Lisez cet article et puis..vous verez... je suis pour...même si le nom ne me plait pas. Je me bats pour l'égalité.
Objectif loi antisexisme !
Le féminisme aujourd’hui
Pourquoi le féminisme n’est pas un combat d’arrière garde
lundi 3 mai 2004
par Yanne
Ex-Présidente des CDG Le féminisme aujourd’hui
Pourquoi le féminisme n‘est pas un combat « d’arrière garde »
En premier lieu, il faut souligner que ce ne sont pas les militantes féministes, bien sûr, qui avancent cette critique : nous sommes sur le terrain, nous savons de quoi nous parlons ! En revanche les courants masculinistes et anti-féministes ont tout intérêt à dé-crédibiliser un mouvement social qui fait de l’ombre à leurs prérogatives multi séculaires... Montrer une image négative du féminisme en le brandissant comme un épouvantail, en dénonçant son extrémisme ou son passéisme, favorise le rejet et démotive certaines jeunes femmes, qu’elles soient de banlieue ou d’ailleurs.
Il arrive aussi que des féministes d’antan, ayant tiré leur épingle du jeu, se soient laissées influencer par la propagande insidieuse des masculinistes :
Exemple : parler de « victimisation » des femmes, par certaines féministes, qui en première ligne combattent les violences sexistes : voilà une maladroite assertion influencée par les lobbys masculinistes !
Pour s’en convaincre faisons le parallèle avec l’Abbé Pierre : oserait-on accuser ce brave homme de faire du "victimisme" auprès des sans-logis ? Les bidonvilles ont disparu, mais la misère est omniprésente : alors ces pauvres SDF, il les "victimise" ? Est-ce sa responsabilité si les pauvres restent pauvres ? A moins que ça soit la leur ? Les enferme-t-il dans leur statut de malheureux en dénonçant la fracture sociale et leur exclusion du système économique libéral mondialiste ?
Cinq bonnes raisons pour continuer le combat féministe :
1/ Les féministes ont un devoir de vigilance
2/ Les féministes ont un devoir d’éducation
3/ Les féministes ont un devoir d’action contre les inégalités qui subsistent
4/ Les féministes ont un devoir de solidarité internationale
5/ Les féministes ont un devoir de transmission
1/ Le devoir de vigilance : pourquoi « les chiennes de garde » ?
Parce qu’en matière d’anti-sexisme, rien n’est jamais totalement acquis : chassez le naturel d’une culture patriarcale machiste, il reviendra au galop ! C’est d’ailleurs ce qu’il se passe depuis une dizaine d’années environ, ce que nous pourrions appeler une régression : certains hommes n’acceptent pas la place grandissante des femmes dans la société, en particulier à des postes de responsabilités, politiques, sociales ou économiques. Créé en 1999, le mouvement des chiennes de garde, s’est donné pour mission de défendre la place des femmes dans l’espace public en dénonçant les insultes, propos et comportements sexistes qu’elles subissent en public, signes les plus visibles du machisme. Si, à l’origine, l’objet de l’association était de lutter contre les insultes faites aux femmes dans l’espace public, il est, au fil du temps, devenu un angle d’approche : nous nous saisissons des sujets qui nous touchent par le biais du langage, de leur traitement médiatique ou de leur représentation dans l’espace public. Un exemple : la violence meurtrière de Bertrand Cantat contre Marie Trintignant est un acte privé qui n’entre pas dans le champ de nos actions. En revanche, son traitement médiatique, minimisant les faits ou cherchant des explications dans la vie de Marie Trintignant qui justifieraient le comportement de Cantat, relève très clairement de notre champ d’action.
Les groupes de masculinistes et d’anti-féministes, se font les chantres de la défense des hommes en attaquant les mouvements féministes, comme responsables du désarrois du genre masculin ; leur propagande s’étend principalement à trois domaines : La famille, l’éducation, la santé.
