C'est du copié collé, même j'aime beaucoup. Sans sensure
Le déterminisme
l
J'ai l'impression d'être quelqu'un de très bizarre. Parfois je me demande ce que je fais ici, j'entends qu'est ce que je fais dans ce monde. Pourquoi je suis là … Et si le sens de ma vie c'est d'aller mécaniquement en cours comme un robot dès que mon emploi du temps me l'impose ! En fait pour l'instant le déroulement de ma vie est accès sur la future profession que je vais exercer. Comme beaucoup de personnes de mon âge d'ailleurs ? Alors ce serait ça le sens de notre vie. A la recherche du travail perdu. On va en cours pour se cultiver, et c'est très bien. On apprend des choses, on se cultive, on fait des conneries et on se marre. Mais c'est quand même étrange que tout le monde trouve ça si normal de se lever le matin pour faire un truc qui nous fait… dérange, pour respecter les règles de bienséance.
C'est fou, il y a des périodes où je me pose beaucoup de questions comme en ce moment par exemple. Il y a des périodes où je redeviens bassement matérialiste et où je ne dépasse pas le niveau des pâquerettes. En fait c'est ça que je veux dire c'est que ce qui se passe dans notre entendement gouverne notre vie. Quand ça ne va pas bien, on peut faire ce qu'on veut, tout nous énerve et on est de mauvaise humeur. A ce moment là nous sommes tous, et j'en suis persuadé, oui nous sommes tous des serials-killers en puissance. Quand ça va mal on veut tuer tout le monde, tout ce qui bouge. Et puis bizarrement dix minutes plus tard on est de bonne humeur. Je dis dix minutes, mais le temps est aléatoire. Nos humeurs, voilà quelque chose d'incroyable. Pour simplifier je crois aussi que notre vie se déroule en fonction de deux grandes thématiques. Quoique je sache bien évidemment qu'il y a des milliards de facteurs qui rentrent en compte dans le déroulement de notre vie, mais ça je vais encore y revenir. Je disais donc pour simplifier que dans la vie il y a deux thématiques. Je suis de bonne humeur et la vie et belle. Je suis de mauvaise humeur et je suis un serial-killer. Pour le terme serial-killer j'exagère mais c'est pour bien retranscrire l'idée. Quelques fois on bascule d'une humeur à l'autre sans le savoir, quelques fois il y a un déclic. Peut-être même que ce déclic est si insignifiant qu'on croit justement à un changement d'humeur spontané…
Oui en effet la thématique du déclic semble plus qu'intéressante à étudier. Alors on peut aussi représenter cela schématiquement. Imaginez un fleuve. L'eau s'écoule d'un point A vers un point B. Le point A c'est le début de la vie, le point B s'en est la fin, la fin physique j'entends bien, la mort du corps, mais pas forcément de l'esprit… Enfin bref un écoulement, une ligne qui dérive dans tous les sens mais qui reste une ligne, la vie. Et puis dans ce cours d'eau, deux espèces d'affluents : la mauvaise humeur, et la bonne humeur. Et le fleuve s'écoule dans ces deux pôles. Et tous nos actes sont gouvernés, le mot est fort, disons plutôt influencés par ces deux affluents.
Alors là , il est clair que ce que je dis est d'une subjectivité magnifique. Et je le reconnais. Je suis d'ailleurs un fervent défenseur de la subjectivité. Tout ce que j'écris est subjectif. Cela se rapporte à moi. Par moi il faut entendre mon intérieur, mon vécu, toute ma personne dans son plus profond retranchement psychologique. Jusqu'aux choses que je refoule. Donc nous disions subjectif. Toutes nos opinions, tout je dis bien tout mais vraiment tout ce qu'on dit est subjectif. Subjectif car non indépendant du sujet qui l'énonce. De nouveau je n'invente rien mais j'adhère à cette thèse. Je n'ai jamais rien lu là dessus, je développe cette idée doucement.
L'objectif de ces dires est de créer de la réflexion. Ce n'est pas une vérité universelle. Loin de là , c'est une opinion personnelle donc subjective. Je disais donc qu'il y a, outre les deux pôles entre lesquels on oscille tout le temps, c'est à dire bonne humeur et mauvaise humeur, il y a une infinité de facteurs rentrant en compte dans le déroulement de notre vie.
Chaque seconde, chaque geste, chaque non-geste, chaque dire et chaque pensée influe notre vie. Quand j'étais plus jeune je me disais toujours ça : " Si j'avais bougé le petit doigt à ce moment précis il se serait passé autre chose ". Et puis je bougeais mon petit doigt et j'étais content. J'avais l'impression d'avoir changé le cours de ma vie. Ca semble un peu stupide dit comme ça, mais je crois que cette remarque illustre bien le fait qu'on écrive chaque seconde les pages de notre histoire. Ce que je veux dire c'est que la moindre pensée, le moindre fait, le moindre geste influe le déroulement de notre vie.
En fait concrètement tout ça comment ça se passerait. " Gérard doit aller au travail demain à huit heures. Mais ce soir il est de mauvaise humeur donc il cogite dans l'un des inévitables pôles auxquels on ne peut point échapper. Il est donc dans le pôle mauvaise humeur. Alors Gérard mène sa barque différemment sur le fleuve. Ah ! Le patron de Gérard est vraiment une personne stressante. Et c'est là que le petit doigt de Gérard intervient… et bien non Gérard ne se rendra point à son activité abrutissante demain matin. Il vend des contrats Gérard. Et le porte à porte n'est point possible demain matin, cela ne rapporterait rien à l'entreprise. Et puis cette fois ça évitera à Gérard de précipiter sa chute dans le point B du fleuve. Et puis d'ailleurs Alfred pourra s'occuper des ses enfants et ne sera pas obligé de partir replanter un arbre avec ses collègues dont il aura d'ailleurs du conditionné les petits doigts puisqu'il est chef d'équipe.
Donc Alfred et son équipe n'auront point l'obligeance de devoir remplacer l'arbre que Gérard à transcender avec son véhicule de vendeur de contrat parce que Gérard a eu un mauvais feeling, et que ce jour là il aurait du se servir de son petit doigt majestueux. Donc Gérard dans ce cas précis utilise son petit doigt. Etrange, Gérard a envi d'aller se promener pour avoir un contact libre avec la nature qu'il aime temps. Il sort de chez lui, ferme délicatement la porte, et marche dans son village qu'il aime temps. C'est un type bien Gérard parce qu'il sait se servir de son petit doigt. Mais il ne connaît pas encore son malheur ce pauvre Gérard… Le déterminisme universel lui a réservé une drôle de surprise. Il y a 15 ans Alfred travaillait dans la pose de toiture. Mais c'est qu'il n'avait pas le don ce pauvre type de posait des toitures. C'est pour ça qu'il plante des arbres aujourd'hui, c'est tellement plus facile. Mais il y a toujours des abrutis, qui ne se servent pas de leur petit doigt, pour foncer dans les arbres la veille du jour ou le président de la république va faire une visite officielle. Enfin passons les détails, il y a 15 ans Alfred était de bonne humeur et menait sa barque joyeusement.
Il venait d'avoir un enfant. En plus d'être mauvais dans son travail il avait la tête ailleurs. Il prend une tuile " qui elle-même avait un défaut de fabrication ", l'enduit de colle et la pose. Et la pose mal, comme la majorité des choses que fait Alfred. C'est pour ça qu'il plante des arbres aujourd'hui, c'est la seule chose qu'il sait bien faire. Et puis avec les années, la pluie, la neige, ronge la toiture. Et Gérard arrive parce que son petit doigt lui a dit demain tu n'iras pas au travail et promènes toi ce soir pour te changer les idées. Et puis malencontreusement, Gérard a une fois de plus un mauvais feeling. Ca doit être parce qu'il est de mauvaise humeur qu'il mène maladroitement sa barque. Et puis il prend à gauche puis à droite et se dirige vers la maison où Alfred qui était de bonne humeur et distrait avait mal posé une tuile 15 ans auparavant. Le toit donne directement sur le trottoir. Le vent souffle. Il pleut. L'attraction terrestre attire tout corps vers le centre de la terre. Gérard a toujours un mauvais feeling. Il passe. La tuile se décroche. Un chien aboie. Un avion de chasse passe dans le ciel. Gérard n'entend point la tuile qui se décroche. Elle déambule doucettement. La tuile danse, c'est un balai. Gérard se met à siffler. Il devient inexplicablement de bonne humeur.
Il mène sa barque vers la bonne humeur, son petit doigt a eu raison de l'envoyer à la promenade. Mais Gérard marche vite, la tuile ne lui tombera pas dessus. Quelle chance ! Pour une fois qu'il en a. Non il n'en a pas. La chance. La chance c'est bien connu ça n'existe pas. Gérard se dit toujours ça. Il voit un billet de 500 francs à terre. Du coup il se dit que la chance ça existe quand même quelques fois mais juste un peu. Et puis ça tient à si peu de choses. Comme la tuile d'ailleurs qui mène sa barque elle aussi. Elle à l'air de bonne humeur. Elle se décroche enfin. 15 ans d'attente. Elle est libre. Alors Gérard se penche. Il saisit le billet de 500 francs que le vent avait amené jusque là et qui était resté collé à cause de la pluie. Collé, décidément Alfred l'avait mal fait. Car la tuile s'échappe de plus en plus. Elle danse et mène sa barque. Et Gérard se dit qu'il a de la chance et que son petit doigt a eu raison de lui dire de se promener et de rester à la maison demain. La journée de demain sera rentabilisée même sans travail. Il y en à même pour deux jours. Gérard se redresse. Mais un détail l'intrigue. Cette couleur sur ce billet. Et la tuile dense.
Elle vole maintenant. L'avion de chasse est passé. Le chien n'aboie plus. La tuile mène sa barque mais sa courte liberté va s'achever. Bruit de frottement. La tuile tombe et frotte la gouttière. Gérard l'entend. Il lève la tête. La barque de Gérard a coulé dans le point B. La tuile ne danse plus. Elle est brisée.
Gérard croyait avoir eu de la chance. Pas de chance. Il le disait toujours c'est bien connu que la chance n'existe pas. Le billet avait une drôle de couleur. C'était un faux. Un faussaire l'avait perdu en recomptant ses liasses. Jamais de chance. Plus de tuile, plus de Gérard. Non le petit doigt a eu tort. Foutu petit doigt. Foutu Alfred qui n'a aucun don. Foutu vent qui souffle les billets d'un faussaire blond. Foutu pluie qui fait tomber des cotillons. Foutu tuile danseuse en bottillons. Foutu défaut de fabrication. Foutu avion de chasse en mission. Foutu chien grognon. Foutu billet de contrefaçon… Foutu loi de l'attraction ". Voilà ce qu'est le déterminisme universel. Tout est lié c'est incroyable, fou à la fois, magnifique même et inconcevable en même temps.
Le seuil philosophique
Notre histoire nous échappe parfois, même si nous ne sommes que le fruit de notre histoire et que par conséquent le flux se concrétise en élément solide, fondement de notre personnalité.
Suis-je un philosophe ? Cette simple question devrait en fait me positionner immédiatement sur le marché des philosophes. Donc à première vue, la réponse serait non… En se référant à cette affirmation philosophique je ne suis pas un philosophe : " le philosophe sait qu'il ne sait rien, alors que l'ignorant croit tout savoir ". Je ne me souviens plus exactement de l'intitulé exact que façonnait cette phrase à son origine, mais je pense que le concept retrouve bien ici un certain sens dans cette phrase. Donc le philosophe ne se dit jamais être un philosophe. Je n'en suis donc pas un. Et puis c'est vrai que c'est un peu prétentieux. Une simple digression pour affiner le fait que je parle souvent pour étaler une sorte de non-savoir en affirmant des choses dénuées de sens, pauvre de moi je suis un ignorant et puis, un autre dicton vient encore plus m'enfoncer dans les affres de l'ignorance : " la culture, c'est comme la confiture, moins on en a, plus on l'étale "… Mais cette affirmation, " le philosophe sait qu'il ne sait rien, alors que l'ignorant croit tout savoir " je la trouve intéressante, juste et fausse à la fois.
