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Ma question est surement naïve mais je ne comprends pas quelque chose : plus on licencie pour réduire les couts, plus le nombre de consommateurs réduit ( un chômeur cela ne consomme plus beaucoup ) et ce qu'ils achètent aussi, donc moins les entreprises vendent, ce qui n'est pas bon pour elles. On ne peut réduire les couts de production à l'infini pour enrichir une minorité d'actionnaires sans finir par totalement asphyxier/bloquer le mécanisme d'offre/demande.
Pourquoi, au contraire, l'Etat ( faute de mieux ) n'embauche t'il pas en masse ( comme lors du New Deal de Roosevelt pour combattre la crise de 1929 ) ? Certe il faut payer un salaire mais vous économisez en allocation chômage, vous avez davantage de contribuables ( donc plus de rentrées d'impots ) , davantage de consommateurs qui consomment plus, donc une demande plus importante, donc la necessité, par exemple, d'embaucher plus pour y faire face. Un cercle vertueux qui nous sortirait de la crise. Pourquoi ne pas l'appliquer ?

2006-08-09 21:53:20 · 10 réponses · demandé par Hourdsage G 3 dans Sciences sociales Économie

10 réponses

Bonjour et merci pour cette question très intéressante.

La réponse a une telle question est nécessairement complexe. Ce débat est à vrai dire aussi vieux que la science économique elle-même puisqu'il revient à l'opposition théorique entre les classiques et néoclassiques et les keynésiens.

Pour faire simple, disons que pour les néclassiques, c'est l'offre qui constitue la variable fondamentale alors que pour les keynésiens, c'est la demande. De la même manière, pour les néoclassiques, la variable d'ajustement sur un marché donné est le prix (donc les salaires sur le marché du travail) alors que pour les keynésiens, le prix est fixe et ce sont les quantités qui s'ajustent.

Ce ne sont que des théories. En pratique, nous sommes entre les deux: les prix ET les quantités s'ajustent, aucun marché n'est "parfait" dans le sens où aucun marché ne fonctionne exactement comme selon les néoclassiques ni exactement comme selon les keynésiens. La théorisation de ces cas extrêmes nous permet malgré tout de savoir ce qui se passerait si nous étions dans l'une où l'autre des situations.

Le constat que tu élabores dans la première partie de ta question date de...Marx! Marx fut en effet le premier (notamment dans "Le capital") à mettre le doigt sur les effets pervers du capitalisme et sur le fait que "le vers est dans le fruit": si le capitalisme n'est pas réglementé, il porte en lui les germes de sa propre perte (notamment par les mécanismes que tu as décris). D'où la nécessité d'une intervention de l'Etat pour réglementer les marchés.

Quel est maintenant le problème d'une politique keynésienne (relance par la demande, comme tu le proposes)? L'inflation augmente et les revenus réels des ménages (revenus corrigés de l'inflation) baissent, tant et si bien que la consommation n'augmente finalement pas tant que ça. De plus, le déficit du budget de l'Etat se creuse, obligeant ce dernier à emprunter, ce qui pénalise les politiques futures.

La question est donc: qu'est-ce-qu'une bonne politique économique? Encore une fois, il n'y a pas de réponse toute faite à cette question, même si un élément semble prépondérant: une bonne politique est une politique contra-cyclique. Qu'est-ce-que ça veut dire? Tout simplement que pendant les périodes d'expansion, la politique est censée freiner l'activité économique afin d'éviter la surchauffe, l'inflation et les phénomènes de "bulles" (financières, immobilières, etc.); à l'opposé, pendant les périodes de ralentissements économiques, une politique de relance peut-être telle que tu la proposes mais il y a une autre possibilité: la relance par l'offre. Cela passe notamment par des incitations à l'investissement, qu'elles soient fiscales ou financières (baisse des taux d'intérêt).

Il n'y a pas d'études montrant que l'une est plus efficace que l'autre (relance par la demande vs. relance par l'offre); cela dépend fortement des contextes, d'où la difficulté à mener de bonnes politiques (surtout quand les dirigeants n'écoutent pas les économistes!). Ceci dit, les politiques de relance par la demande sont un peu plus "dangereuses" à moyen terme; de plus, historiquement, ces politiques n'ont été efficaces qu'en période de grosse crise (comme la crise de 1929). Le dernier exemple en date d'une politique keynésienne menée hors période de crise est le programme commun en France en 1981-82. Les effets ont été tellement catastrophiques qu'eux-mêmes ont dû faire machine arrière au bout de 18 mois et nous en payons encore les conséquences aujourd'hui (notamment au niveau de l'endettement public). C'est pourquoi les politiques de relance de nos jours cherchent plutôt à agir du côté de l'offre. Le vrai problème est le fait que ces politiques sont à la fois mal conçues et mal mises en place mais ça, c'est un autre débat.

