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19 réponses

Le symbolisme des lunettes :

Voyez-vous, j'ai cette théorie sur les hommes à lunettes... ( Certains l’aiment chaud, Billy Wilder)

La charmante Sugar, interprétée par Marylin Monroe énoncera aussitôt une théorie qui, pour avoir été échafaudée avec la plus grande naïveté, n'en illustre pas moins bien le rapport qu'entretiennent avec les lunettes (et avec ceux qui les portent), tous ceux qui n'en portent pas... Les hommes à lunettes, dit Sugar, ont cet air sensible et fragile qui donne envie de les protéger ; on les reconnaît à cette attitude gauche et rêveuse... que Sugar attribue à la fatigue causée par les " longues lectures quotidiennes des cordons de la bourse " !... Si les hommes à lunettes sont aussi attirants, ce n'est donc pas uniquement qu'ils sont fragiles ; c'est aussi parce qu'ils sont sérieux, suffisamment pour conquérir le monde des affaires, monde qui leur aura assuré une fortune conséquente, monde peuplé d'hommes à lunettes qui auraient tous assez de sensibilité pour demander humblement pardon au confrère à lunettes bousculé dans un couloir de Wall Street, et assez de sérieux pour réussir un coup de maître le lendemain, en lui rachetant toutes ses actions pour une bouchée de pain.

Les lunettes, parce qu'elles ont été tout d'abord réservées aux personnes âgées (on pense à l'autoportrait d'un Chardin touchant de discrétion et de pudeur, coiffé d'une serviette nouée et arborant de petits lorgnons, posés sur le bout du nez), et du fait de l'entretien délicat qu'elles exigent, de leur propre fragilité, sont donc par excellence le symbole de cette fragilité... Et celle-ci s'accompagne nécessairement d'une dignité qui est devenue, avec l'évolution du monde, synonyme de sérieux, de sens des affaires, de compétence. Rappelez-vous le camarade de classe qui, parce qu'il portait des lunettes, avait la chance, en même temps qu'il en portait le déshonneur, d'échapper aux bagarres de la cour de récréation... On ne pouvait s'empêcher de l'admirer quand, pénétré, il nettoyait ses lunettes à l'aide d'un chiffon spécial, imbibé d'un produit spécial : si ses lunettes en faisaient parfois un exclu des jeux d'enfants, elles le précipitaient, pendant ces quelques instants, dans ce monde étrange et attractif qu'était le monde adulte. Ses lunettes n'étaient, déjà, "pas un jouet", et il prenait plaisir à le rappeler aux autres enfants...

... ce qui, bien évidemment, entourait tout porteur de lunettes d'un certain mystère, et gratifiait l'objet d'une nouvelle connotation symbolique, celle d'une subversion cachée et, surtout, latente. Superman, à ce titre, peut se targuer d'être le héros favori de tous les enfants à lunettes, car celles qu'il porte, lorsqu'il revêt l'identité fallacieuse du timide Clark Kent, lui permettent de berner le reste du monde. A ce titre, si les lunettes restent confinées, d'un point de vue concret, au monde de la fragilité (Clark devient Superman justement au moment où il retire ses lunettes), elles s'en échappent par le biais de cette abstraction qu'est le rêve, le champ du possible : les lunettes, parce qu'elles cachent une partie du visage ainsi qu'un loup de carnaval, parce qu'elles appartiennent de façon trop évidente au monde de la fragilité, sont le mieux placées pour suggérer que peut-être, qui sait ? elles ne sont justement pas ce qu'elles semblent être, que leur apparence ridicule est le meilleur moyen d'abuser tous ceux qui, s'ils croient avoir une excellente vue, ne savent pas se servir de leurs yeux.

Cette connotation symbolique d'une subversion latente ne se restreint pas à l'imaginaire enchanteur de l'enfance ; elle gagne tout aussi bien la sphère politique, et l'histoire en connaît un triste exemple, en celui d'une Chine communiste qui, par peur de la subversion, traqua tous les intellectuels, qu'elle confondit rapidement avec "tout homme portant des lunettes". Les porteurs de lunettes étaient donc pourchassés parce qu'on les assimilait aux intellectuels, individus nécessairement subversifs ; mais la réciproque est également plausible : les intellectuels, assimilés aux porteurs de lunettes, étaient pourchassés parce que ces lunettes masquaient une partie de leur visage, et par conséquent de leurs pensées, parce qu'elles les faisaient jouir d'une mise à distance que le régime savait fatale pour lui.