C'est un peu être de mauvaise foi que de prétendre qu'un bon philosophe ne s'en prétend être un… Mais, ce que mon humble existence m'a déjà permis de comprendre, c'est que nous sommes tous de grands ignorants, et que dans la quête du savoir, très restreinte est la noble caste à percevoir un grand savoir, varié et spécialisé, comme l'étaient nos ancêtres les Platon et autre Einstein… Encore qu'ils furent parfois corrompus par la politique à mon goût, et que leur savante connaissance se heurté parfois à des positions fermes et très figées où l'amour de la sagesse ne trouvait plus son sens. La philosophie, l'amour de la sagesse, est une noble substance, si l'on peut la dénommer ainsi.
En fait tout dépend de la signification que l'on donne au terme de philosophie. Ici le mot concept prend toute son envergure, le subjectif langage pose souvent ses limites. Je ne reprends pas une philosophie déjà pré mâchée, quoi que si peut-être, mais il est très juste de voir dans le langage un formidable outil de communication mais à la fois gorgée d'imperfections et de limites. Trop communs, les mots divergent et ne retranscrivent jamais le concept. A partir de quand est-on petit, grand, vieux, les innombrables applications du mot beau… Tout dépend donc du sens que l'on donne à la philosophie pour juger d'un oui ou non philosophe. Il faut voir dans cette phrase déjà un énorme contre sens dans le chemin de la sagesse. Pourquoi se demander si oui ou non on est vraiment philosophe ? La question amène à un raisonnement trop tranché, oui je suis philosophe, non je ne le suis pas. Cette réflexion semble erronée, l'état d'esprit de la philosophie, c'est qu'on est dans le flux de notre vie à la fois philosophe et ignorant.
En ce consensus l'homme est un philosophe. Après cela on peut juger d'une personne si elle tend plus à la manière de l'élastique vers l'un des deux pôles, quoi que personne ne soit à mon sens porteur d'une telle faculté je crois. Enfin, je crois que Aristote était bien sûr bien plus doué que moi. Je suis un étrange philosophe si j'en suis un, peut-être est-ce déjà prétentieux que de se prétendre étrange, c'est peut-être se donner trop d'importance, ou pas assez ? Une chose est sûre, Descartes n'écoutait pas de la techno pour étaler sa pensée. Une chose est sûre, il m'arrive très souvent d'avoir des pensées profondes. Et je suis content de quelques fois taquiner les sommets inconnus de la métaphysique. Des fois, mes méditations me poussent dans de surprenants retranchements, et je me métamorphose alors, je deviens d'une humeur spéciale, ni bonne, ni mauvaise, je me rends compte de notre existence larvaire où chaque jour on accomplit des gestes, des traditions et autres us et coutumes mécaniquement, simple traduction du côté incompréhensible de l'humanité. Bien sûr je ne surpasse pas tout cela et me fait le premier ambassadeur de l'ignorance et de la mécanique humaine.
La pensée
Dans mon complexe esprit, se déroule parfois une étrange alchimie où s'articule en moi des pensées pléthoriques, et je suis alors parfois incapable d'y mettre un peu d'ordre. C'est en ces moments là que je me rends compte de l'infini absurdité de notre existence ; cette réflexion est quand même déplacée, il est vrai que la vie possède en elle les charmes qui, malgré les limites de mon entendement et de ma vision déterminée, je suis persuadé est la chose la plus divine qui peut exister. Qui suis-je en fait pour affirmer cela ? De toute façon, il est impossible de retranscrire les articulations désorganisées de mon esprit.
En tout cas, même si quelques fois je vois en la métaphysique l'incohérence de notre existence, nous, êtres humains, même si cela est stupide et qu'il vaut mieux vivre au jour le jour, qu'il vaut mieux éviter de se poser des tas de questions, même s'il est de la plus grande prétention de juger d'absurde la vie, et bien ces quelques moments où je suis plongé dans une sorte de chaos psychologique où je me rends compte de mon ignorance profonde, où je ne comprends plus rien du tout mais tellement rien du tout que cela en est presque inconcevable et impossible à expliquer, et bien ces moments de métaphysiques sont pour moi la meilleure clef vers la sagesse car cela me permet de rester humble, cela me permet de prendre conscience de ma propre incohérence, de mes défauts, et cela me permet de relativiser tous mes problèmes.
Au fond, suis-je fais pour suivre un I.U.T., suis- je fais pour bosser dans la communication, où est sa légitimité. Merde, il y a si peu de professions nobles, mais la communication c'est quand même le truc qui à l'état de nature n'a vraiment aucune légitimité. Mais malheureusement, dans ce système, chacun se conforme dans le moule et adopte une place dans la société. Je ne suis décidément pas raisonnable à tout vouloir remettre en question. Cela relève d'un esprit asocial de penser comme ça me dirait peut-être le vieux Platon. Ouais, il fait bien qu'il y ait un système régissant la vie des individus. Un système oui, mais celui-ci me semble très inadapté. Il y a temps d'imperfections, mais bon, cela relève bien sûr de mon désir de perfection. Il n'est pas si mal que ça le système, il faut quand même le faire, pour être organiser entre 60 millions d'habitants, raisonnons juste à l'échelle française pour être un peu chauvin.
Et puis au-delà du fric qui est le salut de tous les hommes en ce bas monde, il reste au moins le travail de l'esprit, le bien-être et le bonheur à partager avec les proches. L'amour est à cultiver dans cette vie, " cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie " posait cette douce prose un vieux poète dont j'ai honteusement oublié le nom. Soit, heureusement qu'au-delà des impôts qui sont au départ rappelons le, une contribution au bon fonctionnement de la société, mais qui au fond n'est qu'une dîme des temps modernes. Mais mon esprit si arrogant ne parviendrait à proposer une meilleure organisation.
Que de lamentables réflexions une fois de plus !
La spiritualité
Je me rends compte que pour certains gens, le fric, l'ambition et la reconnaissance sociale sont des raisons de vivre. Bien sûr ces points sont importants, mais le contenu des conversations de certaines personnes est affligeant. Je ne comprends pas, cela m'énerve. Je n'arrive pas à retranscrire avec des mots ce qu'il m'arrive parfois d'entendre, mais c'est franchement nul, nul, nul. Très sincèrement, je suis content de ne pas penser comme cela. Je ne dis pas que je suis mieux. Mais je suis quelqu'un de simple et je compte le rester. Etre sophistiqué c'est le but de certaines personnes et c'est très bien, cela est un état d'esprit ou un comportement parmi d'autres, mais, penser être mieux sous ce prétexte est quelque chose de petit. Certains humains incarnent parfaitement cette image des personnes qui se disent et se pensent branchées, se sentent pleines de pouvoir et exalte de leur richesse. Franchement, je sais que ce que je dis repose sur de l'abstrait, mais ce que j'entends parfois m'a profondément ouvert les yeux sur certains comportements humains. Je préfère rester simple, et c'est une des lignes directrices que je me dois de soutenir. La jet set est un triste monde. Des gens sans scrupules, intéressant aux premiers abords mais dont l'état d'esprit est très limité.
Il n'y a de jugement la dedans, seul un simple constat. Ces personnes si huppées, ce qu'ils croient, sont en fin de compte les personnes les plus déterminées de la société. Seule les marques leur permettent de s'identifier et de trouver leur place au sein de la communauté. Communauté qui entretien une culture de mépris de la société. " Nous on est bien et les autres sont de la merde, nous on est branché et les autres vivent dans un autre monde, ils sont tellement nazes… ". Quelle erreur, l'erreur, c'est que ces personnes ne trouvent que leur identification sociale et parallèlement psychologique dans cette démarche de culture de marque, d'être branché, d'être fashion. Ce monde est opaque, ce monde de snobs qui exaltent des valeurs qui n'en sont pas, ce monde est au final, la communauté des esprits qui ont su triompher au niveau du style de vie, peut-être. Mais qu'en est-il de leur spirit ? Qu'ont-ils de beau en tant que personne et non en tant qu'objet ? Ils sont les fashions victimes de la planète. Ils ne s'identifient qu'à travers des objets, des vêtements, des comportements, un état d'esprit. N'est-ce pas là les caractéristiques fondamentales de tout groupe ? Si, il en est clair ; néanmoins, je note pour cette communauté une tendance ou plutôt que d'être des meneurs, des réussites, ils sont en fait des esclaves, esclave d'un système où l'harmonie n'existe pas, un système où le comportement du faux atteint son paroxysme. Je mets des bracelets lorsque je sors, dès que je rentre je les enlève. Je suis également très déterminé, mais, je n'ai l'impression affective voire même réfléchit que cette communauté est capable ne serait-ce que quelques secondes de se remettre en question.
Je suis au final un être moi-même très déterminé, je ne résonne que dans l'optique du système auquel j'appartiens, celui dans lequel j'ai vécu. Tout est système, vie, psychologie, sociologie et groupe ; au fond, la subjectivité demeure reine et rare sont ceux qui peuvent prétendre à la neutralité, qui est au même titre que le concept de vérité, un concept inaccessible, incontrôlable aux mains de la pensée humaine. Comment pouvoir se détacher de tout, sortir une fois, rien qu'une, de cette bulle dans laquelle nous vivons. Je vis dans un monde virtuel, le monde de ma pensée. Chacun vie dans son monde au centre duquel il est un dieu. Les avis au fond ne peuvent être partagés. Chacun malgré ses efforts est sans doute soumis à son côté émotif et le débat de l'objectivité n'a lieu d'être en ces conditions. Une fois de plus, je me rends compte de l'absurdité de notre existence, de l'absurdité de ce que j'énonce. La vie est subjective, et s'il y a un thème que je suis de plus en plus enclin à développer c'est bien celui de notre éternel et inévitable déterminisme, c'est bien celui de la sempiternelle subjectivité. Le monde est subjectif, c'est du moins l'interprétation que fait ma raison de son système de représentation imparfait.
Je crois, c'est prétentieux, que le fait de réfléchir à cette notion de subjectivité dès le plus jeune âge, sous forme de débat à l'école par exemple, pourrait faire avancer les comportements. Accepter ce caractère subjectif de notre existence, de nos mots, de nos pensées, de nos actes, nous conduirait à mieux nous entendre dans la mesure où chacun aurait une réelle conscience que les discussions par exemple ne sont que des fragments d'une pensée soumise aux représentations. Non, il faut bien accepter que nous soyons impuissants devant l'analyse des actions qui nous entourent au niveau de l'objectivité.
Il ne faut voir en ces dires des caractères tranchés ; je sais au combien l'esprit humain est sublime, il est sublime car il est capable de tout, il est capable de la pensée. Aussi loin que se porte notre subjectivité, l'esprit est la source qui permet une réflexion sur nos propres limites. Mais, si je suis capable de prendre conscience de mes propres limites, cela ne revient-il pas à dire que je suis dans la mesure de connaître mes limites propres ? En ce cas là , je maîtrise intellectuellement mes capacités, et de ce fait, je suis un être sans limites ? Quelle subjectivité s'étale dans ces paroles ! Ce ne sont que de simples avancements.
Je ne prétends pas à l'objectivité. Si ce que j'écris est un non-sens, ce qui est vraisemblable, possiblement effectif, s'il est vrai que je pose souvent les portes de l'objectivité comme scellées et inaccessibles ce qui fait de moi un esprit rigide et inflexible, je dois consentir au concept suivant. L'objectif, n'est pas à trouver dans la recherche de l'objectivité, mais dans l'atténuation du phénomène de la subjectivité, ce que j'appellerais la " moindre subjectivité ". Je suis mal parti dans la démarche, il est vrai, tant ce que je propose est subjectif et lié à mon esprit déterminé et limité dans son ouverture. Quelques fois, j'ai l'impression que mon esprit est sous cadenas, et que je ne peux avoir une démarche d'ouverture d'esprit importante. Ce sont là mes limites, elles, qui ne me permettent de juger un phénomène sans a priori, sans préjugés, sans jugement.