2006-08-09 22:53:49 · answer #1 · answered by Anonymous · 1 0

En URSS, ils avaient appliqué ton programme ! Il n'y avait pas de chômeurs (véridique!) et tout le monde travaillait pour l'Etat. Il suffit de faire un tour dans ces pays pour voir le résultat...

L'erreur de raisonnement vient de ce que tu oublies les sources de création de richesses. Embaucher des gens, pourquoi pas, mais pour quoi faire ? Dans les grandes entreprises soviétiques, les inefficacités étaient telles que techniquement une grande partie des employés ne produisaient...rien (même s'ils travaillaient). C'est dû aux effectifs pléthoriques et à l'inefficience de la gestion. Du coup, tu payes un type qui ne crée aucune richesse, tu comprend donc qu'un tel système court à sa perte.

Le cas soviétique est intéressant par son extrêmité mais il est révélateur de ce qu'on oublie trop souvent...

Maintenant, si les employés sont productifs, ta question retrouve tout son sens. Mais tu raisonnes en circuit fermé:

Les salaires constituent la demande, celle-ci est stable dans le temps, les entreprises peuvent vendre leurs produits donc elles investissent...Si y'a récession, l'Etat embauche des fonctionnaires ce qui augmente la demande etc...

Sauf qu'on est pas en économie fermée !! Les salaires versées n'alimentent pas à 100% une demande de produits locaux. Une grande partie de ta relance irait à l'étranger. Idem pour les entreprises, elles ne fournissent pas que le marché français. Si à force d'augmenter les salaires, les coûts augmentent trop, elles ne seront plus productives et couleront car elles sont en concurrence avec des firmes étrangères.

Enfin, quand tu relances l'économie les agents économiques l'anticipent (emprunts de l'Etat, hausse des taxes, inflation) et se prémunissent en conséquence en épargnant, du coup ta relance est inefficace. C'est pourquoi on a connu dans les années 70-80 la stagflation: coexistence de chômage et d'inflation, ce que les keynésiens sont incapables d'expliquer...

Ceci étant dit, il ne faut pas pour autant comprimer les coûts à l'infini sans quoi on tombe dans les excès que tu as bien décrit. La solution c'est la coopération internationale car on a déjà connu une période où chaque pays comprimait ses coûts pour rester compétitif: c'était dans les années 30. Après le krach de 1929, chaque pays isolément s'est lancé dans une politique de déflation (baisse des salaires et des prix) pour être compétitif, mais comme tous les pays ont fait pareil, ça n'a servi à rien sinon à appauvrir les gens et à déprimer encore plus l'économie.
C'est pourquoi on a créé le GATT en 1947, pour contraindre les pays à coopérer.

Ce qu'il faut comprendre c'est qu'il est dans l'intérêt de tout le monde que les pays coopérent, mais, isolément, un pays peut avoir intérêt à comprimer ses coûts. Comme tout le monde anticipe que quelqu'un va se lancer la dedans, il devient rationnel pour tout le monde de sortir de la coopération. (On appelle ça le dilemme du prisonnier).

Voilà pourquoi l'UE et les organisations internationales doivent jouer un rôle (ce qu'elles font déjà) à ce niveau.

Maintenant, il y a un autre problème: les pays pauvres ! Eux ont déjà des coûts faibles et leur avantage comparatif est de produire des biens bas de gamme. Contraindre ces pays à adopter des règles sociales de pays riches, c'est les empêcher de se développer. A l'inverse, comprimer les coûts des pays riches pour lutter contre les pays pauvres c'est...appauvrir tout le monde !

On en est là aujourd'hui, trouver le juste milieu pour assurer la sécurité de l'emploi chez nous et le développement chez les autres.

