Un B757 s'est-il vraiment Ècrasé sur
le Pentagone le 11 septembre ?
Un livre, qui met en question la réalité de l'écrasement d'un Bœing 757 sur le Pentagone le 11 septembre 2001, fait scandale non seulement en France où est publié et critiquée " L'effroyable imposture " de Thierry Meyssan, mais dans de nombreux et politiquement corrects médias dont le très objectif Le Monde qui mène la polémique avec une ferveur que ne saurait inspirer le seul souci déontologique.
Sans doute, Thierry Meyssan ne fait pas un journalisme d'investigation très professionnel. Mais le journalisme prétendûment honnête qui installe à coups de supercheries et de secrets d'Etat -du Golfe en Afghanistan et jusqu'en Palestine- un ordre hégémonique d'information dans le sens des intérêts plus dominants, est-il plus crédible et plus moral?
Cela fait déjà quatre à six semaines, sans doute plus, que la (fausse ?) nouvelle circule sur le Net. Dans le genre, elle n'est pas la première à mettre en doute non pas la réalité du spectaculaire effondrement des tours jumelles, mais la crédibilité de l'accusation de l'Administration américaine faisant du réseau Al Qaïda le commanditaire et peut-être l'exécutant de cette spectaculaire et dramatique agression. De là à ce que des interprétations racistes s'en saisissent et voilà qu'on y voit la main du Mossad ou du lobby militaro-industriel sioniste d'Amérique qui aurait profité d'un jour férié pour la population de confession juive, le 11 septembre ! Mais le réseau Voltaire, à l'origine de la dénonciation d'une autre " supercherie ", n'est pas une association raciste. Au contraire, ce réseau s'est fait connaître pour ses prises de position contre l'extrême-droite et son président Thierry Meyssan fut aussi un acteur efficace du mouvement des Droits de l'Homme. Il est aujourd'hui l'homme par qui le scandale arrive. En effet, ce diplômé de sciences politiques, journaliste d'investigation et expert auprès de la Commission de sécurité européenne vient de publier un livre qui est déjà un vrai succès de libraire (85.000 exemplaires vendus en un mois) mais est aussi devenu la cible d'un tir de barrage de dizaines de journalistes sinon " honnêtes " du moins politiquement corrects et surtout donneur de leçons de professionnalisme et de déontologie, alors que certains parmi eux ne sont pas un modèle de ces vertus.
Tout commence le 21 mars par un éditorial d'Eddy Plenel du Monde qui fustige le propagateur d'une nouvelle consternante, contraire à toutes les règles du journalisme, salissant la mémoire des victimes du 11 septembre et offensant leurs proches. La cible de la philippique n'est pas nommée, mais il s'agit de Thierry Meyssan qui vient donc de publier un mois plus tôt un ouvrage intitulé " L'effroyable imposture : aucun avion ne s'est écrasé sur le Pentagone " (ed. Carnot). Lorsque Le Monde décide de porter le premier coup à demi-mots, dans la crainte d'amplifier " la rumeur ", cette dernière a déjà empli les forums de discussion, est reprise sur toutes les messageries électroniques, meuble des sites partisans (asile.org) ou contradicteurs et provoque des réponses indirectes, sans avoir l'air d'y toucher, sur une chaîne TV comme CNN.
Plus proche de nous, téléspectateurs tunisiens friands de cette émission provocante, mais plus vulgaire qu'iconoclaste, " Tout le monde en parle " de Thierry Ardisson reçoit le 16 mars l'auteur du brûlot.
Voilà qui donne donc de l'audimat à ce ballon de baudruche qui gonfle comme une montgolfière, qui prend corps solide comme un météorite. Thierry Meyssan donne de la voix et de l'éclat sous les projecteurs spectaculaires et complaisants de Thierry Ardisson à ce qui se sussurait dans les coulisses. Non, assure-t-il, aucun avion, aucun Bœing 757 ne s'est écrasé sur le Pentagone. Il s'agit d'une effroyable imposture machinée par une tendance lourde, extrême droitière, militaro-industrielle, de l'Administration américaine, un lobby bien plus agissant et permanent que les responsables actuels de l'équipe Bush, même si certains d'entre eux en participent.