Etre neutre c'est psychologiquement impossible, notre esprit est de la sorte à se faire un avis de tout, donc logiquement, si cette logique n'est de la sorte à sauter à des conclusions de manière irréaliste ce que je ne peux savoir, d'où la nécessité d'un avis extérieur neutre à priori qui dès la prise de connaissance du phénomène ne l'est plus à posteriori, soit, la psychologie humaine qui fait que nous avons un avis sur tout fait que nous ne pouvons être objectifs. L'objectivité existe t-elle ? Bonne question, en tous les cas l'étymologie du mot subjectif souffrant des limites du langage, l'objectivité, et bien au départ le mot objectivité posait une signification dont le concept était le suivant : Objectivité mot ancien = subjectivité actuelle. Autrement dit, le mot objectivité qui voulait dire subjectivité a évolué dans sa signification pour aujourd'hui vouloir dire : l'objectivité, c'est ce qui rassemble les esprits, plus concrètement, l'objectivité c'est ce à quoi tous les esprits subjectifs humains ont tendance à consentir.
L'objectivité relève donc pour une base de langage à n'être qu'un consensus ce qui vient clore le débat, à savoir, l'objectivité absolue est-elle du domaine de la raison humaine ? L'émettre c'est la penser, la penser c'est la connaître, c'est pouvoir transcender ses limites. Cela nécessite malheureusement une constante conscience de ce concept, mais est-ce bien possible à un esprit soumis à l'affectif, de n'être pas subordonné à sa subjectivité et son émotivité pour atteindre ce degré supérieur celui de l'objectivité absolue ?
Le temps
Le temps passe si vite. On ne peut le saisir, lorsqu'on essaye de dire maintenant, nos dires se fondent déjà dans le chaos du passé. Le mot chaos est-il approprié pour parler du passé ? Le passé est quelque fois un chaos où règne un vide, mais le passé est aussi le temps qui fait vivre la mémoire et qui permet à un être d'être un être. Les souvenirs, voilà un thème très intéressant. Ne semble-t-il pas fou que beaucoup d'humains, y compris moi, voient dans leur passé les plus beaux moments de leur vie. En ce sens le présent n'a plus la moindre signification, sinon le fait d'être un temps de transition. Voilà j'ai trouvé dans notre subjectif langage un mot qui peut définir le présent : la transition. Je disais donc que nous vivons tous dans le passé et heureusement d'ailleurs, car on y trouve parfois le réconfort dont chaque être a besoin pour avoir un équilibre psychologique. Le mythe du paradis perdu, de l'âge d'or, tout nous semble toujours mieux dans le passé.
Je me permets ici de faire une digression afin de justifier l'emploi récurrent du pronom " nous ", " on ", " beaucoup de gens " : je ne cherche pas ici à déculpabiliser mes propos en me noyant dans la masse, non j'essaye de montrer que certains de ces propos concernent peut-être plus qu'un individu. En cela c'est tout il faut voir l'utilisation de ces pronoms.
Ainsi, le passé serait une richesse, une source de bonheur grâce aux bons souvenirs… Mais le passé est aussi une source de maux… Tant de maux, je parle ici de la mélancolie, de la nostalgie aussi qui oscille entre les deux thématiques souvenir heureux et souvenir malheureux.
En tous les cas retenons ici que le temps passe vite, trop vite, parfois lentement, trop lentement. Il est vrai qu'une heure d'un amour intense passera bien plus vite qu'une heure dans la salle d'attente d'un médecin où le temps ne s'écoule plus. Mais le temps c'est quoi ? C'est incroyable le temps. Le temps on est tout le temps dedans sans jamais y être. J'entends ici que le passé est derrière, le présent n'est plus et le futur pas encore… Alors vit-on dans le passé, le présent, le futur ? A la minute où j'écris ces mots, que dis-je, à la seconde, je pense intensément à cette notion de présent. Mais le présent me fuit. Chaque lettre écrite devient un passé, la prochaine phrase un futur pas encore écrit, au moment où je l'écris un présent aussitôt devenu passé.
Passé, présent, futur, relativité du temps. Le temps est insaisissable, impalpable, fuyant, il est un fluide. Un fluide mystérieux qui s'écoule qu'on le veuille ou non. Et selon notre état d'esprit, selon que notre triste et maléfique canot vogue en pôle mauvaise humeur ou bonne humeur, le temps s'écoulera différemment. Le temps passe peut-être plus vite quand on est de bonne humeur, il faut entendre ici dans notre tête bien sûr. Aussi bien qu'on n'a jamais le temps de faire tout ce qu'on voudrait faire… Et puis, lorsqu'on est de mauvaise humeur, il faudra que je fasse ce test, le temps passerait-il moins vite dans notre tête ? Surtout ne faisons point de généralité malhabile, simplement quelques petites interrogations sans grande importance.
La machine humaine est complexe : le cerveau est complexe… Ce temps que l'on arrive à saisir, je crois en fait qu'il s'écoule plus dans notre tête qu'en dehors. Je ne suis pas non plus ignorant, je sais que le temps est la chose la plus indépendante de nous sur cette planète, que le temps n'a pas besoin de nous pour s'écouler, et qu'il s'écoulerait de la même façon si nous n'étions pas. Le temps est extérieur à nous, en cela on ne peut le saisir. Le temps s'écoule indépendamment de nous. Et pourtant, le temps est une chose des plus psychologiques. Il a beau s'écouler en dehors de moi le temps, c'est quand même moi qui conçois que le temps s'écoule et pas lui. Et c'est moi qui trouve le temps plus ou moins long. Le temps est là , il ne dit rien, il ne fait rien, mais il est là . Et on apprend à vivre avec. Et non pas le contraire, le temps n'apprend pas à vivre avec nous. Au moment où j'écris dans le monde entier, le temps s'écoule. Plic-ploc, plic-ploc… Tic-tac, Tic-tac… Le temps est un liquide dont la source est intarissable et s'écoule toujours en un même débit.
Et pourtant, ce plic-ploc ou tic-tac, aussi constant soit-il, il est au moins la moitié de l'humanité sur cette planète qui en ce moment conçoit le temps différemment de son réel écoulement. Certains en ce moment le trouvent long. Le plic-ploc devient un pliiiiiiiiiiiiiiiic-ploooooooooooooc et cette goûte de fluide qu'est le temps ne passe plus et ne s'écoule plus. De même en ce moment des milliers de gens trouvent que le temps passent trop vite : tic-tac tc tc… Dans tous ces cerveaux le temps s'écoule différemment et pourtant, et bien pourtant le temps s'écoule quand même de la même façon en un tic-tac constant et régulier et éternel. Quelle puissance dans ce mot éternel ! L'éternité du temps est inconcevable. Il est cette pensée que les hommes n'arrivent à se représenter, car toute notre vie n'est faite que de pensées et de représentations d'un monde qu'on ne voit de toute façon qu'à travers notre vision parfaite si imparfaite et nos pensées qui ne cessent d'influer chaque seconde de ce temps éternel tous nos actes…
Lorsque j'insiste sur le fait que l'homme est complexe, et son univers psychologique est la chose la plus incroyable qui soit en ce monde j'exagère à peine. Ce temps si parfaitement extérieur à nous, et bien en fait, il ne fait que s'écouler dans les têtes des gens de manière à ce que les hommes arrivent à faire de tous les éléments extérieurs à eux, même les plus indépendants, des éléments intérieurs à leur entendement. En cela la machine humaine est complexe mais magnifique.
Avec un temps qui toujours, éternellement de la même façon s'écoule en dehors de nous, et un temps qui selon chaque individu s'écoule différemment intérieurement à eux, il faut voir la splendeur de l'être humain. Celui qui arrive à saisir tous les éléments extérieurs à lui pour se les approprier.
Et certains vivent dans un futur lointain ou proche, se réjouissant, les optimistes. Et certains vivent dans un futur lointain ou proche les pessimistes. Et certains vivent au jour le jour, les " carpe diem ". Et d'autres vivent dans le passé, les mélancoliques. Et voilà qu'en plus du temps qui s'écoule, de manière parfaite en temps qu'élément extérieur à l'humain, de manière imparfaite et déformée dans les têtes de ces mêmes humains, il nous soit en plus possible grâce à notre mémoire de monter et remonter le temps à notre guise. Une accommodation, une combinaison de ces trois concepts et l'on se rend compte de toute la complexité éternelle et infinie qu'est le temps et des gens qui se fondent en lui. Le temps passe, l'homme le traverse.
Titre de l'Oracle
La bétise humaine
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Nombreuses sont les expériences qui conduisent inévitablement à constater que nous sommes tous à notre échelle ce que j'appellerai un agrégat de cons, à des moments précis, plus ou moins longtemps, cela semble ne jamais s'arrêter et paraît même interminable pour certains, et à plus ou moins grande intensité. Oui il est vrai que tout cela est subjectif, mais ce thème amène à un thème au combien intéressant, le con. Je vais donc commencer à élaborer une théorie du con.
Pour vous et pour moi le thème du con est une composante immuable de notre vie de tous les jours. Nous sommes en effet tous, à notre goût entouré, de cons. Un thème magnifique donc qui est au vu de l'importance qu'il joue dans la société, comprenez ici que le thème traité est la stigmatisation des individus c'est à dire le fait de coller des étiquettes sur des personnes comme par exemple " il est homosexuel c'est un marginal… avec tout ce que cela implique ", donc la stigmatisation que je simplifierais ici à la thématique du con.
En un premier lieu je tiens d'abord à saluer la langue formidable qu'est le Français qui nous gâte de mots simples et complexes, incongrues et utiles, et surtout de mots inconditionnels que l'on peut utiliser à toutes les sauces à la manière du pain. La polysémie, voilà un concept divin. Et la notion de con prend toute sa splendeur dans ce cheminement consistant à magnifier la spécificité et l'unicité de notre langage français auquel et je dois le reconnaître je voue un véritable culte tant il est riche et tant la diction et l'articulation des syllabes ont une consonance d'une rareté sans égal. Appréciez ici le chauvinisme qui va à contre sens de la réflexion, le langage étant la subjectivité même puisqu'il n'y a que dans peu de cas qu'un mot se rapporte à un sens, qu'il y a une relation univoque entre un mot et une signification.
Qu'est ce qu'un con ? Une chose est sûre c'est que l'on en croise tous les jours, à chaque moment, à chaque endroit, dans chaque situation nous sommes entourés de con. Alors " qu'est ce qu'un con, si on ne me le demande je le sais, si on me le demande je ne le sait plus ". Premier constat seule la langue française peut se targuer d'avoir un mot aussi extraordinaire et aussi polysémique que le mot con. On est con à tout moment mais de différentes façons : con d'avoir fait ci, con de ne pas avoir fait pas ça, con de penser ci, con de penser ça, con d'aller à gauche, con de ne pas aller à droite, con de réfléchir, con de ne pas réfléchir, con d'être philosophe et con d'être pessimiste. Ainsi, nous sommes tous de plus ou moins gros cons et vous en conviendrez. Mais comment l'ami, ou l'ennemi, de la langue française définit-il le con ?
Le glossaire nous dit que et je cite : " Con, conne " I) n .m. Sexe de la femme. ( le dictionnaire serait-il misogyne, je dois être con mais je ne comprends point ce premier sens, étrange le dictionnaire tend pourtant à se rapprocher de la moindre subjectivité en donnant sens au mot de manière rigoureuse). II) Injure, grossier : Personne stupide et inintelligente prendre quelqu'un pour un con, traiter une femme de conne. (le dictionnaire semble vraiment misogyne). Locution : A la con, idiot, stupide. Un livre à la con ( le dictionnaire peut-être ?). Adjectif : un type complètement con.
Le dictionnaire reste donc très prudent et très discret face au mot le plus utilisé de la langue française et celui qui revêt en sa simple combinaison de lettres une infinité de sens. Dans la mesure où " l'homme est un animal de doué de raison ", il est également dépourvu de raison à certains moments, d'où l'existence de la connerie. J'apporterais par ailleurs comme complément, le fait que des personnes intelligentes et connues pour leur savoir puissent au demeurant être connes ce que semble ignoré notre répertoire de la langue française.