2006-08-10 07:27:23 · answer #2 · answered by Skalpel 2 · 1 0

Reponse sur la reduction des couts:

La reduction des cout a toujours eu lieu, de tout temps.. et tu la pratique quand tu vas au supermarche, couparant les prix pour une meme chose et prenant le moins chere... ce qui te semble logique pour toi semble logique pour les entreprise. C'est un gain de productivite pour l'entreprise. Comment se repartit se gain de productivite?
-Une partie va comme tu le dis aux actionnaires (qui ont fourni de l'argent a l'entreprise lui permettant ainsi d'etre meilleur), qui sont parfois directement (petit porteur) ou indirectement (fond de pension) des travailleurs. Cet argent est d'ailleur reinvestie dans l'economie sous forme de consomation notament. Il est a note qu'il ya peut etre des derives (enrichir une minorite) mais que cela est partie prenante de notre vieux systeme capitaliste, ou celui qui a du capital, gagne de l'argent... impossible de remettre cela en cause sans remettre l'ensemble du systeme en cause. Il faut cependant traquer certain abus.
-Une partie va a l'etat, via notament l'impot sur les societe (33% en France). Cet argent est reinjecte dans l'economie, via divers prestation sociale et divers... qui alimente une fois de plus la consomation, ou le bien etre des entreprises et citoyens sur le teritoire (infrastructure).
- Une partie va a la baisse des prix. Nous sommes dans un environement concurenciel ou le prix est une variable importante. Les entreprise sont regulierement obliger de batailler sur leur couts et leur marge. Un exemple est celui du telephone fixe... Des prix plus bas permet plus de consomation, donc plus de commande pour l'entreprise... bref un cercle vertueux, ou du moins cela permet d'evite un cercle vicieux (sans ces reduction de cout et de prix= faillite, ce qui n'est bon pour personne).
-A l'entreprise, qui pourra faire de la Recherche et developement, creant ainsi une dynamique de demande (cela peut aussi etre defensif), permettant des nouveau investissements et donc de nouveaux gain de productivite... bref la perenite et la croissance de l'entreprise a long terme. Et donc bon pour toute la societe.

Cas specifique, celui de la mondialisation. On licensie plus ou moins massivement en France, pour par exemple la chine. Bloquage du mechanisme offre demande??? Non, je suis actuellement en Chine, sur le parking en Face il y a une peugeot, pas tres loin il y a un carrefour, les magasins deborde de cosmetique francais ainsi que de produits agroalimentaire aux marques francaise, sans parler du textile a forte valeur ajoute ou du tourisme chinois en France... Bref il y a une sorte d'echange de bon service qui fait un jeu a somme positive, chaqun faisant ce qu'il sait faire le mieux et important le reste... statistiquement la mondialistion a creer, selon la ministre (je sai plus son nom) plu sd'emploi qu'elle n'en a detruite... En plus cela ammene une baisse des cout donc une hausse de la consomation. Par contr, structurelllememt la transition peut etre dur a gerer car certain secteur sont sinistre, au depend d'autre... cela demande une adaptation difficile...

Donc ces licenciment sont globalement positif a court moyen et long terme meme s'ils sont douloureux et difficile a gerer.


rEPONSE a la relance etatique:

Comme dit plus haut nous sommes en pleinne mondialisation, ce qui fait que nous exportons beaucoup, et que nous importons beaucoup... la situation est donc fort differente du New Deal.
Une politique de relance de l'economie francaise favoriserai surtout l'economie chinoise allemende, italienne, vietnamienne... car la relance de la consomation se traduirait par plus d'importation de ces pays... et la France toucherais peu des fruit de cette relance... qui plus est cela allourdirait le deficit alors que quelquechose comme 25% du budget de l'etat est la pour payer les interet de nos dette... sans parler des criteres europeen...
Sans parler de soutient massif, loin de la, les USA reussisent a fairte des investissement public en hausse tout en reduisant le deficit... mais aucune mesure d'envergure n'est envisageable dans ce monde mondialise... ou alors tout les pats , sans exeptions, en meme temps...

A la limite de forte subvention a la recherche pourrait avoir un effet postif.. dans 10ans...

Cela dit, tout cela est fort complique, et malgres les propos tenu je ne suis pas un liberal pur souche... Ils y a pas mal de derapage, avec notament des vues a court terme... cependant c'est le meilleur systeme a l'heure actuelle! il faudrait reflechir a des alternative... si tu as des pistes je suis preneur!

2006-08-10 05:33:00 · answer #3 · answered by skitout 2 · 1 0

j'ai copié/collé la réponse de ronchonaire que je remercie pour ce cours magistral.
l'économie m'intéresse mais elle ne s'intéresse pas à moi.

