Salut, Salam, Shalom
Vous avez le salut du Corsaire pacifique et pacifiant.
Comme j'en ai marre de lire à longueur de journée des questions provocatrices émanant de gens qui cherchent la bagarre sur ce site, j'ai décidé de jouer les justiciers à la mode corsaire. Je vais vous empoisonner les réponses avec de la poésie.
Salut les Chrétiens intégristes, vous nous avez bien fait rire avec l'Inquisition, les Guerres de Religion, les pogroms, les ghettos, les bombes dans les cinémas, les soutanes, les interventions dans les cliniques contre les avortements, le pécché et l'absolution, etc.
Salam les Musulmans bigots, vous nous avez bien fait rigoler avec le sourire berbère, les massacres de Chrétiens et de Juifs, l'exécution des athées, la lapidation des femmes, le voile et les coups de bâton, l'homophobie, les explosions de métros, les décapitations, les constantes menaces d'enfer, etc.
Shalom les Juifs religieux, qui avez tant souffert et qui n'êtes hélas pas sans défaut, vous qui nous faites bien marrer avec vos superstitieux et vos prophètes, avec vos extrême-droitiers assassins, avec vos nationalistes bornés, avec vos bombes comme celles des autres balancées sur les civils.
Salut à vous tous les croyants qui voudriez que tout le monde soit crédule, que tout le monde pense comme vous que Dieu a fait le monde avec les guerres, les haines et l'ignorance.
Vous avez tous le salut d'un corsaire qui refuse d'être envahi par vos idées fratricides et barbares, qui préfère la paix tranquille des philosophes de comptoir, qui préfère ceux qui refont le monde poétiquement plutôt qu'à coups de fusils.
J'ai décidé de vous embêter, de vous couper la parole, de vous empêcher d'abrutir les gosses des cités et les gosses des beaux quartiers, de vous empêcher de dresser les hommes les uns contres autres.
à bas la calotte, le burnous, le voile et la kipa.
à bas les intégristes de tous poils !
Vive la liberté de penser et de croire à ce qu'on veut ! Vive les poètes.
Signé : FLIBUST, le corsaire pacifique et pacifiant
Allez, aujourd'hui un philosophe : Voltaire.
Détesté par les religieux à son époque, il a démontré l'innocence de Calas, condamné à être roué vif par la "Justice", innocent du crime dont on l'accusait mais condamné parce que protestant. Dans son dictionnaire philosophique, Voltaire rappelle également la mémoire de Vanini, petit philosophe napolitain condamné au bûcher pour athéisme.
"(…) Franchissons tout l'espace des temps entre la république romaine et nous. Les Romains, bien plus sages que les Grecs, n'ont jamais persécuté aucun philosophe pour ses opinions. Il n'en est pas ainsi chez les peuples barbares qui ont succédé à l'empire romain. Dès que l'empereur Frédéric II a des querelles avec les papes, on l'accuse d'être athée, et d'être l'auteur du livre des Trois imposteurs, conjointement avec son chancelier de Vineis.
Notre grand chancelier de L'Hospital se déclare-t-il contre les persécutions, on l'accuse aussitôt d'athéisme, Homo doctus, sed verus atheos *). Un jésuite autant au-dessous d'Aristophane qu'Aristophane est au-dessous d'Homère, un malheureux dont le nom est devenu ridicule parmi les fanatiques mêmes, le jésuite Garasse, en un mot, trouve partout des athéistes; c'est ainsi qu'il nomme tous ceux contre lesquels il se déchaîne. Il appelle Théodore de Bèze athéiste; c'est lui qui a induit le public en erreur sur Vanini.
La fin malheureuse de Vanini ne nous émeut point d'indignation et de pitié comme celle de Socrate, parce que Vanini n'était qu'un pédant étranger sans mérite; mais enfin Vanini n'était point athée comme on l'a prétendu; il était précisément tout le contraire.
C'était un pauvre prêtre napolitain, prédicateur et théologien de son métier, disputeur à outrance sur les quiddités et sur les universaux, et utrum chimera bombinans in vacuo possit comedere secundas intentiones. Mais d'ailleurs, il n'y avait en lui veine qui tendît à l'athéisme. Sa notion de Dieu est de la théologie la plus saine et la plus approuvée. «Dieu est son principe et sa fin, père de l'une et de l'autre, et n'ayant besoin ni de l'une ni de l'autre; éternel sans être dans le temps, présent partout sans être en aucun lieu. Il n'y a pour lui ni passé ni futur; il est partout et hors de tout, gouvernant tout, et ayant tout créé, immuable, infini sans parties; son pouvoir est sa volonté, etc.»