Les masculinistes dénoncent la perte d’identité sexuelle et le manque de modèle masculin, le rôle non reconnu du père, les violences dont les hommes sont victimes de la part des femmes, l’émancipation féminine responsable de la faillite du couple et de la famille, le rôle castrateur des mères et des enseignantes et la plus grande fragilité de leur vie professionnelle à cause d’un partage des richesses au bénéfice du travail des femmes. Nous assistons à une contre offensive machiste, pour regagner du terrain, en renforçant les assignations sexuées, en réaffirmant des théories essentialistes, en imposant leur désir de pouvoir par la force et la violence ; on assiste à un machisme « à la mode » et vécu comme légitimement défensif contre les femmes dites « libérées ».
Les incivilités dans la rue, dans le milieu scolaire, professionnel, médiatique sont courantes. Les provocations au travail sous forme de blagues ou d’images pornos à caractère sexiste deviennent habituelles ; le harcèlement dénoncé, pourtant considéré comme un délit, se retourne souvent contre sa victime sous prétexte de manque de preuve et surtout de manque de témoin courageux. Les insultes sexistes, le mépris, les violences sexuelles et morales, la dévalorisation des femmes comme individus en les employant comme objets sexuels (prostitution-traite des femmes) et objets de consommation (publicités sexistes) sont en constante augmentation ; les lois religieuses discriminatoires et sexistes, (mariage forcé, excision, voile, appel à "corriger" les femmes) tentent de s’imposer comme retour à une morale sexiste et discriminante. Nous assistons à un phénomène social encore bien plus sournois : la revalorisation extrémiste du rôle de mère, de femme gardienne du foyer et pilier moral de la famille.
2/ Le devoir d’éducation :
Les mentalités changent très lentement : on ne sort pas de plusieurs milliers d’années d’inégalités, d’asservissement, de discriminations à l’encontre du genre féminin, en quelques années de lutte. Le 20 ème siècle a sans doute été le siècle des femmes en Occident. Nous avons obtenu un rôle de citoyennes, une meilleure accessibilité à l’enseignement, une autonomie matérielle et surtout la maîtrise de notre fécondité. Mais il reste un long travail d’éducation à accomplir pour que nous obtenions une réelle égalité de fait et une vraie parité politique et décisionnelle dans la société, non pas « contre les hommes », ni en devenant « comme des hommes », mais en travaillant ensemble à trouver une juste harmonie qui satisfasse le genre humain dans son ensemble. Il faut bien commencer par des actions politiques, et poser les interdits du sexisme, du machisme et des inégalités sociales subsistant entre les deux genres. C’est la raison pour laquelle nous nous battons pour obtenir une loi qui stipulera que le sexisme ( propos, insultes et comportements discriminants et toute infériorisation du genre féminin) sera un délit puni par la loi, au même titre que le racisme et l’antisémitisme.
Traiter publiquement une femme de "pétasse", "poufiasse" ou "pute" , faire état de ses règles ou de sa ménopause pour critiquer ses décisions, la traiter d’hystérique quand elle élève la voix, tout cela est injurier une femme en fonction de son genre, en faisant état de considérations physiologiques prétendument handicapantes et infériorisantes et d’une sexualité féminine réprouvée et infamante ; et ces insultes visent uniquement les femmes, c’est à dire la moitié de l’humanité, pas une minorité sociale comme les gays par exemple. ... Réclamons une loi antisexiste qui viendra compléter la loi de 1972 contre le racisme et associons-nous à une future loi anti-homophobie.
Ainsi les insultes et le langage ouvertement discriminant pour les femmes et dont nous nous sommes, en particulier, faites les cerbères, tomberont sous le coup de la loi ! Une fois ces interdits posés, reconnaissant ainsi la violence sexiste faite aux femmes, des programmes scolaires d’éducation civique au non sexisme pourraient être mis en place. Une campagne nationale rappelant la loi et la pertinence du respect mutuel entre les genres pourrait sensibiliser l’opinion publique. Nous pourrions alors lutter avec efficacité contre les représentations sexistes dans la publicité, les média, la pornographie avilissante pour les femmes.