Comment détecter un con ? Les cons sont presque indétectables bien qu'il existe des têtes de cons.
La synergie du con : tout con en contact avec un autre con entraîne inévitablement une association de con. Le con A discute avec une entité B qui par la communication prouve qu'il est bien con de s'adresser à un autre con.
L'intensité du con : Elle est sans limite, et il n'existe pas de seuil. Preuve en est que tous les gens sont plus cons les uns que les autres. L'intensité ne se mesure pas de manière objective. Mais il y des critères qui ne trompent pas. Plus un con se dit être intelligent plus il est con. Pardon pour ces dires stupides et subjectifs.
Le langage
Le langage, formidable outil de communication, certes, mais d'une subjectivité absolument cataclysmique. Il est déplorable aujourd'hui de voir que l'usage de la langue se perd, disons plutôt que le bien parler s'effrite. En effet, pour faire passer un message, et de ce fait générer un feedback rétroactif, comprenez ici un retour, il faut que l'interlocuteur aie parfaitement saisit le message. Or, bien sûr, si l'on résonne en psychologie clinique, la communication est impossible : l'émetteur envoie un message A au récepteur qui interprète un message B et qui répond C…
Cela illustre parfaitement la subjectivité du langage. D'une part, parce que nous sommes limités par le choix des mots, d'autre part parce que notre interlocuteur est un dieu subjectif qui a la faculté d'interpréter tout ce qu'on lui dit, de faire passer le message reçu par tout l'environnement psychologique - vécu personnel, affectif…-.
Pourquoi le langage est-il subjectif ? Le langage à lui seul est une formalisation du monde, j'entends par-là que les mots sont un grand moteur de notre perception de l'environnement. Exemple simple : lorsqu'il neige, au dehors, de beaux cristaux de glace s'amassent - que de poésie -, s'amassent et trépassent, trépassent et parfois se superposent pour former un manteau neigeux. Tout cela pour dire, qu'au final ce que vous voyez, c'est de la neige. Il y a des milliards de concepts qui ressortent de la tombée de la neige, des centaines d'impressions sur lesquelles nous ne pouvons coller un mot.
J'en arrive à l'explication. Les esquimaux disposent de plus d'une centaine de mots pour définir les caractéristiques, les aspects spécifiques de la neige. Pourtant, de notre côté, en France, moins habitués à la tombée de cristaux, notre langage se limite au mot neige auquel on peut associer quelques adjectifs. Mais rien de très pointu.
Ainsi, si nous voyons un manteau neigeux, nous serons incapables de mettre un mot sur l'aspect de celui-ci : et faute de pouvoir y mettre un mot, nous ne percevrons la différence entre les différents manteaux neigeux. Ce qui est à comprendre ici est la chose suivante : " UN OBJET CONCU EST UN OBJET PERCU ". Concrétisons cette affirmation. Lors d'une nuit étoilée, élevez votre regard aux cieux : que voyez-vous ? Vous voyez 4000 étoiles dans un ciel bien dégagé. Si vous ne connaissez pas les constellations, impossible de les nommer. Les constellations sont conceptuelles, et un mot leur est associé. Tout le monde connaît la grande ourse et est capable de la distinguer dans la voûte stellaire. Mais qui connaît la constellation du poisson ? Autrement dit, un objet conçu est un objet perçu. Si le concept n'est pas dans votre esprit, vous ne pouvez le percevoir. Bien sûr l'exemple précédent est limitatif, mais il schématise bien le concept de cette pensée.
En fait, le langage formalise déjà notre manière de percevoir le monde. Et au-delà de la simple formalisation, le langage détermine de manière très prégnante notre vision du monde.
Il est très complexe voire impossible de retranscrire l'infinité des concepts : on ne peut donc associer à un concept un mot à chaque fois. D'où une limitation de la perception. Parallèlement, il serait impossible de retenir des centaines de milliers de mots. Voyez déjà comment il est parfois compliqué de communiquer avec des individus dont le vocabulaire est limité.
Il ne faut ici voir une critique. Simplement, un individu qui s'exprime à travers 100 mots aura une capacité d'expression, et donc de perception extrêmement limitée. Le phénomène du verlan ou du " langage de cité " est à cet effet très intéressant à étudier : dans chacune des phrases de certaines personnes vous trouvez les locutions suivantes : " tu vois ", " quoi " etc.… et une multitude d'autres tics de langages plus communément appelés scories, ou altérations linguistiques. Ces tics de langage faussent la communication et la réduisent à son stade le plus minimaliste. Un individu qui utilisera toujours les mêmes expressions dans chaque phrase limite terriblement sa capacité à s'exprimer. Ainsi pour qualifier une situation préoccupante, sinistre, sombre, quel qu'en soit l'intensité, on utilise de plus en plus dans le Français argotique le mot " grave ". Le mot "grave" employé à toutes les sauces perd ainsi son sens propre pour devenir une nouvelle subjectivité transcendantale du langage. Car le problème est le suivant : tout concept devient alors limité à un mot, un seul, une expression, une seule. D'où une relativisation terrible de la réalité.
Fervent admirateur de la langue française pour sa richesse - non pour sa complexité grammaticale - je n'ai aucunement la prétention de très bien parler. Néanmoins, la vie réelle est déjà si subjective passant au travers de nos sens puis moulinée, interprétée dans notre cerveau, que je pense qu'il est indispensable d'utiliser les mots les plus adéquats pour relater d'une situation, pour entretenir un discours avec un interlocuteur.
En effet, il est très important de se faire comprendre de la meilleure manière par son interlocuteur. Cela est possible en associant mimiques, gestuelle, proxémique - art de maîtriser son déplacement et d'en faire ressortir un message lors d'un discours -, rhétorique, richesse de vocabulaire et intonation bien entendu. Bref, il est plus qu'important de combiner tous ces facteurs pour réussir à transmettre un message à un interlocuteur. Inutile de préciser que l'association de tous ces facteurs vous assure une écoute réelle de votre interlocuteur. Parler oui, être écouté oui, être compris c'est mieux, être écouté et compris avec grande attention, c'est la quintessence de la communication.
Nous sommes déjà très limités dans notre manière de nous exprimer : nous cherchons parfois nos mots, sans les trouver, preuve de la difficile cohabitation entre notre esprit affectif et les impressions que nous sommes capables de percevoir et notre capacité à les exprimer de manière formalisée au travers du langage. Exprimer des impressions affectives de l'ordre conceptuel du ressenti est très difficile au travers du langage, au travers du parlé. Si bien que parfois on ne peut plus que dire:"tu comprends", ou "tu vois ce que je veux dire", comme en appel à une force supérieure, celle d'un environnement psychologique commun, un vécu personnel qui peut se partager, et de cette manière dépasser la limitation des mots.
Il est d'autant plus important de savoir bien s'exprimer que chaque mot revêt en lui-même plusieurs signifiés. On trouve dans certains mots, des dizaines de sens, dénotés et direct tel le rouge pour la couleur - simple digression pour dire que le mot rouge au sens couleur est la subjectivité même, il existe tant de teintes que l'on rapporte au rouge faute de mots -, connotés, et culturellement codé comme le sang, le communisme… pour ce même mot rouge. Le langage est un code, et comme tout code il a ses règles et ses limites. Règles de grammaires très complexes parfois - inutile pourrait-on penser parfois - l'orthographe est rigide et posé une fois pour toute. Mais au fond, ça change quoi d'écrire hippopotame avec un y plutôt qu'un " i ". Simplement, qu'il faut imposer une rigueur au code écrit pour ne pas tomber dans un code devenant imperceptible car utilisé différemment par chacun. En ce sens, règles de grammaires et extrémismes de l'orthographe se retrouvent…
Oui, la thématique du langage est fondamentale et plus qu'intéressante au point que l'on pourrait s'étaler sur de multiples sujets… Comment les peuples peuvent ils communiquer ensemble en ayant pourtant un codage linguistique différent, en ayant un langage culturellement codé… L'exhaustivité de la problématique du langage n'est pas du tout soulevé dans ces écrits, mais ce n'est pas l'objectif, nous nous interrogeons ici sur quelques fondements du langage de manière à bien percevoir ce qu'est le langage. Pour approfondire l'immense concept du langage, la lecture du penseur SAUSSURE pourrait s'avérer être plus que bénéfique.
Au fond, ce que je préfère dans le langage, c'est le moment où deux langues se rencontrent…qu'avez vous compris ? Langue en tant que muscle et donc émulation sensuelle, ou code linguistique ? La logique, le contexte et le co-texte voudrait que ce soit la rencontre entre deux peuples… mais je suis sur que votre esprit est autant perverti que le mien… mais je vous rassure, ce n'est de la faute de personne, " c'est la faute à la société ", la société nous détermine.
La notion de langage sera certainement amenée à être traitée une nouvelle fois dans le café du philosophe mais de manière plus pointue et plus approfondie.
La matrice
Etrange, non que cette dénomination de matrice... Le terme se rapporte bien évidemment au film. Ce film traite de l'intelligence artificielle, des ordinateurs, qui après avoir été programmés par les hommes ont atteint un tel degré de perfection que ces derniers purent créer un système fermé où l'humain fut utilisé à des fins énergétiques. Pour cela, les robots et ordinateurs lobotomisent les cerveaux en projetant les humains dans une matrice, un monde parallèle, ce monde parallèle correspondant à notre monde réel.
Ce lamentable synopsis a pour but de nous amener à la problématique de la fameuse matrice. Que je sache, l'intelligence artificielle n'a pas encore pris le pas sur l'homme, ou peut-être, au fond je ne le sais ? En fait ce concept de la matrice est à appliquer à notre vie réelle. Nous vivons dans un monde où pour se cacher la triste réalité des choses, nous nous créons une bulle de protection, notre vie. Car au fond, chaque instant de notre vie, lorsqu'on y réfléchit profondément, notre existence paraît si insensée. Quoi de plus normal, et donc fondamentalement de plus anormal, que de se lever le matin pour aller travailler.
J'ai le sentiment de ne pas être clair. Ce concept, je l'ai mûrement réfléchit des centaines de fois. Mais j'ai bien du mal à le formater textuellement ; "ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément", - disait un certain je ne sais plus son nom, pardon à tous ceux qui le savent -, dans mon entendement cela est très clair, mais si complexe à expliquer que cela me pousse à dire que la précédente affirmation est discutable.
En fait, pour schématiser, l'économie a atteint aujourd'hui cette forme de stade d'autosuffisance à elle-même, en témoigne la bourse. Face à cela, l'homme est bien peu de chose. Et le système actuel est si bien ficelé est posé, qu'il est absolument impossible de le désarçonner. Non qu'il soit mauvais. Mais qu'aujourd'hui, le choix n'existe plus. Nous avons à nous fondre dans un système ou le travail devient notre salut. Se retirer du système c'est se marginaliser et vivre en ermite. Très peu en sont capables, quel respect méritent-ils quand même, ces ermites des temps modernes rejetant la société par idéalisme. En tous les cas, nous vivons aujourd'hui dans un monde figé, sociétalement. Le système est continuellement reproduit, médias, politique... au fond, nous nous sommes bien égaré de la notion de nature. L'état de nature, c'est bien sur la loi du plus fort, une loi animale... Mais en sommes nous si loin. Ce que j'essaye de soulever comme problématique, c'est ce masque que nous portons tous les jours face à notre société des plus étranges, des plus déterminées, où l'immobilisme règne, où l'individualisme règne en maître, ou des humains meurent par milliers faute d'une économie suffisamment développée.
Le modèle économique façonne tant notre manière de voir les choses, de percevoir le monde, qu'il est intellectuellement quasi-impossible de le remettre en cause. Je divague peut-être, mais l'incohérence tant de plus en plus à gagner nos vies. Je dis cela, je suis bien sûr moi aussi un membre à part entière de cette matrice. Nous vivons dans un monde ou la raison, l'intellection, l'entendement ne semble plus dominer... Mais ces notions ont-elles déjà dominées sur cette planète ?