Vanini se piquait de renouveler ce beau sentiment de Platon embrassé par Averroës, que Dieu avait créé une chaîne d'êtres depuis le plus petit jusqu'au plus grand dont le dernier chaînon est attaché à son trône éternel; idée, à la vérité, plus sublime que vraie, mais qui est aussi éloignée de l'athéisme que l'être du néant.
Il voyagea pour faire fortune et pour disputer; mais malheureusement la dispute est le chemin opposé à la fortune; on se fait autant d'ennemis irréconciliables qu'on trouve de savants ou de pédants contre lesquels on argumente. Il n'y eut point d'autre source du malheur de Vanini; sa chaleur et sa grossièreté dans la dispute lui valut la haine de quelques théologiens; et ayant eu une querelle avec un nommé Francon, ou Franconi, ce Francon, ami de ses ennemis, ne manqua pas de l'accuser d'être athée enseignant l'athéisme.
Ce Francon ou Franconi, aidé de quelques témoins, eut la barbarie de soutenir à la confrontation ce qu'il avait avancé. Vanini sur la sellette, interrogé sur ce qu'il pensait de l'existence de Dieu, répondit qu'il adorait avec l'Ãglise un Dieu en trois personnes. Ayant pris à terre une paille: «Il suffit de ce fétu, dit-il, pour prouver qu'il y a un créateur.» Alors il prononça un très beau discours sur la végétation et le mouvement, et sur la nécessité d'un être suprême, sans lequel il n'y aurait ni mouvement ni végétation.
Le président Grammont, qui était alors à Toulouse, rapporte ce discours dans son Histoire de France, aujourd'hui si oubliée; et ce même Grammont, par un préjugé inconcevable, prétend que Vanini disait tout cela par vanité, ou par crainte, plutôt que par une persuasion intérieure.
Sur quoi peut être fondé ce jugement téméraire et atroce du président Grammont? Il est évident que sur la réponse de Vanini on devait l'absoudre de l'accusation d'athéisme. Mais qu'arriva-t-il? ce malheureux prêtre étranger se mêlait aussi de médecine: on trouva un gros crapaud vivant, qu'il conservait chez lui dans un vase plein d'eau; on ne manqua pas de l'accuser d'être sorcier. On soutint que ce crapaud était le dieu qu'il adorait; on donna un sens impie à plusieurs passages de ses livres, ce qui est très aisé et très commun, en prenant des objections pour les réponses, en interprétant avec malignité quelque phrase louche, en empoisonnant une expression innocente. Enfin la faction qui l'opprimait arracha des juges l'arrêt qui condamna ce malheureux à la mort.
Pour justifier cette mort, il fallait bien accuser cet infortuné de ce qu'il y avait de plus affreux. Le minime et très minime Mersenne a poussé la démence jusqu'à imprimer que Vanini était parti de Naples avec douze de ses apôtres pour aller convertir toutes les nations à l'athéisme. Quelle pitié! Comment un pauvre prêtre aurait-il pu avoir douze hommes à ses gages? comment aurait-il pu persuader douze Napolitains de voyager à grands frais pour répandre partout cette abominable et révoltante doctrine au péril de leur vie? Un roi serait-il assez puissant pour payer douze prédicateurs d'athéisme? Personne, avant le P. Mersenne, n'avait avancé une si énorme absurdité. Mais après lui on l'a répétée, on en a infecté les journaux, les dictionnaires historiques; et le monde, qui aime l'extraordinaire, a cru sans examen cette fable.
Bayle lui-même, dans ses Pensées diverses, parle de Vanini comme d'un athée: il se sert de cet exemple pour appuyer son paradoxe qu'une société d'athées peut subsister; il assure que Vanini était un homme de moeurs très réglées, et qu'il fut le martyr de son opinion philosophique. Il se trompe également sur ces deux points. Le prêtre Vanini nous apprend dans ses Dialogues faits à l'imitation d'Ãrasme, qu'il avait eu une maîtresse nommée Isabelle. Il était libre dans ses écrits comme dans sa conduite; mais il n'était point athée.
Un siècle après sa mort, le savant La Croze et celui qui a pris le nom de Philalète ont voulu le justifier; mais, comme personne ne s'intéresse à la mémoire d'un malheureux Napolitain, très mauvais auteur, presque personne ne lit ces apologies.
Le jésuite Hardouin, plus savant que Garasse, et non moins téméraire, accuse d'athéisme, dans son livre Athei detecti, les Descartes, les Arnauld, les Pascal, les Nicole, les Malebranche: heureusement ils n'ont pas eu le sort de Vanini. "
Arrêtez de vous bagarrer pour des croyances. Philosophez !
2006-10-02 01:02:20
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answer #8
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answered by Pacifique C 1
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