A 63 ans, je l'ai attendue, jamais cherchée, elle est apparue furtivement, puis plus précisément, elle vendait des roses dans un restaurant sans charme, j'étais accompagné et lui ai demandé si ses roses avaient des épines.
- "La rose n'a d'épines que pour celui qui veut la cueillir."me dit elle. Et de lui répondre en citant Musset :
-" Marianne seriez vous comme ces roses du Bengale, sans épine et sans parfum ?
-" Vous vous piquerez de la savoir...
Je l'invitais à s'asseoir et la voyant hésiter regardant la belle personne qui m'accompagnait, cette dernière eu la délicatesse de lui signifier que nous avions fini notre réunion et que de toute façon, nous nous verrions le lendemain à l'étude.
Je ne sais pas si elle cru cela, remerciant ma toute nouvelle secrétaire privée elle vint s'asseoir juste en face de moi, sans me quitter des yeux, elle mis son bouquet dans le seau à champagne, commanda deux Eirich coffees, un tiramisù, deux cueillères, et l'additon parceque nous allions danser toute la nuit.
N'importe quel personne normalement constituée eût été ravi de rencontrer une représentante de la gent féminine aussi entreprenante. Moi, j'étais plûtot perplexe, tout allait si vite, devant mon silence, elle se tut, se repoudra avec élégance en de longs gestes lents, des gestes choisis, minutés.
Sans me regarder, elle se leva, paya la note, et devant mon énergique protestation elle m'empoigna et m'embrassa avec le plus long, et le plus savoureux des baisers, il parait que la première fois ce n'est jamais terrible, là c'était limpide et voluptueux comme si l'indécent se mêlait à l'impérieux.
Elle buta contre mon fauteuil roulant, et se senti bête de paraître toute gênée, de n'avoir à aucun moment remarqué ce nouvel élément qui prenait subitement toute sa place, toute la place dans ses pensées.
Je lui pris la main j'y mis le bouquet et le lui paya tout en prenant soin d'y glisser une carte de visite, puis je lui appelai un taxi, lui payai la course par avance et lui demandai de ne pas regretter une seule seconde de cette soirée, de ne pas chercher à me revoir, surtout si c'était pour s'excuser.
Elle m'appela le surlendemain prétextant un problème de succession à me soumettre, je lui répondi que je ne mélangeais pas les sentiment et le travail, si les analystes, ne pouvaient eux s'exposer aux transferts amoureux, moi je ne pouvais m'exposer au transfert de fond mais d'un point de vue éthique en revenche rien ne m'interdisait le transfert amoureux. Elle eût un rire qui prit de plus en plus d'ampleur, puis, plus rien, elle avait raccroché.
Dans la minute qui suivit, elle était là devant ma porte, avec un sourire qui ne s'arrêttait pas de s'ouvrir.
Elle me tendit un petit message que l'on trouve dans les gâteaux chinois : " Le jardin appartient à celui qui le regarde".
Elle interrompit le silence en me disant qu'heureusement il exitait aussi des jardins secrets et des jardins sauvages aux herbes folles qui savaient se dérober aux regards.
Nous vécumes sept ans ensemble, sept ans de réflexion oú nous nous réfléchissâmes intensément.
Madeleine est décédée hier, juste à l'entrer de l'hiver. Elle fut mon seule et unique amour, mon premier baiser, mon premier chagrin, Madeleine fut un bouquet final pour un feu d'artifice qui éclaira ma nuit. On dit d'une personne que l'on aime qu'elle est notre moitié, Madeleine me permis de me redresser, elle fut ma moitié, et me rendit mon entièreté, Madeleine fut la plus belle moitié d'un homme diminué.
2006-09-18 10:04:18
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answer #4
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answered by c_la_vie_qui_veut 1
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J'avais 14 ans.
C'était dans un train de nuit, en allant à Florence.
C'était avec une Italienne qui était dans le même compartiment...
Nous avons parlé un moment, puis, extinction des feux...
Ah, nostalgie...
2006-09-18 07:00:52
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answer #6
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answered by Michel 7
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