S'il fallait définir en un terme, en effet, les porteurs de lunettes, de façon à comprendre à la fois cette impression de fragilité et de dignité qu'ils inspirent, ainsi que cette subversion latente que l'on ressent à leur contact, ce terme serait distance. Ainsi, d'une part, les yeux du porteur de lunettes, protégés par les verres, affirment de façon ostensible leur infirmité et, en même temps, le dépassement de cette infirmité ; d'autre part, cet abri de verre les dissimule aux autres yeux, rend leur éclat opaque et leurs desseins troubles - on ne sait qu'en attendre... Et c'est pourquoi le porteur de lunettes joue avec la distance ; mis en marge, il ne peut que mieuxjouir de cette réclusionoù il est à même de voir les choses différemment des autres - avec plus de sagesse, plus de recul ; en les enlevant (ce qui est encore une façon de les utiliser), il est libre de revenir dans les choses, de s'en imprégner plus qu'aucun autre, de faire corps avec elles, puisqu'il y retourne, en apprécie donc mieux les saveurs, et que les lignes droites des objets disparaissent au profit d'un flou aussi artistique que mouvant, bigarré et, par conséquent, vivant.

Par le biais de ce jeu avec la distance, troisième connotation de l’objet, les lunettes iraient presque jusqu'à conférer à celui qui les porte une étoffe de visionnaire, sinon de devin - à ce titre, on peut rappeler l'exemple de ce conte de Pierre Gripari, dont l'héroïne est une poupée capable de prédire l'avenir... pour peu qu'elle chausse ses lunettes noires ! Nul doute, en tout cas, qu'elles n'inscrivent le porteur de lunettes dans un va-et-vient avec le réel, dont il serait tour à tour le juge le mieux qualifié et le plus ardent protagoniste, et que ce va-et-vient ne puisse à son tour prendre place au sein d'un autre jeu, celui de la séduction ; rappelez-vous cette manie qu'avait votre camarade, de chausser et retirer sans cesse ses lunettes devant les filles, et rappelez-vous comme vous-même, vous trouviez séduisant de porter des lunettes noires (c'est-à-dire des lunettes, non de myope, mais d'aveugle) : assuré de n'être pas vu en train de voir, que cherchiez-vous à voir ?

2006-07-20 09:08:31 · answer #1 · answered by MamieB suspendue 2 fois !.... 7 · 0 0

Mamie B : un peu long mais trés instructif . . .
En super héro à lunette des enfants, on peut ajouter Harry Potter maintenant.

Le détail qui manque dans "ton" texte, est le choix des lunettes elles même . . . Des baies vitrées géantes au monture en plastique énorme jusqu'aux verres étroits au monture les plus excentriques, ça te change une personne aussi surement qu'une coupe de cheveux !

2006-07-20 09:20:24 · answer #2 · answered by Anonymous · 0 0

que ça permet aux plus betes d'avoir l'air intelligent ;-))

2006-07-20 09:19:25 · answer #3 · answered by JimmyB 5 · 0 0

Les lunettes étaient souvent considérées comme une béquille, un handicap visible.
Maintenant elles sont accessoires de mode.
Les visions changent ...

2006-07-20 09:19:04 · answer #4 · answered by Anonymous · 0 0

ca peut être charmant;

2006-07-20 09:17:15 · answer #5 · answered by Fifi 2 · 0 0

j'adooooooooooooorre
Parce qu'ils peuvent mieux voir à quel point les femmes sont belles ...........

2006-07-20 09:14:46 · answer #6 · answered by Patsy O'Brian 6 · 0 0

c'est maaaaaaaaaaaaaaal !!

loooool

2006-07-20 09:12:04 · answer #7 · answered by lilizooooo 4 · 0 0

Ils les mettent où ?
Sur le nez ?
Devant les yeux ?
Dans le boitier dans leur poche ?

2006-07-20 09:08:57 · answer #8 · answered by Ecume 5 · 0 0

bonjour lunettes, adieu quequette

2006-07-20 09:06:16 · answer #9 · answered by Anonymous · 0 0

r1 y son kom les otre

2006-07-20 09:05:00 · answer #10 · answered by Anonymous · 0 0

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