La matrice aura notre peau ! Faute de pouvoir la remettre en question dans son intégrité. Seule la pensée nous permet de nous échapper du système. Mais nous avons subi de tels lavages de cerveaux que la faculté de raisonnement en est altérée. Quelqu'un peut-il me dire ce que nous foutons sur cette planète, pardonnez-m'en l'expression ? C'est surréaliste et pourtant réel. Alors, pour éviter ces problèmes métaphysiques, pour chasser cette incohérence grosse comme un univers, et bien l'homme a crée un système. Un système parallèle où chacun trouve sa place dans l'échelle sociale de manière plus ou moins difficile, avec plus ou moins d'équité. Un système qui nous permet de mettre un voile sur le véritable monde réel, celui du dessein de la nature, qui évolue sans tenir compte de nous.
Faute d'avoir eu de rôle dans nos vies insignifiantes, nous nous en sommes crée. Et quoi de plus naturel. Fallait-il rester là à attendre, comme des imbéciles, que le soleil s'éteigne et que nous devenions des misterfreeze. Non bien sûr. Mais en arriver à ce stade si bizarre où nous sommes dans une communauté sociale, sociétale régie par l'économie, qui se suffit à elle-même et diverge de l'intérêt de l'humain. Que le monde est incohérent !
L'homme s'adapte en fait à l'évolution des technologies si l'on y réfléchit bien, il évolue lui-même au travers de sa faculté à exploiter les ressources. Mais tant de créations, tant de technologies, vont aujourd'hui à l'encontre du bien être, à l'encontre de la notion fondamentale de la vie... Pollution, Déchets nucléaires, bombes atomiques, l'océan est le plus grand dépotoir d'ordures du monde, l'espace devient une nouvelle poubelle, les sous-marins russes au fond des eaux menacent avec leurs ogives honteuses. Nous aurions pu finir en misterfreeze disais-je tout à l'heure. Et bien nous finirons tous en hamburgers, quand la couche d'ozone ne sera plus assez dense pour filtrer les ultra-violets solaires. Ou va t-on ? Nous ne pouvons provoquer un mouvement alternatif à cela, car la spirale est enclenchée, et le compte à rebours économique va sonner le glas de la vie sur terre. Un véritable paradoxe. Lorsque le modèle économique divague, que peut-on faire. Ce simple terme divaguer suffit à illustrer le système fini et autodéterminé qu'à su créer la machine économique. En tant qu'individu, nous ne représentons rien. En tant que communauté, que société, nous avons un pouvoir. Mais dans notre système, la conduite du changement est une tâche qui incombe aux hauts placés et hautes entités... Hommes politique, médias... Ces structures ne cessent en fait de reproduire un schéma qui est prédestiné à nous conduire dans les affres de la douleur.
Ces propos ne sont pas de la politique engagée, mais des remises en question de notre système. Je suis évidement une fois de plus présomptueux. Je ne prétends pas avoir la clef d'une nouvelle ère. Je roule moi-même en voiture, et pollue "naturellement" comme beaucoup en ce bas monde. Chacun à un fragment de pouvoir. Mais ce fragment de pouvoir nous ne pouvons l'exploiter tant nous sommes imprégner du système. C'est pour cela que la tâche incombe aux hautes entités de cette société : Sensibiliser, générer une prise de conscience, détruire certains inconscients collectifs. Seule la société peut amener du changement. Mais lorsque cela va à contre sens de son dessein, qui peut amener la conduite du changement. C'est l'économie qui dirige, et l'économie est aujourd'hui un paradoxe du bien être, une alternative au bien durable. Cela nous amène à d'innombrables débats économiques, gorgés de politique, dans lesquels je me refuse à prendre le chemin en ces écrits.
Conclusion : la matrice aura notre peau !!!
La croyance, les croyances
1. Prologue
Nous avons tous des convictions. Vous, moi, lui, les Américains et peut-être même ma mère. Tout est possible. Notamment dans le domaine de la croyance. Un tel va croire que s’il est né tel jour à telle heure, c’est parce que c’est son destin. Un tel pensera que s’il n’a pas reçu ses prestations sociales, c’est parce que la Caisse d’Allocations Familiales aura encore une fois égaré son dossier. Et puis d’autres soutiendront Mordicus que pour ne pas aller en Enfer après leur mort, il faut aller à l’église tous les dimanche matin à 10h. Quitte à louper la fin de la retransmission en direct de l’élection de Miss France la veille au soir. De toute manière, ça n’est pas bien grave, on sait d’avance que la gagnante ne sera pas Ginette, votre concierge libidineuse et mal rasée. Je m’égare. Revenons à nos moutons. Les croyances. La croyance.
Ce qui nous intéresse ici, tout du moins moi, c’est la croyance religieuse. Alors attention, vous, lecteur, assis derrière ou devant votre écran, selon le point de vue, ne vous méprenez pas sur mes intentions. Il ne s’agit pas ici de faire l’apologie d’une religion ou de détruire les croyances des gens, peu importe leur confession. Chacun a le droit le plus absolu de croire en ce qu’il veut, de la manière qu’il veut et sans que cela soit critiqué. Evidemment. Je vais au contraire tenter de discuter de la croyance sans jamais discréditer quelque religion que ce soit. Ca n’est pas mon but. D’ailleurs, je n’ai pas de but.
2. Pourquoi croire ?
Bin oui. Pourquoi les gens ont-ils des croyances religieuses ? Au fond, qu’est-ce qui les amène à croire qu’ils pensent juste, qu’ils font ce qu’ils faut faire, qu’ils se comportent comme ils devraient se comporter ? Mettons les règles sociales en marge de cet Oracle. Je ne prends ici que les croyances religieuses, dictées dans les livres saints. Pourquoi vais-je tous les dimanche écouter les paroles de ce drôle de gars qui s’habille avec des tapis au lieu de s’habiller avec des vêtements ? Quel est mon intérêt dans cette histoire ? Bien sur, il y a le déterminisme. Mes parents ont fait comme ça donc je fais comme eux. Et puis il y a une certaine pression à l’enfance, de la part de ces mêmes parents, de la part de la famille, des camarades de classe…A 14 ans choisit-on vraiment de s’engager sur un chemin religieux par pure conviction ou bien est-on plutôt intéressé par la belle montre qu’on nous offrira si on fait sa Communion ? ( personnellement, j’ai reçu un pantalon et une chemise moche : j’aurai mieux fait de dire que je voulais pas aller au catéchisme ).
On croit par tradition. On croit par descendance. On croit aussi par peur. Ne se sent-on pas coupable, au fond, de ne pas croire en un quelconque Dieu, qu’on le nomme Dieu, Allah ou de n’importe quelle autre façon. Lorsque l’on regarde autour de soi, presque tout le monde croit. Ma maman, elle, elle croit en Dieu. Ma copine, elle croit en Allah. Mon père lui, il croit plutôt la télé. Je vais me sentir bette si je ne fini pas par croire en quelqu’un non ? Et puis pourquoi croirait-on en un Dieu ? Par peur, par peur de l’Enfer, évidemment. Tous les apôtres se sont mis d’accord dans le temps : peu importe la religion, y’aura un Dieu, pis un Enfer après la mort pour ceux qui auront fait les cons pendant leur vie. Ils l’auront bien cherché après tout, à pas faire ce qu’il dit le curé, le rabbin, l’imam ou encore le pasteur. Rappelez-vous. Au Moyen-Age, on faisait payer les croyants qui en avaient les moyens pour qu’ils accèdent au Paradis. Le curé il était bien content qu’on donne des sous à l’église…il ne savait pas vraiment si en payant on accédait au Paradis, mais en tout cas, il pourrait s’acheter un autel tout neuf en ébène.
C’est bien connu, tout le monde a peur de la mort. Ca nous pend au nez à tous. Nous sommes nés pour mourir. Nous savons quel jour nous avons commencé notre vie, mais il n’y aura que le médecin légiste pour dire quand elle s’est terminée. C’est un peu sur quoi la religion joue. La peur de mourir et d’aller tout droit en Enfer. Nous avons tous en tête des représentations de ce lieu diabolique, où les âmes en peine sont enfermées à tout jamais, du purgatoire, de la montée au ciel, de ce fameux tunnel de lumière que l’on verrait à l’instant de notre mort…Dieu dit : « Si vous croyez en moi, alors vous serez sauvés ». Mais d’abord, qui c’est ce Dieu pour me dire ce que je dois faire ?
3. Dieu pourrait être mon caniche !
Je le répète : ne voyez dans mes propos aucune forme d’intolérance ou d’irrespect pour quelque religion que ce soit. Je ne fais que philosopher d’une manière digne du Café du Commerce. Vous trouvez le titre de cette partie choquant ? Attendez, je vous explique. Prenez donc un Cappucino. Ca va mieux n’est-ce pas. Je disais donc que le Dieu, peu importe comment les religions l’appellent, nous prévient. En gros, il dit que si on est méchant sur Terre, on le regrettera amèrement après le passage sur Terre. C’est écrit dans les livres saints. Vous connaissez tous les 10 Commandements, sauf bien sur ceux qui ne connaissent pas. Il y a des règlements, parfois implicites aux religions. Certaines sont plus strictes que d’autres. L’important au final, c’est d’y croire. Et donc de croire en Dieu. Mais Dieu qui est-il ? Il n’existe pas ? Il est où ? A-t-il seulement un numéro de portable où je puis le joindre ?
On nous dit que Dieu est éternel, qu’il est le Grand Créateur, qu’il a fait l’homme à son image, qu’il faut croire en lui et en ce qu’il dit, qu’il a bâtit l’Univers, etc…On ne le représente pas. On peut le représenter par son fils, par ses actions, par ses dogmes. Mais au fond, le Dieu, bin personne l’a jamais vu. Même pas Mémé, qui pourtant est vieille comme le monde. C’est très flou tout ça. Nous serions donc amenés à croire à quelqu’un qui n’a jamais vraiment existé et que personne n’a vraiment vu. Nous savons juste que c’est très mal de « jurer ». Mais si on ne sait pas qui est Dieu, pourquoi le croirait-on ? Pourquoi croirait-on ce que raconte l’autre type enfermé dans son église ou dans sa mosquée ? Après tout il pourrait bien raconter des conneries qu’on y croirait aussi. Bin oui, puisque mes parents y croient, qu’une frange de la société y croit, qu’on m’y a fait croire tout petit. Ca n’a rien de mal de croire en Dieu, d’avoir la foi. Partons du principe que personne n’a jamais vu Dieu, que personne ne sait qui il est et que personne ne peut apporter la preuve qu’il ait dit tout ça, comme personne ne peut apporter la preuve qu’il n’ait pas dit tout ça. Là , on est bien dans la merde.
Extrapolons. Si je ne sais pas qui est Dieu, pourquoi croirais-je en lui ? Peut-être que tout le monde est crédule et croit mais ne sait pas qu’il croit faux. Moi je suis sur que Dieu c’est mon Caniche. Ca n’est pas si bête que ça. Notez au passage le jeu de mot subliminal. Hé oui ! Dieu pourrait être mon chien, comme il pourrait être Jésus, comme il pourrait être Ginette la concierge libidineuse et mal rasée ou comme il pourrait encore être Kenza du Loft. On en sait rien après tout. Qu’est-ce qui vous dit que les paroles de Kenza du Loft ne sont pas plus saintes que celles de Jésus ? Si le rôle fédérateur du Dieu est de sauver les âmes de l’Enfer si l’on croit en lui, je pourrais très bien croire en Kenza du Loft et aller au Paradis. Ca n’est pas plus aveugle que de croire en des dires séculaires qui n’ont pas la possibilité d’être authentifiés. Qui sait. En l’an 2670, le Mouvement Raelien sera peut-être la croyance dominante ! Ca ne m’empêchera pas de croire que Kenza du Loft dégage une aura sacrée et de créer un Temple et une Association religieuse.
4. La persuasion
On en arrive au dramatique cas des sectes. Elles jouent sur les mêmes principes que n’importe quelle religion. Qui pourrait juger de la prévalence de la religion catholique sur la religion juive ou encore sur les croyances des Témoins de Jéhovah ? Qui peut prouver à l’autre que telle croyance religieuse est plus stupide ou plus censée qu’une autre ? La valeur par le nombre d’adhérents à une croyance ? La longévité de cette croyance au fil du temps ? Pas très scientifique tout ça.