2006-08-12 03:58:55 · answer #4 · answered by Gabrielle 5 · 0 0

Ce que vous ne comprenez pas, le Grand Capital, lui, l'a compris.
-Pourquoi employer 2 personnes si 1 suffit pour accomplir la même tâche, même au détriment de ses conditions de travail (ex:manque d'infirmières dans les hôpitaux)
-Pourquoi embaucher plusieurs employés si une seule machine peut faire le travail à leur place (le prix d'achat est vite amorti car plus de salaires ni de charges sociales ni...d'arrêts de maladie.)Dans l'un des laboratoires ou je travaille, une monstrueuse machine ne nécessite plus que trois techniciennes, supprimant aisi les remplacements dus aux départs en retraite.
-pourquoi supprimer les allocations chômage, étant donné que nos impôts directs et indirects (et dans ce domaine, la France est championne)en subventionnent la majeure partie!
-On achète moins, dites-vous? qu'à cela ne tienne, il suffit d'augmenter le prix des denrées indispensables.(avez vous récemment fait votre marché ces temps-ci?)
Notre système libéralisme actuel est devenu pervers à cause de la mondialisation.
Les altermondialistes vous diront qu'une classe dominante confisque les richesses du pays, les marchés financiers et les multinationales dérèglent de nombreux secteurs économiques et font abstraction des êtres humains dans l'économie.
Parce que ce pouvoir occulte agit au niveau MONDIAL, il a, croyez moi, encore de beaux jours devant lui.

2006-08-10 06:36:33 · answer #5 · answered by Paprika 6 · 0 0

Disons qu'aujourd'hui, les entreprises qui ne vendent que sur le territoire national et dépendent donc exclusivement du pouvoir d'achat des Français ne sont pas légion : en gros, il s'agira de quelques distributeurs, quelques transporteurs largement étatisés, des fournisseurs d'énergie et de services aux collectivités pour qui les prix ne sont pas vraiment un souci et force PME pour lesquelles l'ensemble du marché français, même en régression, reste un gâteau immense.

Mais pour la majorité des valeurs du CAC40, le potentiel de consommation des Français est un sujet qui fait bâiller. Ce qui fait frémir les conseils d'administration et les prive de sommeil, ce sont les perspectives de croissance des ventes à l'étranger et les sites de production transfrontaliers où fiscalité et main-d'oeuvre sont moins chères...

Il faut aussi se rendre compte du fait qu'économie d'entreprise et macroéconomie ne sont pas la même discipline.

2006-08-10 05:20:05 · answer #6 · answered by Sherman 4 · 0 0

euh.... l'économie française n'en est qd même pas au new deal, arretons de délirer, la France ne va pas si mal que les média veulent nous le faire croire!!

et, si ton analyse, en tt cas la première partie, est juste, je voulais juste préciser qu'un état avec trop de fonctionnaires ne marche pas bien et est par définition malade. Encore une chose: les fonctionnaires ne sont pas ceux qui consomment le plus. exemple: une de mes clientes, professeur, se plaint de payer trop d'impôt et veut défiscaliser!! Si c'est pas l'hopital qui se fout de la charité, ça?!!

2006-08-10 05:03:17 · answer #7 · answered by Mme LN 4 · 1 1

Le rêve des patron. Mais les économiste ont déterminés que la main d'oeuvre était une ressource plus cher et moins interressante financièrement que la machine. Donc les patron qui sont bien sympa et qui veulent gagner beaucoup d'argent préfèrent acheter des machine et licencier tout en espérant que l'économie va être relancer. On est loin du temps du fordisme où on avait compris que lorsque la population avait un bon salaire, il y avait plus de chance pour que les produits fabriqué se vendent.

2006-08-10 05:00:43 · answer #8 · answered by crapo dosalé 5 · 0 0

parceque tout ce que veux faire l'état c'est empocher,pas dépenser!

2006-08-10 04:58:57 · answer #9 · answered by alex59 1 · 0 0

Ta première partie est totalement vraie. C'est le paradoxe de l'économie libérale. Un prix nobel d'économie a parfaitement décrit ce phénomène et prouvé ainsi que le libéralisme courre à sa propre perte.

Après ta deuxième partie, c'est ce que l'on a essayé de faire sous Jospin (emplois jeunes) et ça avait d'ailleurs réussi, mais ce n'est pas la volonté du gouvernement actuel.

2006-08-10 05:00:16 · answer #10 · answered by Anonymous · 0 1

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