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Extrait de la préface de l’ouvrage « Egypte pharaonique, nouvelles recherches sur l’historie juridique, économique et sociale de l’ancienne Egypte », de Bernadette Menu [1]. Bernadette Menu est directeur de recherche honoraire au CNRS (université de Montpellier I), présidente de l’Association internationale pour l’étude du droit de l’Égypte ancienne et ancien professeur d’égyptien (Lille III et Institut catholique de Paris).
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La 1ère partie de ce volume, dont le contenu intéresse les juristes et les historiens des institutions, devrait enthousiasmer aussi les lecteurs non juristes et les passionnés d’histoire africaine et égyptienne. Elle montre en effet, que la formation de l’Etat égyptien n’est pas un hasard mais l’effet de la volonté de quelques grands rois (la « dynastie 0 » et les « fondateurs »), issus de clans ou de lignages originaires du sud et purement africains.

Dès la seconde moitié du IVème millénaire avant J.C., l’Egypte se constitue du Sud au Nord en une fédération de pouvoirs locaux dirigée par un chef unique et dont les enseignes pourraient représenter les entités protectrices, gravées sur différents supports : poteries, étiquettes et objets divers en ivoire, palettes en grauwacke, têtes de massues hypertrophiées, etc. Ces enseignes semblent remplacer les emblèmes des clans dominants (les « totem » des ethnologues) d’où sont issus les premiers rois et dont certains noms (Eléphant, Scorpion, Crocodile) rappellent ceux de clans actuellement répandus en Afrique noire.

A leur tour, les enseignes seront évincées, lors de l’apparition du pouvoir pharaonique en son expression unique et absolue, par des symboles incarnant l’éternité et la toute puissance du souverain.

La coutume de nommer le roi sacré du nom de l’entité protectrice de son clan, de son territoire et/ou de sa titulature, nom repris parfois ensuite par le clan lui-même, se retrouve par exemple au XVIè siècle dans le Sénégal casamançais où un roi « Crocodile » (Bamba en Manding, Jareg en Baynunk) est en sécession à l’égard de son suzerain, le roi de Casamance.

On connaît aussi entre autre, le cas des empereurs Keita du Mali au XIIIè siècle dont le lion est l’emblème. L’auteur (Bernadette Menu) nous décrit plusieurs autres caractéristiques que l’Etat égyptien en gestation semble avoir en commun avec les civilisations d’Afrique noire : la dimension religieuse du pouvoir et du territoire ; le contrôle éminent des terres par le roi-dieu ; la place de la chasse et de la guerre dans la construction de la société ; l’incorporation des captifs de guerre, dans un système ou l’ « esclavage » ne semble pas exister ou du moins n’être qu’un statut transitoire avant l’insertion dans la société égyptienne.

L’Egypte pharaonique s’est construite au carrefour d’influences multiples pour créer des institutions qui n’existent pas ailleurs (qu’en Afrique noire), à la logique et au dogme tellement puissant que l’Etat et la religion officielle se maintiendront plus de 3 000 ans, phénomène semble-t-il unique dans l’histoire connue.

La deuxième partie de l’ouvrage, consacrée à l’étude de l’économie et de la société, poursuit l’observation des ramifications du pouvoir et de la gestion par l’Etat - dont le pharaon des origines est le symbole, le dieu et le maître - des terres, des choses, des animaux, des végétaux et des personnes. L’apparition de l’agriculture et de l’élevage, les essais systématiques de domestication des animaux et des plantes, semblent bien être l’expression de la volonté d’un pouvoir divin et centralisé mais soucieux du bien-être de tous.

Cela fait encore penser aux sociétés d’Afrique noire, réputées communautaires et à leur contrôle collectif des terres et des êtres, où l’individu est censé s’effacer devant l’intérêt général qui lui dicte ses règles de comportement, alors même qu’il y trouve ses marges d’indépendance, d’individualité et de liberté....

2006-10-01 06:53:36 · 8 réponses · demandé par souls to deny 3 dans Societé et culture Societé et culture - Divers

8 réponses

je viens de lire ta dissertation précédente sur l'histoire africaine, que j'ai trouvée très intéressante, mais là, quoique le propos en lui-même l'est tout autant, j'ai le sentiment que ton souci est plus de "ramener" l'Egypte antique en Afrique noire que d'élucider la genèse de la civilisation égyptienne... me trompé-je ?
quelle importance cela fait si la culture de l'Egypte antique est plus d'origine moyen-orientale qu'africaine, ou l'inverse ?
avec ce raisonnement, on ne sait plus vraiment où on s'arrête. Exemple: un historien défend l'idée selon laquelle la civilisation crétoise serait le fruit d'émigrants égyptiens... cela veut-il dire que la civilisation grecque antique, qui est notamment issue de la culture crétoise, serait d'origine noire-africaine ?
à vouloir trop chercher "quoi appartient à qui", on en oublie que les cultures humaines sont surtout le fruit de métissages et de syncrétismes... sans lesquels d'ailleurs toute culture se fige, se sclérose et meurt...
non ?

2006-10-01 09:37:37 · answer #1 · answered by anarcopunk 2 · 0 0

alléchant ! année de parution ?

2006-10-01 13:57:07 · answer #2 · answered by mic 7 · 2 0

Intéressant, mais beaucoup trop long à lire pour accrocher un public large. Seuls les passionnés d'égyptologie se pencheront avec délices sur cet ouvrage. A mon avis les autres (dont je fais partie) décroche après le troisième paragraphe et doivent relire le texte, qui est très long, trop long même pour une couverture.

2006-10-01 14:05:30 · answer #3 · answered by Elvira Popolskoview 5 · 1 0

moi, ça m'intéresse ce que tu racontes mais je ne crois pas que nous soyions très nombreux dans ce cas. Tu n'as pas un peu l'impression de prêcher dans le désert?

2006-10-01 14:01:10 · answer #4 · answered by Chantal ^_^ 7 · 1 0

tres chiant a lire et pas assez leger pour un dimanche soir

2006-10-01 15:04:11 · answer #5 · answered by baboooon67 6 · 0 0

je pense que c'est trop long

2006-10-01 14:09:44 · answer #6 · answered by Anonymous · 0 1

trop long !! donc sans commentaires !!!!!!!!!

2006-10-01 14:00:32 · answer #7 · answered by ulysse 6 · 0 1

j'en pense que : j'ai pas envie de lire

2006-10-01 13:56:21 · answer #8 · answered by Anonymous · 0 1

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