Il est évidement pédagogique de montrer aux hommes combien insulter une femme, parce qu’elle est une femme, est machiste, répréhensible et nuit à l’ensemble des rapports entre les genres, dans notre société ! C’est bien sûr notre combat. Combattre les insultes sexistes, c’est d’abord protéger celles qui en sont victimes au premier chef : les femmes ! De même "proférer une insulte antisémite ou homophobe envers un homme (une femme) public-que, c’est insulter publiquement tous les juifs, tous les homos...Pas toute la société ...."
3/ Le devoir d’engagement
Pour toutes les raisons énoncées plus haut, notre devoir est d’une part de combattre toutes les tentatives de régression et d’autre part de continuer à travailler sur des points non encore satisfaisants.
A/ La régression :
Le machisme est à la mode : dénonçons les insultes et comportements sexistes dont les femmes subissent les effets dans de nombreux domaines : politique, professionnel, social, conjugal, médiatique, Veillons à ne pas laisser passer des amendements aux lois votées en faveur du droit des femmes (comme l’IVG) qui remettraient en question l’application de ces lois. (proposition de l’amendement Garraud)
B/ La vigilance :
Veillons à ce que les lois existantes soient réellement et drastiquement appliquées (ce qui n’est pas toujours le cas !)
Loi contre le viol (On estime que seul UN viol sur cent aboutit a une condamnation et il est souvent déqualifié en « agression sexuelle »). La victime est parfois traitée en coupable : " a-t-elle provoqué ?" Pour cette raison, bien des femmes n’en parlent JAMAIS, notamment quand il s’agit d’inceste !
Loi contre les harcèlements : quand la victime devient l’accusée !
Loi contre les discriminations sexistes à l’embauche : "une femme va faire des enfants" !
Loi contre les violences conjugales : dénoncer son conjoint c’est souvent se mettre en danger et mettre en danger ses enfants.
Loi en faveur de la parité : les grands partis préfèrent payer des pénalités que de risquer de présenter des femmes peu éligibles !
Luttons contre les inégalités de fait dues au genre :
Salaires féminins inférieurs de 25% à poste équivalent
Précarité de l’emploi, emplois sous payés, mi temps, tiers temps, touchant essentiellement les femmes
La violence conjugale touche essentiellement les femmes (6 femmes en meurent chaque mois)
Le harcèlement sexuel et moral : touche majoritairement les femmes
Le viol : Une française sur dix l’a subi, enfant ou adulte,
Le sexisme dans les média, dans le porno et dans la pub : touche essentiellement les femmes ; les cdg travaillent sur le langage véhiculant des propos discriminants liée au genre .
La prostitution, la traite des esclaves sexuelles, touchent en majorité les femmes
Les tâches ménagères et les soins aux enfants : occupent essentiellement les femmes, y compris les femmes actives !
La Très faible représentation des femmes dans les instances politiques et à la tête des postes de haute responsabilité. (verrouillage masculin des partis et plafond de verre à la tête des grandes entreprises)
4/Le Devoir de solidarité
Si nous avons, dans la plupart des pays occidentaux, fait avancer la cause des femmes et favorisé une émancipation féminine, donnant ainsi un grand coup de fouet à l’économie et à la protection sociale, il n’en est pas de même hélas dans d’autres pays, où des raisons culturelles, politiques, et surtout religieuses sont un frein à l’égalité homme-femme. Quid du féminisme, en Afrique, en Asie, en Inde, au Moyen Orient, et même plus proche de nous dans certains pays de l’Est ? Pourquoi tant de disparités dans les droits des femmes au sein des pays membres de la communauté Européenne ? Lors de l’assemblée européenne des droits des femmes, nous avons pu dénoncer ces graves disparités concernant la place des femmes, leurs droits, leur protection, dans des sociétés pourtant occidentales et de pays voisins.
En France aussi, nous assistons avec les polémiques autour du voile, à une mise en lumière de problèmes sociaux à connotations sexistes, de populations d’origines étrangères, en majorité de culture musulmane, qui n’ayant pas bénéficié d’une intégration réussie, se tourne par repli identitaire et communautarisme vers des modèles genrés discriminants prônés par un extrémisme religieux anti-occidental. Ainsi le sexisme sévit dans tous les milieux, toutes les classes sociales, mais l’abcès de fixation semble depuis quelque temps toucher une population d’hommes, de jeunes garçons mal intégrés socialement qui trouvent une sorte de satisfaction machiste vengeresse à asservir la population féminine plus vulnérable et souvent mieux intégrée-intégrable qu’eux mêmes. Notre devoir de féministe est aussi de soutenir le combat de ces jeunes femmes se révoltant contre ce machisme religieux et culturel.