Quel aurait été le but d'un tel complot ? Précisément ce qui a découlé des attentats du 11 septembre : l'occupation de l'Afghanistan et la mainmise sur l'Asie centrale afin d'y permettre l'exploitation et l'acheminement des richesses naturelles, essentiellement pétrolifères.
Cette thèse n'a rien de nouveau. L'ouvrage " La vérité interdite " (Darquié et Btisard) et d'autres analyses ont, après le 11 septembre, largement développé ce scénario dans lequel le réseau Ben Laden aurait été une cheville ouvrière largement instrumentalisée. Jusqu'ici aucun expert sérieux, aucun analyste n'avait soutenu véritablement la démonstration d'un montage de cinéma, et en aucun cas à propos du Bœing sur le Pentagone.
L'argumentation
Thierry Meyssan développe cette hypothèse avec sérieux, fournissant à chacune de ses accusations, à chacun de ses indices, à chacune de ses pièces à charge (mais on ne saurait parler de preuves) des références dans les archives même du Pentagone ou dans les documents électroniques de la Maison Blanche auxquels il nous renvoie.
Quels sont ses arguments ?
Toute sa théorie est bâtie sur la constatation qu'aucune image de débris du Bœing n'a été fournie après son explosion sur le Pentagone. D'après l'auteur, il n'y a rien qui ait pu subsister de l'avion, et aucune image d'impact sur la façade du Pentagone n'a été fournie à l'opinion publique. Thierry Meyssan rajoute que dans une conférence de presse donnée par le capitaine des pompiers qui a éteint le feu à l'intérieur du bâtiment, cet officier n'aurait pas répondu à des questions portant sur ces traces et ces fragments. D'après lui, un grand embarras aurait pris le chef des pompiers, passant rapidement à d'autres aspects du problème.
Une deuxième " preuve " pour Th. Meyssan résiderait dans une lecture d'une conférence de presse donnée par le président Hosni Moubarak après les attentats. Le Chef de l'Etat égyptien aurait faire remarquer que pour qu'un pilote ait pu si impeccablement fait une manœuvre, prenant à l'horizontale et dans un angle de 45 degrés une façade du Pentagone, il aurait fallu qu'il multiplie, à titre d'entraînement, les passages autour de ce ministère américain de la Défense. Or comment un terroriste l'eût-il fait sans attirer l'attention ?
Troisième élément de l'accusation de Thierry Meyssan: par glissement, l'auteur du livre à scandale met en doute l'attentat contre le World Trade Center. Il dit en particulier que les tours ne se seraient pas effondrées sous le choc des deux avions, mais sous l'effet de charges d'explosifs dissimulées dans ces gratte-ciel. Thierry Meyssan cite des témoignages de pompiers ou d'autres acteurs intervenus sur l'instant et qui font état d'explosions vers le bas des tours. Mais il donne un indice supplémentaire de ce qui serait à ses yeux, une machination : ainsi un certain nombre de personnes auraient été averties la veille de l'imminence d'un attentat. Parmi ces personnes, des employés d'une firme leader en matière de messageries électroniques (ODIGO) dont le siège se trouve dans une des tours, auraient été prévenus et c'est un des directeurs de cette firme qui en fit, le surlendemain la confidence au journal israélien indépendant Ha'retz.
L'ouvrage multiplie, de cette manière, les indices référencés, renvoyant à des documents papiers ou on line, de façon à pouvoir être vérifiés.
Les détracteurs de Thierry Meysson ne s'en sont pas privé. Ainsi, Le Monde ifr met en pièces l'accusation du président du réseau Voltaire.
Pour commencer Le Monde publie une photo de ce qui est censée être une épave de l'avion, un morceau du fuselage. Mais objecte Thierry Meyssan au très sérieux Le Monde, d'où sort exactement cette photo, quel journaliste l'a prise, qui dit qu'il s'agit bien du Bœing 757 tombé à 9h37 le 11 septembre ?
Alors , le quotidien du soir fait témoigner (en exploitant des archives du Pentagone ou de CNN) des témoins " occulaires " de l'attentat, dont un journaliste qui de son bureau de Washington, à 300 mètres de là, déclare avoir vu passer une aile d'avion devant sa fenêtre à l'heure H (c'est-à-dire avant qu'il ne s'écrase contre le Pentagone). Le Monde rappelle aussi le témoignage du mari d'une des victimes qui aurait eu au téléphone sa femme avant le crash ! Thierry Meyssan, incrédule, objecte : ce sont des balivernes, des fantasmes et les dits " témoins " ne sont que des militaires américains à la botte de leur employeur. Oui, mais alors où sont passées les victimes ?