Reprenons mon exemple de Kenza du Loft. Si j’édifie un Temple à son nom et que je proclame qu’elle est notre sauveur et qu’il faut faire ce qu’elle dit sinon on ira faire chauffer nos Knackis Herta ainsi que nos fesses en Enfer, qui pourra prouver que ce que je dis est faux ? Le pouvoir de persuasion. Plus c’est crédible, plus on va me croire. Avec du talent, on peut même persuader de plus en plus de gens, de plus en plus longtemps. Qui nous dit que le premier qui a prêché la religion catholique n’était pas un mythomane talentueux et qu’on a fini par le croire ? Les caméras d’Exclusif n’étaient pas encore là à l’époque. Et puis qui nous dit qu’il y a des flammes en Enfer ? Sûrement pas Kenza du Loft. Pourquoi ne faut-il pas convoiter la femme de son prochain ? Imaginez qu’au commencement de la civilisation, une religion ait déclaré le commandement suivant : « Tu dois convoiter la femme de ton prochain pour aller au Paradis ». Ca nous aurait paru normal au bout de plusieurs centaines de milliers d’année d’évolution. Comme il nous paraît normal aujourd’hui de ne pas fricoter avec la concubine de notre meilleur ami.
5. L'évolution
Le concept est lâché : l’évolution. Le règne humain est en perpétuelle évolution n’est-il pas. Que ça soit dans les domaines de la médecine, de la technologie, mais aussi de l’éthique ou de la connaissance. Au début nous n’étions que poussière ( …qui redeviendra poussière, c’est dit dans la Bible ). Qui sommes-nous ? D’où venons-nous ? Où allons-nous ? Tant de questions, et si peu de réponses. Des réponses que les hommes ont notamment tenté de trouver dans la foi religieuse. C’est légitime. Tant d’interrogations ne sauraient rester sans tentative d’explications. Les religions semblent offrir des solutions, mais lorsqu’on y regarde de plus près, sont bien vagues.
Ca n’est pas comme si j’avais mon ticket de caisse Auchan et que je pourrais aller réclamer si un article est abîmé. Les religions ne donnent pas de ticket de caisse. Il faut prendre ce qu’il y a et essayer de composer avec. Histoire de croire en quelque chose qui nous apparaît comme une valeur sure dans la société.
6. Théorie absurde, voire sectaire : les êtres de lumières
Un jour, j’avais lu un bouquin sur une théorie de la vie. Un truc plutôt général, mais bien écrit et très prenant. Comme nous finissons tous par douter un jour ou l’autre de nos convictions, je m’étais laissé séduire par les propos de ce livre. Ce livre, dont je tairais le nom volontairement, car je l’ai oublié, n’est pas plus ni moins bette qu’un autre. La théorie dit qu’il faut se détacher de sa petite vision d’être humain qui peuple la planète et qui vit sa vie, en naissant un jour et en mourant un peu plus tard. La vie n’est pas cela. Elle est bien plus vaste. La vie est une évolution. Ainsi, toujours selon ce livre, la vie que nous menons en ce moment même n’est qu’une infime partie de nous même.
Mais cela, nous ne le savons point. Nous serions en réalité des Etre Supérieurs, dits « Etres de Lumière », vivant dans l’au-delà . Ces entités seraient autant de divinités. Nous serions des Etres Cosmiques sans le savoir, notre passage sur Terre ne serait qu’une incarnation de notre Etre de Lumière. Une incarnation parmi tant d’autre : au début de l’évolution de cet Etre Supérieur, j’aurais incarné une feuille d’arbre, puis une fourmi, puis un loup, puis un homme des cavernes, puis un homme de plus en plus évolué au travers des époques.
La théorie ne s’arrête pas là . Plus l’Etre de Lumière, c’est à dire moi, évolue au travers de l’évolution de ses personnages, plus l’univers s’améliore. Je vous fais grâce de tous les détails, mais il est écrit qu’au bout d’un certain moment, l’Etre de lumière deviendrait un humain surdéveloppé intellectuellement, puis un extraterrestre venant d’une autre galaxie bien plus évoluée que la notre, puis deviendrait au bout d’une centaine de vies plus tard un Dieu capable de créer un autre univers, et ça continue, continue, continue…jusqu’à la fin du bouquin. La théorie de la vie serait une sorte de jeu Nintendo de Dieu ! En résumé, l’évolution intergalactique serait LA vérité de la vie, de nos vies. Plutôt étrange non ? Peut-être ce livre est-il pure Paco Rabannerie ! Il l’est, sans doute. Peut-être est-il totalement juste. Nous n’en savons rien, puisque, par définition, cela nous dépasse.
7. Conclusion : les croyances sont indispensables
Les croyances, et particulièrement les croyances religieuses, sont indispensables à l’équilibre de l’homme ( quoique certains s’en passent ). Tant que cela ne gène pas autrui, il nous est permis de croire à n’importe quoi, tant que cela nous permettra de croire en quelque chose. Même si ce sont des conneries. La religion n’est qu’histoire de subjectivité. Le philosophe de comptoir que je suis rajoute juste une pierre à l’édifice. L’important n’est pas de croire aveuglement. C’est de croire tout en remettant en cause. En cherchant des solutions. En se cherchant soi-même. Et qui sait à se trouver peut-être.
La sagesse et la philosophie
PHILOSOPHIE et SAGESSE, qu'est-ce ?
Philosophie vient de philos qui veut dire amour et de sophia qui veut dire sagesse ; la philosophie est donc l'amour de la sagesse. Deux questions se posent alors à nous : qu'est ce que la sagesse ? Pourquoi le philosophe est-il un ami de la sagesse et non pas un sage ?
Au sens courant, on dit de quelqu'un qu'il est philosophe parce que sa conduite est faite de modération, il est maître de lui, il est réfléchit. En général, le philosophe est détaché de ce qui passionne la plupart des hommes parce qu'il en a mesuré la vanité. Or cette conduite émane d'une réflexion qui suppose au préalable une connaissance de ce qui est, de ce qui vaut, de ce qu'il faut faire et c'est là le premier sens de la sagesse dont l'étymologie nous ramène au latin sapienta qui signifie le savoir. Ainsi, Descartes définit-il la sagesse : " Parfaite connaissance de toutes les choses que l'homme peut savoir ". La philosophie est la recherche de la connaissance ; mais pourquoi se donner cette peine ? En fait, chacun a une vision du monde, une idée de lui-même, du sens de la vie et du rôle qu'il a à jouer. C'est ce que l'on a coutume d'appeler : avoir une philosophie. Mais cette philosophie est reçue toute faite ; d'où, la question suivante : pourquoi les conceptions des autres devraient-elles me convenir car comprendre par soi même le monde qui nous entoure, nos motivations propres, se déterminer soi même selon des valeurs ainsi dégagées est la condition de l'acquisition d'une personnalité, autrement dit, être libre. Ainsi, si l'on doit parler d'une identité propre, celle ci doit être due à une réflexion et à une mise en Åuvre de sa volonté propre, et non pas de ce que les autres ont fait de moi, lutter donc contre le fait que nous ne sommes que le fruit de notre environnement.
Dans l'antiquité, philosophie et sciences se confondent, mais au cours des derniers siècles, les sciences se détachent de la philosophie. L'objet des sciences est la connaissance du monde extérieur et de l'homme, d'où l'interrogation, quel est l'objet de la philosophie ? En fait la philosophie est une réflexion sur la connaissance. Les sciences établissent des vérités, la philosophie remet en question les vérités établies pour s'interroger sur ce qui les fondent, et se demandent tout d'abord, qu'est ce donc, et oui, que cette vérité ? D'autre part la science dit ce qui est mais ne porte pas de jugements, ainsi ses applications pratiques permettent le développement de la technique qui met entre les mains de l'homme un pouvoir énorme, mais ne dit pas à quelles fins utiliser ce pouvoir ; c'est le problème des valeurs.
L'objectif de la philosophie est donc double, d'une part un problème théorique concernant les conditions et les valeurs de la connaissance et d'autre part un problème pratique concernant les conditions et la valeur de l'action.
Pourquoi le philosophe n'est-il pas un sage, " mais seulement un ami de la sagesse " ?
Les sciences établissent des faits, admettent des solutions certaines et universellement tenues pour vrai. Elles progressent par extension de leur domaine propre. La philosophie, elle, " demeure enfermée dans un cercle de problèmes qui restent au fond toujours les mêmes " disait un certain Cournot, toujours les problèmes donc dont le caractère commun est de ne pas pouvoir être soumis au contrôle de l'expérience. Pour illustrer ces propos prenons les questionnements suivants : le monde extérieur a t-il une existence indépendante de l'idée que j'en ai ? Dieu existe t-il ? L'homme est-il libre ? Une conduite morale est-elle possible ? A partir de cela, la philosophie n'a t-elle aucunes valeurs, en remettant sans cesses en question les réponses données, la philosophie empêche, d'une part dans le domaine théorique la fin de la recherche et d'autre part, dans le domaine pratique, le fanatisme.
La philosophie ne livre aucunes réponses définitives, mais l'esprit habitué à la discipline que requiert l'exercice philosophique adoptera une conduite plus réfléchie, c'est à dire moins déterminée par les préjugées, les impulsions, les émotions, ce qui est la condition de la liberté.
Ainsi la philosophie n'est-elle pas savoir, sagesse, mais recherche du savoir, amour de la sagesse de celui qui reconnaît son ignorance foncière. Le philosophe est plus sage que l'ignorant qui en général croît savoir alors que le philosophe sait qu'il ne sait rien. Triste constat.
La conscience
On distingue la conscience psychologique, la connaissance plus ou moins claire de ce qui se passe en moi et hors de moi et la conscience morale, la capacité de l'homme à juger du bien et du mal à partir de valeurs. Ces valeurs qui constituent la conscience morale me sont-elles apportées par une autorité extérieure (la famille, la société, Dieu), ou est-ce moi qui les découvre et les invente.
La conscience psychologique, qu'est ce ?
Il faut distinguer la conscience spontanée, les premières impressions immédiates que l'individu a du monde et de lui-même et d'autre part la conscience réfléchie qui est un retour sur ses premières impressions qui deviennent ainsi objet de réflexion. Par la conscience réfléchie, l'homme se constitue une conception du monde, résultat de la synthèse de ses représentations, les " images mentales ". Ces représentations sont des objets de pensée. Savoir ce qui les définit et connaître les liens qu'ils entretiennent entre eux, c'est ce qu'on appelle penser. La pensée est la condition première de la connaissance et de l'action. Agir, en effet, implique connaître les raisons de nos actes, afin d'en être les auteurs. Si nous ne savons pas pourquoi nous faisons ce que nous faisons, cela signifie que nous sommes le jouet de déterminations qui nous dépassent. Nous sommes alors passifs, or la liberté est à celui qui est actif, c'est à dire à celui qui s'autodétermine, qui sait pourquoi il agit. Entre l'ignorance de ce qui nous détermine et la connaissance se situe la différence entre l'esclavage et la liberté, mais la connaissance de tout ce qui nous détermine est-elle possible ?
Remontons dans l'Antiquité. A cette époque, le seul type de liberté envisagée est la liberté à l'égard du travail que nécessite la satisfaction des besoins primaires. La conduite de l'homme était par ailleurs considérée comme déterminée par les Dieux, le destin, le déterminisme universel et enfin les lois civiles. Entendons par déterminisme universel l'idée selon laquelle tous les événements de l'univers et en particulier les actions humaines sont liées d'une façon telle qu'ils forment une sorte de chaîne se déterminant les uns les autres selon des lois nécessaires qui gouvernent toutes les manières qu'ils ont de se manifester.
Au moyen âge, la place de l'individu dans la société est considérée comme du à la volonté de Dieu. Le lien social est assuré par la représentation d'un ordre immuable auquel l'individu est tenu d'adhérer, il repose sur le conformisme le plus étroit, l'identité presque absolue des consciences ; l'individu adhère tellement au groupe qu'il ne pense plus vraiment. Au début du XIVème siècle, l'humanisme fait de l'homme un sujet auto-déterminant, donc libre.