Certaines veulent se dissocier des féministes qui ont lutté et luttent encore pour les droits des femmes. J’en suis à la foi triste et pleine d’espoir. Triste parce que nous n’avons pas, malgré nos magnifiques victoires, réussi à éviter des régressions dont elles sont les premières victimes, triste qu’elles ne perçoivent pas que notre but est identique : l’égalité et le respect mutuel entre les genres. Mais pleine d’espoir, parce qu’elles vont inventer LEUR féminisme, parce qu’elles ont tout à gagner, parce qu’elles découvrent, en même temps que les injustices et violences dont elles sont les premières victimes, une formidable force en elles pour combattre. Ce sera leur victoire, soyons solidaires et actives à leur côté, espérons que leur combat ne sera pas récupéré à des fins électorales par des partis politiques qui, jusqu’à présent ne se sont pas souvent distingués dans les luttes contre le sexisme.
5/ Le devoir de mémoire
Les jeunes générations, nos enfants ou petits enfants semblent tenir pour acquises les formidables avancées que nous avons obtenues ces soixante dernières années en matière d’égalité homme-femme. Ils ne font pas grande différence entre le temps des dinosaures, le temps des suffragettes ou du MLF : il serait bon de leur rappeler, à l’école, que ce sont des féministes qui sont à l’origine des progrès sociaux en faveur des femmes et que sans leurs combats, pas de droit de vote, point de contraception, point de droit à l’IVG, pas de loi contre le harcèlement, pas de loi pour la parité. Rappeler aussi que le féminisme n’est pas l’apanage d’une classe sociale favorisée, mais sensibilise tous les milieux et profite à tous-tes ! Rendre hommage, pour une fois, à la responsabilité des femmes dans les progrès sociaux me paraît très important, puisque historiquement nous sommes le genre oublié, et passé sous silence, dans la plupart des domaines. Il faut rappeler que ce sont des féministes qui ont réhabilité la mémoire de femmes artistes, auteures, scientifiques, historiennes, politiques etc.
En outre, pour en finir sur Le voile
Plusieurs personnes, dont Fadela Amara ou Gisèle Halimi, ont insisté pour dire que le voile n’était pas un symbole religieux et que cette situation ne relevait pas de la laïcité. Il s’agit bien d’un problème d’égalité des sexes et de droits des femmes. Interdire le voile à l’école en arguant du fait que c’est un accessoire religieux, ce serait déjà une victoire pour les fondamentalistes, car la République reconnaîtrait alors officiellement le statut de "simple" symbole religieux au voile en occultant son caractère infériorisant. En revanche , une loi antisexiste ne s’en prendra pas aux filles et aux femmes et ne leur dira pas comment elles doivent s’habiller. Une loi antisexiste dira à toutes les personnes qui les insultent qu’elles sont en tort et risquent une sanction.
Il est temps de poser des principes forts et qui concernent toute la société, dans tout l’espace public. Une loi antisexiste ne s’arrêtera pas à la grille du lycée, laissant démunies des filles tiraillées et insultées, comme s’apprête à le faire la loi Stasi. Une loi antisexiste garantira la liberté de chacune et chacun à porter les habits de son choix sans subir de pressions. Une loi antisexiste évitera de s’en prendre toujours aux mêmes, les femmes, actuellement instrumentalisées de part et d’autre dans le débat. Une loi anti sexiste sanctionnera des propos comme ceux de certains imams : On ne parlera plus, avec hypocrisie, de "trouble à l’ordre public", mais d’incitation à violence sexiste contre la moitié du genre humain !
Une loi antisexiste, voilà ce que nous, féministes, Chiennes de Garde, nous voulons.
2006-09-17 06:28:19
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answer #2
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answered by Faraday 2
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