Encore une objection : selon des spécialistes, n'importe quel pilote aurait pu s'entraîner à la manœuvre latérale avec un simple logiciel de navigation ! La controverse porte aussi sur l'impact qu'aurait fait un avion volant à 480 km/h et heurtant latéralement un angle du bâtiment. Pour Th.Meyssan, la charge aurait dû abattre le mur et briser l'aile de l'avion. Pour ses contradicteurs, l'aile de l'avion se serait repliée et la carlingue se serait désintégrée en heurtant ce bâtiment qui venait d'être consolidé, entièrement bétonné. Voici maintenant le génie civil qui apporte son contre-témoignage à propos des tours jumelles : oui, l'armature métallique a été portée à un très haut degré de température, par l'incendie du carburant des avions, et cela pendant longtemps, avant que les tours ne s'effondrent non pas sous le choc mais sous l'écroulement répété des arcs et des piliers de métal !
Quant à l'avertissement donné à certains travailleurs de la tour, " c'est un canular qui, par malheur, a ciblé juste " !
La polémique
Le long de cette page du Monde intéractif reprend d'autres pièces à charge pour les démonter.
Cependant, s'il est vrai que les convictions fonctionnent parfois comme des certitudes plus erronées que les contre-vérités, l'argumentation décisive qui ferait taire cette rumeur ou cette polémique devrait venir du Pentagone. Or, depuis le 11 septembre, si les accusations pleuvent sur " les terroristes " d'Al Qaïda et d'autres fraternités, aucune preuve n'a jamais été fournie par le Pentagone, aucune image convaincante, aucune lecture des boites noires. Souvenons-nous des images en boucle et des commentaires pendant des jours et des jours sur le WTC, mais rien à propos du Pentagone. Certes, le journalisme -sérieux et déontologie- a-t-il raison de se méfier de ce qui apparaît comme une habile entourloupette de Thierry Meyssan visant dans le pire des cas un succès de marketing, dans le meilleur un soulignement d'un mode mensonger de fonctionnement militaire médiatique, celui-là même qu'on aura vu à l'œuvre pendant la guerre de Golfe, dans le fameux charnier de Timisoara ou au Rwanda.
Les armées puissantes ont leurs hommes de main dans les médias pour les basses œuvres manipulatrices de l'information à leur convenance sur TF1, sur France 2, sur Canal plus, pour ne citer que les chaînes françaises, des journalistes-vedettes prennent des mines choquées devant ce qu'il appellent l'incroyable imposture de leur ancien confrère au-dessus de toute soupçon que fut Meyssan.
Mais que ces grands manitous de l'information française made in Amérique nous expliquent donc pourquoi l'information sur une grande partie des opérations en Afghanistan (comme par le passé dans le Golfe) sont "secret d'Etat" " ?
Que ces journalistes vertueux nous donnent des suites plus prolixes sur l'affaire de l'anthrax dont le responsable semble de plus en plus -selon des experts américains - être un scientifique de l'intérieur même de la CIA.
Enfin, le passé jette le doute sur la crédibilité des accusations américaines, depuis que la CIA a essayé de faire porter par Cuba le chapeau d'attentats aux USA. Et de fil en aiguille, le mystère de l'assassinat de J.F Kennady lève son voile.
En fait, au delà d'un scénario d'une effroyable imposture née dans une imagination bien huilée peut-être, ce qui est vraiment en cause, c'est la manipulation médiatique au service d'intérêts hégémoniques qui la commanditent. Si la rumeur la plus incroyable peut aujourd'hui monter " comme une amère mayonnaise, c'est que l'opinion publique, excédée d'avoir été dupée par tant de mensonges sortis du saint des saints de l'information, se fabrique aujourd'hui une " réalité " plus conforme avec un ordre mondial de l'information qu'elle a en détestation.
C'est sur le Net que cette opinion se replie, se déploie avec fantaisie et se défend en disant pis que pendre avec cette devise : Plus menteur que moi, tu meurs !
2006-10-12 17:52:46
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answer #5
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answered by Rama Lik 4
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