Le projet Cartésien
Descartes a en vue la constitution de la science. En tant qu'humaniste, il rejette les autorités extérieures, notamment celle des théologiens, pour fonder la science selon les seules exigences de la raison. Pour cela, il se demande si une vérité absolue dont on ne peut pas douter peut-être atteinte, à partir de laquelle la science pourra être construite.
Descartes en arrive au célèbre doute radical. Pardon d'avance aux philosophes puristes qui ne verront pas en les phrase suivantes les exactes paroles de Descartes : " afin de voir si quelque connaissance peut résister à l'épreuve du doute, il fallait que je rejette comme absolument faux tout ce en quoi je pourrais imaginer le moindre doute afin de voir s'il ne resterait point après cela quelque chose, qui fut entièrement indubitable. Or je peux douter, des connaissances reçues de l'enseignement, des données des sens, des maximes morales, des vérités mathématiques, de la réalité de mon propre corps. Or une chose est indubitable, c'est que je doute. Si je doute, je pense, et si je pense, je suis. " Je pense donc je suis ", cogito ergo sun ".
La première vérité est celle qui établit la conscience de soi, c'est à dire la saisie de soi même comme un sujet, un " je ", mais aussi un esprit connaissant. La conscience de soi est donc au principe de la connaissance qui ne sera telle que pour un sujet qui connaît, ce qui a des conséquences considérables : toute vérité n'est telle que pour l'homme, n'est pas celle des choses telles qu'elles sont en soi, mais des choses telles qu'elles nous apparaissent. La vérité est donc relative à notre pouvoir de connaître, ou plus simplement, la vérité est relative.
Mais si par le cogito je peux établir que je suis, puis également savoir ce que je suis ? Ce que le cogito établit, c'est que je suis, précisément, une chose qui pense, c'est à dire, un entendement, une intelligence, un esprit. On pourrait croire que l'homme existe à la façon des corps c'est à dire en occupant simplement un volume dans l'espace, ou bien à la façon des animaux, c'est à dire simplement en assimilant la nourriture et en tachant de conquérir sa place au sein de son environnement. En fait tout cela n'est rien si l'on n'en prend pas conscience, si on ne le sait pas, de sorte que si " je pense, je suis ", j'existe en tant qu'être humain et non en tant qu'animal, j'existe dans l'exacte mesure où je pense, c'est à dire si je réfléchis, si je mets de l'ordre dans mes sensations pour construire ma propre perception, c'est à dire ma propre compréhension de mon environnement et de moi-même, par une activité mentale qui dépasse les émotions et les désirs, en les mettant à distance pour en faire des objets de réflexion, condition de la connaissance de soi et du monde, et d'une action possible.
Les déterminations de la conscience
Puis-je dégager mes propres valeurs et me déterminer en fonction de choix que j'aurais effectués ce qui s'appelle être autonome, être libre ou au contraire suis-je déterminé par des tendances, des instincts, des désirs inconscients, par des habitudes que je ne maîtrise pas, des valeurs que je n'aurais pas choisies, mais que mon éducation et mon environnement m'auraient imposé ?
Outre la détermination de la conscience l'entité humaine, vous, est soumise aux déterminations biologiques. Dans la mesure où il a un corps, l'homme est un élément de la nature, son action est soumise à des lois, physiques comme l'apesanteur, biologiques dans la mesure où il doit conserver son organisme et donc se nourrir, dormir, se vêtir pour se protéger du froid, se loger et conserver l'espèce.
Dans cette sorte de " soupe primitive " de déterminations, ajoutons également les déterminations sociales. La société étant la condition de l'accès de l'homme à l'humanité, on peut juger de l'influence de celle-ci sur l'humain lambda. La société a toujours des coutumes, des traditions, une conscience collective faite d'images mentales et de représentations, d'idées, d'opinions, de croyances, de préjugés, qui constituent le cadre où vivent et se développent les consciences individuelles. Celui-ci s'impose à elle à travers les institutions, le langage, les mÅurs et exercent sur les individus une pression plus ou moins contraignante et modelante. Nous ne serions ainsi que les produits de la société dans laquelle nous vivrions. En proportion de notre ignorance, nous ne nous dégageons que ce dont on a conscience. C'est triste n'est ce pas ?
A tous ces déterminismes viennent encore s'ajouter nos propres déterminations psychologiques. Nous sommes dotés d'une sensibilité, et avant d'accéder à la raison, cette faculté de forger et de combiner des concepts, c'est un rapport émotionnel et non pas rationnel que nous avons au monde et à autrui. Ainsi, nous avons une représentation des choses qui est de l'ordre du préjugé, de l'opinion, de l'opinion courante appelée également doxa, avant d'être jugement réfléchit. Ce qui motive de manière primordiale la conception que l'homme se fait du monde est la peur et l'espoir plutôt qu'une volonté pure de rationalité, motivation qui de ce fait détermine la perception des choses et la fausse.
Par ailleurs, notre caractère résulte des choix et des rejets effectués en fonction d'une part des traumatismes subis et d'autre part de la confiance en soi que nous aura permis d'acquérir notre environnement et qui se constitue en partie dès les premières années de notre existence, alors même que nous n'avons pas atteint le stade de la conscience, et qui détermine notre rapport au monde.
La révolution copernicienne de Kant
Le cogito établit que nous n'avons pas accès aux choses mêmes seule la pensée est une donnée immédiate : nous n'avons accès aux choses que par la médiation de la pensée. Nous n'avons donc de la réalité qu'une représentation, comment savoir si celle-ci lui est adéquate ? Pour cela il faudrait sortir de notre système de représentation ce qui est inconcevable. Il faudrait pouvoir sortir de notre carcan mental. Toute connaissance est-elle alors impossible ?
Kant va résoudre cette difficulté en posant que " c'est non pas le sujet qui doit se régler sur l'objet, mais l'objet sur le sujet ", autrement dit, notre connaissance ne dépend pas du monde, c'est au contraire le monde la représentation que nous en avons qui dépend de notre pouvoir de connaître. Ainsi nous ne voyons pas les choses telles qu'elles sont mais telles qu'elles nous apparaissent c'est à dire telles que les structures de notre sensibilité et de notre entendement nous les font voir.
Quelle valeur a alors notre représentation ? En fait, si l'on admet que la connaissance puisse porter non pas sur la réalité en soi mais sur des phénomènes, ce que l'on nomme d'ordinaire la réalité et que l'on considère comme indépendante de nous sera en fait une réalité pour nous relative à notre pouvoir de connaître ; l'objectivité désignera alors non pas une réalité indépendante de l'esprit mais ce sur quoi toutes les consciences dans leur effort pour se dégager de la partialité et des préjugés s'accordent.
La conscience morale est la capacité que nous avons de distinguer le bien du mal à partir de quoi des règles de conduites peuvent être déduites. Ces règles tenues pour universellement valables constituent la morale. Mais si ces règles sont extérieures à moi, ne vont-elles pas entraver ma liberté ? Pourquoi devrais-je les respecter ?
Une réponse possible est que ces règles ne me sont pas étrangères car l'homme en bonne santé est par nature altruiste, c'est à dire naturellement disposé à s'intéresser et à se dévouer aux autres. L'égoïste est un " malade ", un individu qui manque de vitalité et est alors incapable de penser à autre chose qu'aux problèmes de sa propre survie. Ainsi pour Rousseau " il est au fond des âmes un principe inné de justice et de vertu ". Mais si être moral est naturel, pourquoi le respect de la loi morale est-il ressenti comme une obligation, une contrainte ? C'est ce que l'on pourrait appeler les morales du sentiment.
Intéressons nous maintenant à ce que l'on peut nommer morales de l'intérêt. Pour certains hommes, ce qui motive principalement notre action est la recherche du bonheur qui peut se concrétiser de deux manières.
Soit par la recherche du plaisir entendu comme la satisfaction des désirs. C'est la morale hédoniste, morale antique, qui est une morale courante de notre société contemporaine, une morale hédoniste à laquelle on peut objecter que le propre du désir est de renaître sans cesse et que ce qui le procure doit être accrue pour accéder au même plaisir ce qui conduit à l'accoutumance, à l'insatisfaction, pour finir au désespoir. L'absence de souffrance, c'est la morale des épicuriens, trois à quatre siècles avant Jésus Christ, qui préconisaient d'éviter tout trouble, donc de la mort du désir, une morale que l'on peut qualifier d'austère.
La recherche du bonheur peut également se concrétiser par la recherche de l'utilité. Ainsi, pour les utilitaristes anglais du XVIIIème siècle, tout individu recherche son bien propre c'est à dire ce qui lui est utile. Or la vie en société procure une certaine sécurité qui permet d'Åuvrer dans le sens de son intérêt propre. Il conviendra alors à partir du moment où l'on vit en société d'en respecter les lois afin d'éviter les sanctions. Le respect des règles morales est donc le fruit d'un calcul, d'un intérêt ben compris, confère l'insociable sociabilité de l'homme décrite par Kant.
Et le devoir dans tout ça, il existe en effet ce concept de moral du devoir.
La morale et donc la conscience morale ne semblent pas se réduire au respect de règles en vue de l'intérêt propre. Prenons le cas d'un résistant arrêté lors de la seconde guerre mondiale, il a le choix entre : parler donner ses amis et avoir la vie sauve ou ne pas parler être torturé et mourir. Nombreux sont les cas où le résistant a préféré ne pas parler. Peut-on soutenir qu'il a suivi son intérêt propre qui se caractérise par le fait de rester en vie à tout prix ? N'existe t-il pas d'autres exigences qui nous pousseraient éventuellement à observer une loi au mépris de notre propre intérêt ? Quelle peut-être la source, le fondement d'une telle loi ?
La loi morale viendrait de Dieu. Mais si Dieu n'existe pas, d'où vient cette obligation ? N'est-elle pas imposée par ceux qui détiennent les richesses, à ceux qui travaillent pour eux afin de les tenir sous leurs jougs ? Ceci constitue la critique marxiste de la religion, en simplifiant bien sûr. Si Dieu existe, pourquoi devrais-je suivre une loi qui semble extérieure à moi, et donc une entrave à ma liberté ? Mais la loi morale est-elle vraiment une entrave à la liberté ? Est-elle réellement extérieure à moi ?
Il existe à cette interrogation des interprétations sociologiques. Pour Emile Durkheim, notre conscience morale personnelle n'est que l'écho de la conscience collective, ce sont les exigences de la société que nous avons intégrées au cours de notre éducation qui s'exprime par la voie de notre conscience personnelle et façonnent notre morale. Cela signifie-il que la sauvegarde de la société supprime les intérêts des individus ? Il faut comprendre que les individus en hors de la société n'existe pas. Il n'y pas d'abord les hommes qui décident ensuite de se mettre en société, " tiens, on va se mettre en société ce sera plus rigolo… ". Société qui viendrait contraindre par des lois les aspirations individuelles. En fait, c'est tout le contraire. C'est la société qui est première, l'homme ne pouvant passer de l'état animal à l'humanité qu'au sein d'un groupe, cela induit que sans autrui, nous n'accédons pas à l'humanité. Les règles de la sauvegarde de la société sont en même temps les règles qui permettent à l'individu de se développer et donc d'exercer sa liberté.
La loi, qu'elle soit civile ou morale n'est donc pas une entrave à ma liberté, mais au contraire la condition pour qu'une liberté soit possible. Mais ne demeure-t-elle pas extérieure à moi ? Que signifie " être libre " ? Ãtre libre n'est pas laisser libre cours à ses pulsions, instincts. Nous avons des tendances contradictoires (instinct de conservation, instinct sexuel, égoïsme, sympathie…) et vivre au gré de ses pulsions se traduit par ne pas avoir de direction. La liberté consistera donc à prendre conscience de ce qui me détermine et donc ce que je désire afin de forger un projet qui correspond à mes aspirations et me donner les moyens de le réaliser. Autrement dit, à ne pas être déterminé principalement par ses instincts mais à " se déterminer " grâce à notre intelligence, ce qui, avec le fait de favoriser l'instinct sympathique sur l'instinct personnel constitue l'ascendant de notre humanité sur notre animalité, autrement dit, le passage de l'enfance à l'état adulte. Je crois que c'est pour cela qu'on parle d' " âge de raison " non ?
