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2006-09-22 05:44:08 · 2 réponses · demandé par proclusus 5 dans Politique et gouvernement Civisme

2 réponses

La "démocratie d'émotion",

est une expression utilisée par Michel Richard, directeur adjoint du Point, dans son livre :
"La République compassionnelle"
(Grasset éditeur 2006)

Ouvrage dans lequel il dénonce le comportement de nos politiciens, qui en panne d'idées politiques,
font de la surenchère de :
je cite : [..."religion lacrymale"]

Les Français, que tout inquiète, se sentent traités avec une sorte de,
je cite encore : [..."gentillesse d'hôpital !"]

En efet, on fait appel à notre bon coeur,
pour nous faire oublier d'utiliser notre raisonnement.

Nos politiciens se font une sorte de concurrence sur le marché de la compassion, une compétition victimaire, allant jusqu'à l'addiction.

L'auteur dénonce ce comportement, qui fait complètement oublier que leur travail, et ce pourquoi, ils ont été élus, c'est de réfléchir à des solutions POLITIQUES,
et non pas pleurer sur les problèmes !

Nous en oublions, nous-mêmes, d'user de notre créativité, de nos capacités de débattre et, également, de régler les problèmes de façon saine et équilibrée.

Je cite :
[ Nous sommes dans une DEMOCRATIE D'EMOTION,
grimace de la démocratie d'opinion,
elle-même, grimace de la démocratie démagogique,
en attendant la démocratie de la niaiserie, et bientôt celle du gâtisme..]

fin de citation !!


Ce jeu, auquel s'adonne abondamment nos politiciens, ne nous précipite-t-il pas tous,
vers la PERTE DE SENS DE LA POLITIQUE en général ?

2006-09-22 11:11:13 · answer #1 · answered by scrunch 7 · 3 0

Manifestement, les terroristes, pourtant pourchassés et décimés, continuent de frapper où et quand ils veulent. Ils ont cet avantage incomparable de décider du choix des armes, du lieu, du moment, presque de désigner leurs victimes. Apparemment, ils savent ce qu'ils font et, tout aveugles et insensibles qu'ils soient au sentiment d'humanité, ils poursuivent imperturbablement leurs buts : punir les Occidentaux, apeurer les sociétés, perturber les démocraties. Ils réussissent ainsi à les blesser. Mais ils veulent surtout provoquer ces pays, les pousser à radicaliser leurs réactions, les attirer sur leur propre terrain, dans une guerre incertaine et sans visage. Ils comptent évidemment sur la peur collective mais surtout sur la caisse de résonance des médias, leur souci d'amplification, leur sens de la dramatisation, souvent leur penchant à l'exagération.

Tout indique que les terroristes parviennent à atteindre leurs fins : les démocraties sont vulnérables, leurs systèmes politiques fragilisés, alors qu'elles traversent en outre une grave crise d'identité et de conscience, et qu'elles sont déboussolées par le tournis que donne la mondialisation.

Aux Etats-Unis, après le remarquable sursaut patriotique du peuple américain, le gouvernement républicain, sous la houlette de ses néo-conservateurs, s'est laissé aller à des réactions intempestives - et mal fondées - et entraîner dans des aventures militaires spectaculaires - mais finalement décevantes - en Afghanistan et surtout en Irak en mars 2003. S'il a incontestablement marqué des points en Afghanistan, où il traque toujours l'état-major d'Al Qaïda, en revanche il s'est enlisé en Irak, devenu en moins d'un an un théâtre d'opérations privilégié pour les terroristes. Ainsi, « la guerre contre le terrorisme » que les Américains ont persuadé certains de leurs alliés de conduire à leurs côtés s'avère être un piège coûteux et sanglant ; elle préfigure ce « choc des civilisations » dont on se demande finalement si, derrière son déguisement en confrontation du Bien et du Mal, il n'est pas le désir secret des protagonistes.

En Espagne, la réaction populaire a été aussi vive : une sanction électorale immédiate qui a pris l'ampleur d'un séisme politique. Le traumatisme subi par la population espagnole, conjugué aux erreurs d'appréciation - pour le moins - du gouvernement sortant, a influencé les élections au-delà de toute prévision. Les terroristes ont effectivement provoqué la chute d'Aznar avant même qu'il se retire, démontrant - plus ou moins volontairement - leur capacité à modifier les équilibres politiques et le destin de la démocratie espagnole.

Dans les deux cas, américain et espagnol, les effets politiques directs du terrorisme sont considérables ; ils se constatent dans le court terme par les réactions des gouvernements et des peuples. Mais ils devraient se révéler tout aussi importants à plus longue échéance car, en touchant les démocraties au cœur, ils agissent sur leurs ressorts profonds, ces ressorts qui ont permis de venir à bout des totalitarismes du XXe siècle et dont les terroristes, qui sont d'abord et avant tout des totalitaires, ignorent tout. Entre le fanatisme des terroristes, aveuglés par la haine - condamnés en cela à l'engrenage de la violence -, et la « sagesse » des démocraties, il y a un fossé qu'il faut que celles-ci s'organisent pour le rendre infranchissable.

Ça n'arrive pas qu'aux autres...

D'une certaine façon, les attentats de Madrid, deuxième coup direct porté au cœur d'une nation démocratique, arrivent au « bon moment ».

D'abord, pour stimuler les Européens, enclins pour les uns à laisser retomber leur vigilance, pour quelques autres à mettre toute leur confiance dans l'action des Etats-Unis : le 11 mars vient rappeler utilement que « ça n'arrive pas qu'aux autres » et qu'il faut prêter l'attention qu'elles requièrent aux déclarations menaçantes des provocateurs islamistes ; beaucoup de pays européens sont encore insouciants de la réalité de la menace ; trop d'entre eux sont indulgents et accueillent des réseaux dont ils sous-estiment le caractère dangereux.

Ensuite, ces attentats démontrent symboliquement, 911 jours après le 9/11/2001, la relative inefficacité des méthodes employées dans cette fameuse « guerre contre le terrorisme ». Un coup de pied a été donné dans la fourmilière afghane, mais les fourmis se sont dispersées et ont recréé de nouvelles colonies, ailleurs. Cette guerre, confiée à d'énormes moyens militaires conventionnels, conduite du « fort au faible », paraît mal engagée et contre productive ; loin de juguler le terrorisme, il semble qu'elle l'ait au contraire renforcé et stimulé. Le 11 mars autorise - oblige ? - à faire ce constat d'échec.

Enfin, face aux perspectives politiques et stratégiques qu'une poursuite des attentats terroristes fait peser sur les démocraties occidentales, il est permis d'espérer que celles-ci vont prendre sérieusement en compte ce fléau, réfléchir à une stratégie d'action commune et s'engager dans la voie qui leur permettra de surmonter cette crise et de reprendre en main leur destin.

2006-09-22 17:39:43 · answer #2 · answered by Phil Hip 5 · 1 1

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