuantes au cours de l'histoire, et dont le trait commun supposé est la conscience d'une appartenance à un même groupe. Ce groupe peut avoir en commun distinctif :
•la culture, mais la culture ne définit pas toujours à elle seule une communauté de nation quand les mÅurs diffèrent ;
•la langue, mais la langue ne peut toujours à elle seule définir une nation : la Suisse reconnaît quatre langues officielles, et, en France, le Reichsland d'Alsace-Moselle est une ancienne province d'Empire annexée à la France bien que sa langue soit d'origine alémanique et francique, et la Catalogne Nord (Pyrénées-Orientales) est une région dont la langue véhiculaire est le catalan. Les Ãtats-Unis se sont politiquement séparés comme Ãtat indépendant de la métropole britannique en dépit de leur langue commune ;
•la religion, foi ou culte, mais il est aussi fréquent de voir s'opposer des nations se réclamant de la même religion que de voir des guerres de religion dans une même nation. On peut aussi relever le cas de l'Alsace-Moselle rattachée à un régime concordataire, alors que la France est une nation laïque.
•l'histoire politique, culturelle et sociale : la majorité de la nation en question s'organisant en partis politiques et-ou en grandes organisations sociales, culturelles qui l'identifient par rapport à d'autres, composant un même Ãtat les articulant entre elles.
Une nation prend parfois ses racines dans un sentiment d'identité historique, dans un mythe fondateur tel celui de Romulus et Remus. Mais en fait, le fondement en est articulé la plupart du temps sur des questions que l'on appelle fréquemment valeurs, ces valeurs étant parfois illustrées dans une devise nationale. Les divergences dans une nation portent alors moins sur l'essence de cette devise que sur les modalités de sa mise en Åuvre (voir droite et gauche). Ces valeurs peuvent reposer sur un contrat social entre les membres de la communauté nationale.
La nation ne se confond pas avec la citoyenneté, hormis en français (au moins en France) le cas d'emploi du terme « nationalité » au sens de « ressortissant » juridique, notion de droit international. Voir la section Droit ci-dessous pour d'autres aspects juridiques. Il existe différentes conceptions philosophiques de la citoyenneté, dont la présentation ici ne se justifie que par la conception francocentrée réunissant idéalement nationalité et citoyenneté. On sépare traditionnellement :
•La conception française : elle repose sur une volonté d'appartenance selon Ernest Renan, notamment philosophe mais non juriste. La conception française repose également sur le "droit du sol". La Révolution avait institué le "droit du sang" contre le droit du sol qui faisait de l'individu la "propriété" du roi mais le "droit du sol" a été réimposé afin de combler l'écart démographique qui se creusait avec l'Allemagne.
•La conception allemande : elle repose à titre principal sur le "droit du sang". C'est la conception de Fichte, notamment philosophe mais non juriste. La citoyenneté est une réalité objective indépendante de la volonté des individus. Depuis peu, le "droit du sol" a été introduit en Allemagne, notamment pour permettre une meilleure intégration des descendants d'immigrés.
Historiquement, en Europe, peu d'Ãtats se sont organisés complètement sur le "modèle" français, politiquement, géographiquement et institutionnellement suivant l'idéal d'Ãtats-nations. Dans cette optique, chaque nation doit correspondre à un Ãtat, et réciproquement un Ãtat n'est constitué que d'une nation, le tout dans un territoire précisément défini. Cela a, par exemple, induit le glissement de sens du terme nationalité, désignant maintenant en français le ressortissant d'un Ãtat et non plus seulement le membre d'une nation en tant que groupe culturel, religieux ou linguistique. Par abus de langage, on a parfois parlé de nation pour désigner l'ensemble constitué d'un groupe humain, d'un territoire et d'un Ãtat, quelle que soit par ailleurs la fragilité de celui-ci, comme on l'a vu avec l'ex-Yougoslavie.
Dans le reste du monde, ce modèle, dans lequel la nation et l'Ãtat coïncident, a été largement copié, mais il reste des exemples de nations à cheval sur plusieurs Ãtats : par exemple la nation kurde, dont l'aire géographique s'étend sur le territoire de la Turquie, de l'Irak et de la Syrie. C'est même une nation sans Ãtat constitué.
Cette identification entre l'état et la nation se heurte en plus sur l'exemple de plusieurs nations constituées ou revendiquées comme les Alsaciens Basques, les Ãcossais, les Québécois, les Bretons, les Flamands, les Wallons et les Catalans, où une part éventuellement importante de la population se considère comme constituant des nations bien distinctes, mais qui n'ont pas d'états propres. L'évolution démocratique a fait que beaucoup de ces nations, dans des pays démocratiques en tout cas, se retrouve avec des institutions fédéralisés qui accordent une grande autonomie à ces nations. Un critère essentiel à retenir est la volonté de la population. Mais comment s'assurer de la réalité de cette volonté? Les études menées en Belgique montrent qu'il y a souvent amabivalence sur les sentiments d'appartenance. On peut s'instruire de ces ambivalences réelles au Québec, en Flandre, en Catalogne, en l'Ãcosse... par les recherches menées sur les sentiments d'appartenance en Belgique et en Wallonie. Ces nationalismes de contestation ne peuvent aboutir qu'à travers le débat démocratique, ce qui fait à la fois leur force et leur fragilité car, sur un sujet essentiel, engageant pour le long et même très long terme, il est, par définition, difficile en démocratie d'entraîner une conviction large, résultat souvent obtenu dans les nationalismes plus classiques à la faveur de situation d'affrontements violents (guerres, révolutions).
La dernière définition — une nation qui se définit par l'existence des partis politiques et de grandes organisations sociales et/ou culturelles propres (comme des médias, des universités, des organisations scientifiques, etc.) permet d'expliquer la presque totalité des nations en Europe. On voit effectivement que les Basques, les Ãcossais, les Québécois, les Flamands et les Catalans votent par exemple en grande majorité pour des partis politiques qui leurs sont propres et qui ne se présentent pas dans d'autres zones géographiques du pays ou ils vivent, tandis que les Suisses de toutes les langues votent pour des partis unitaires, c'est-à -dire qu'on ne parle pas (ou très peu) d'une nation suisse romande, et, en accord avec cette définition, il n'existe pas de partis politiques propres à la Suisse romande.
2006-10-31 22:11:04
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answer #6
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answered by Anonymous
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