Le philosophe Kant pose l'obligation morale sous la forme d'un impératif catégorique, commandement que l'esprit se donne à lui-même et qui ne souffre pas d'exception dont les deux principales formules sont : " Agis de telle sorte que la maxime de ton action puisse être érigée en loi universelle ", et " Agis de telle sorte que tu traites en ta personne comme en celle d'autrui jamais simplement comme un moyen mais toujours en même temps comme une fin ", c'est un peu compliqué dit comme cela, mais l'idée est très simple : ne jamais considérer soi ou les autres comme un objet, mais toujours comme un sujet.
On voit que cette loi morale en tant que condition de mon propre développement n'est pas extérieure à moi, elle est en fait l'exigence de ma propre nature d'être doté d'une conscience, d'une raison que la formulation sous forme de règles rend objective c'est à dire comme si elle était extérieure à moi, alors qu'en fait, elle est ma propre loi, c'est à dire la loi de l'humanité.
L'inconscient
Traditionnellement, l'activité inconsciente chez l'homme était attribuée à une trop grande influence des exigences du corps entravant l'exercice de la raison. La pleine conscience de soi requerrait alors une maîtrise du corps. Au début du XX siècle, le célèbre psychiatre viennois Freud, a posé l'hypothèse d'une zone inconsciente constitutive du psychisme même remettant ainsi en question l'idéal d'une totale transparence de soi à soi. Quelle est cette zone, et comment se forme t-elle ?
Parmi les pulsions, ces tendances généralement inconscientes qui dirigent l'activité des individus, il y a des pulsions agressives visant à nuire à autrui, le contraindre, le détruire, l'humilier. L'individu nouveau-né est alors d'emblée en conflit avec les lois de toutes sociétés. Mais dans son immaturité, le très jeune enfant ne peut assurer la réalité de ce conflit et ses pulsions se retournent contre elles-mêmes dans un conflit intérieur que Freud appelle le refoulement. Deux régions se constituent alors : la conscience, situé à la périphérie de l'appareil psychique, et l'inconscient, trace ineffaçable du conflit primordial et du refoulement toujours actif.
Outre les pulsions agressives, les pulsions sexuelles sont également l'objet du refoulement. L'intériorisation des interdits de la société conduit à la formation d'une zone dans l'inconscient appelé le surmoi. Celui-ci exerce une fonction de censure à l'égard des pulsions autour de laquelle (la censure) s'organise tout le psychisme. L'inconscient étant composé du " ça " et du " surmoi ", le conscient du " moi " selon la deuxième topique freudienne.
Le " ça " est constitué par les pulsions de vies appelées " eros " recouvrant les pulsions d'auto conservation et les pulsions sexuelles. Les pulsions sexuelles qui dépassent le champs des seules activités sexuelles, il s'agit de la recherche du plaisir. Freud oppose les pulsions de vies aux pulsions de mort appelées " thanatos " qui tendent à la réduction complète des tensions, c'est à dire à ramener l'être vivant à l'état inorganique. Ces pulsions destructrices sont aussi bien tournées vers l'extérieur que vers l'intérieur, pulsions d'agression et de destruction.
Le " surmoi " se constitue par l'intériorisation des exigences et des interdits parentaux. Son rôle est assimilable celui d'un juge ou d'un censeur à l'égard du " moi ". Pour Freud, la conscience morale, l'auto observation, la formation d'idéaux sont des fonctions du " surmoi ". Cela revenant à dire que la conscience morale n'est que le reflet des interdits de la société.
Le " moi " se pose comme médiateur entre les revendications du " ça ", les impératifs du " surmoi " et les exigences de la réalité. Il est chargé des intérêts de la totalité de la personne mais son indépendance est toute relative.
L'hypothèse du concept de l'inconscient pose des problèmes philosophiques. C'est au sein même du psychisme que le sujet est divisé. Pour certains penseurs, ce clivage est le signe d'une impossibilité pour le sujet de s'appartenir un jour, c'est à dire d'être autonome. Cette simple phrase mériterait un Oracle de médiations et d'invectives subjectives sur la possibilité d'un sujet de s'appartenir. Pour Freud cependant, la matière symbolique de l'inconscient en devenant consciente dans le discours cesse d'agir comme une maîtresse absolue, " où était le ça, je dois advenir " dit Freud pour exprimer que la connaissance de l'inconscient nous donne au moins la force d'en atténuer " les effets ". L'inconscient ne cesse pas de déterminer des effets, mais ces effets connus pour ce qu'ils sont, l'individu conscient reconnaît sa propre méconnaissance de soi et s'ouvre ainsi à la condition nécessaire de toute connaissance, même si celle-ci est destinée à demeurer à tout jamais inachevée.
Les passions
Passion vient du latin patior signifiant fait de subir, pâtir, souffrir que l'on peut retrouver dans l'expression " la passion du christ ". Dans l'idée de passion est donc celle de passivité. Toutefois, la passion de la science développe le champ de la conscience, la passion de la beauté aide à se détourner du vulgaire. La passion semble donc revêtir un aspect censé et dynamique. C'est un paradoxe. La passion est-elle alors un élément de l'asservissement de l'homme ou au contraire de son accession à l'humanité, à la conscience de soi ? Malgré tout, cette idée de passivité demeure. Peut-on alors faire l'éloge de la passion et si oui, à quelles conditions ? Autrement dit et en simplifiant, y a t-il un bon usage des passions.
Prenons le problème à la source. D'où nous viennent les passions, quelles en sont les origines ? Nous sommes animés par des tendances, des pulsions, des instincts divers. Une passion est une tendance qui s'exagère au détriment des autres, qui se subordonne du fait d'un délire de l'imagination, phénomène que Stendhal nomme la cristallisation. Parmi les tendances, il y a l'instinct de conservation, l'instinct sexuel, l'instinct grégaire qui pousse à se réunir avec ses semblables comme semble l'indiquer le terme " grex " signifiant troupeau, l'instinct maternel, la sympathie, la bienveillance, l'instinct d'agressivité et de domination, l'imitation, les tendances patriotiques, les sentiments religieux, moraux, esthétiques, intellectuel.
Traditionnellement, la passion était condamnée comme ce qui s'oppose à l'usage de la raison, du fait de son lien avec le corps. Pour Platon, " le corps est la prison de l'âme ", qui ne peut se vouer à ce à quoi elle est destinée : la recherche de la vérité, d'où l'opposition des figures de sage et du tyran. Le sage est animé par un désir de justice et tend à réaliser un équilibre entre ses passions. Le tyran est un modèle de passionné : chargé de peur, d'angoisses, il est " esclave, servile, incapable d'assouvir ses désirs " selon Platon. Le tyran n'est pas maître de lui car il est esclave de ses passions, plus esclave au sens intellectuel que ceux qu'il asservi. Ainsi, selon l'attention que nous portons à nos tendances, nous oscillons d'heures en heures entre ces deux pôles, tantôt tyran, tantôt sage, le pôle vers lequel nous sommes le plus souvent porté finissant par constituer notre personnalité avec l'âge.
La conception de la passion comme s'opposant nécessairement à la raison émane d'une conception dualiste de l'homme, de l'homme animé par deux principes, deux causes agissantes, essentiellement irréductibles : la matière et l'esprit dont le corps et la conscience, respectivement, en sont des manifestations. Si l'homme, c'est à dire ce qui constitue l'humanité de l'être humain, se définit par la conscience, comment dès lors défendre la passion puisqu'elle semble s'opposer à l'essence de l'homme.
Bien que généralement dualiste, les amis du sage Descartes, les vieux cartésiens, ne condamnent pas absolument la passion dans la mesure où elle informe l'âme par des sensations de plaisir ou de douleurs quant à son objet ; celle-ci le poursuivra alors ou s'en éloignera selon le cas. Elle est donc un mode de connaissance. J'ai presque du mal à comprendre ce que j'écris là .
Allant plus loin, les romantiques, dont Jean Jacques Rousseau est un précurseur, verront dans la passion le modèle de l'action, " la froide raison " selon Rousseau, en effet, ne peut rien par elle-même si elle n'est pas motivée entendue comme ce qui donne un sens à une existence et en même temps constitue une force qui motive une existence. Et Rousseau en connaît un rayon à ce sujet, il suffit de lire ses confessions. Et Hegel de conclure ce paragraphe : " rien de grand n'a jamais été accompli ni ne saurait s'accomplir sans les passions ".
La condamnation de la passion émanait d'une distinction du corps et de l'âme or mon corps ne m'est pas étranger, il est ce qui me constitue et ses demandes sont l'expression de mon propre rapport au monde. En effet, la constitution de valeurs et d'idéaux dont le respect constitue notre humanité est opéré par la raison à partir d'un sens qu'elle dégage de l'existence et qui est celui de notre intérêt que nous représente les buts de nos tendances. Ainsi, il n'y a de valeurs que pour un être de désir ; la raison, elle, se contente d'analyser et de comprendre les données des sens. Mais si la passion est le moteur de l'activité, à quelles conditions l'homme peut-il se libérer de la passivité ?
Nous avons établit que la passion pouvait être considérée comme moteur. Quels sont ses effets ? Sur notre activité, la passion est incontestablement source d'énergie, des volontés faibles y trouvent la force d'accomplir des choses qu'elles n'auraient pu faire sans elle. Je me permets un petit commentaire à cet effet : j'ai récemment vu, honte à moi, quand je vous dis que le déterminisme nous frappe à chaque instant, j'ai donc vu dans une émission de tv réalité, Star académy, une " académicienne " dire dans un argot de plus en plus commun, je cite : " à ouais, tu vois, quand j'ai vu mon copain là , quoi, ben ça m'a boosté, ça me booste tu vois quoi ! ". Elle avait tout compris de la passion, au niveau expérimental, cette jeune femme. " La passion ça booste ".
D'autre part, la passion exalte la sensibilité, la passion est source d'émotion, et cette exaltation s'étend à la vie mentale tout entière : " Toutes nos sensations, toutes nos idées nous en paraissent rafraîchies ", disait Nikos le commentateur de star académy, Bergson pardon. Le monde prend dès lors une nouvelle coloration.
La passion entraîne également un travail de l'intelligence, de la raison, qui a à définir les moyens à mettre en Åuvre pour que la passion puisse être assouvie, ce qui permet un enrichissement des représentations de la conscience. Ces effets sont-ils suffisant pour faire l'éloge de la passion ?
Il convient de distinguer deux types de passion, en fonction de leur objet : celle de l'alcoolique par exemple due à une défaillance de la raison et de la volonté, et de celle de l'amour de la vérité chez le savant, jugé bonne et cultivé volontairement. Le mot passion éveille soit l'idée d'aveuglement et la passion est alors condamnable, soit l'idée d'intensité et peut alors sembler louable.
La passion est-elle un facteur de libération ? Lorsque le but de la passion peut-être justifié par une argumentation logique, l'usage de la raison que la tendance implique vers ce but est alors le signe de notre liberté par rapport au désir, c'est à dire aux instincts. Si ce but ne se justifie pas de manière rationnelle, il y a toutes les chances que ce soit le désir en tant que passion négative qui est le moteur de l'activité : le but n'est pas librement choisi. La distinction par rapport aux désirs, aux impulsions, implique en effet un effort de détachement par rapport à ce qui nous détermine, il y a alors mise en Åuvre de la volonté comme puissance d'action réfléchie et équilibrée, comme maîtrise de soi.
En gros, il demeure une idée de passivité dans la passion, même quand il s'agit d'une tendance " ratifiée " par la raison. On est entraîné, soulevé par la passion, on suit un élan spontané. Ainsi pour Hegel " les passions sont les ruses de la raison ", raison entendue comme le développement de l'humanité dont les modes que sont les êtres humains singuliers sont les moyens.
2006-09-25 16:48:10
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answer #2
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answered by Gil 2
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