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17 réponses

Bonjour
J’ai lu l’autre jour un très joli texte de Mia Couto, écrivain Mozambicain, lu par lui-même devant un auditoire universitaire à Maputo, Mozambique, Les sept chaussures sales, dont je vous livre un extrait :
« La question fondamentale est la suivante : qu'est-ce qui nous sépare de cet avenir que nous voulons tous ? Certains pensent que ce qui manque est davantage de cadres, d'écoles, d'hôpitaux. D'autres croient que nous avons besoin de davantage d'investisseurs et de projets économiques. Tout cela est bien sûr nécessaire, tout cela est imprescriptible. Mais, selon moi, il est une chose qui est encore plus importante. Cette chose a un nom : c'est une attitude nouvelle. Si nous ne changeons pas d'attitude, nous ne pourrons conquérir une meilleure situation. Nous pourrons avoir davantage de cadres techniques, davantage d'hôpitaux, davantage d'écoles, mais nous ne serons pas des bâtisseurs d'avenir.
J'ai parlé d'une nouvelle attitude, mais le mot doit être utilisé au pluriel, parce qu'elle est composée d'un vaste ensemble de comportements, croyances, concepts et préconcepts. Cela fait bien longtemps que j'affirme que le principal facteur de retard au Mozambique ne se situe pas dans l'économie, mais dans notre incapacité à maîtriser une pensée productive, hardie et novatrice. Une pensée qui ne provient pas de la répétition de lieux communs, de formules toutes faites et de recettes élaborées par d'autres. (…)
Nous ne pouvons pas entrer dans la modernité vêtus comme aujourd'hui des oripeaux de préjugés. À la porte de la modernité, il nous faut nous déchausser. J'ai compté sept chaussures sales qu'il nous faut laisser au seuil de la porte des nouveaux temps. Il y en a beaucoup d'autres. Mais il me fallait choisir, et sept est un chiffre magique.
Première chaussure : l'idée que les coupables sont toujours les autres, et que nous sommes toujours des victimes.
Nous connaissons bien ce discours. Ça été la faute de la guerre, du colonialisme, de l'impérialisme, de l'apartheid, en somme, de tout et de tous, sauf de nous-même. Il est vrai que les autres ont eu leur part de nos souffrances. Mais une partie des responsabilités est toujours restée chez nous.
Nous sommes les victimes d'un long processus de déresponsabilisation. Ce lavage de main a été encouragé par certaines élites africaines qui souhaitent garder l'impunité. Dès le départ, les coupables sont identifiés : ce sont les autres, ceux de l'autre ethnie, de l'autre race, de l'autre géographie.
Il y a quelque temps, j'ai été secoué par un livre intitulé Capitalist Nigger : The Road to Success d'un Nigérian nommé Chika A. Onyeani. J'ai reproduit dans un journal un texte de cet économiste qui constitue un appel pour que les Africains changent le regard qu'ils portent sur eux-mêmes. Permettez-moi d'en citer un extrait.
Chers frères : je suis complètement fatigué des gens qui ne pensent qu'à une seule chose : se plaindre et se lamenter en un rituel que nous nous fabriquons mentalement en tant que victimes. Nous pleurnichons et nous nous lamentons, nous nous lamentons et nous pleurnichons. Nous nous plaignons ad nauseam de ce que les autres nous ont fait et continuent de nous faire. Et nous estimons que le monde nous doit quelque chose. Je m'excuse de vous dire qu'il s'agit là d'une illusion. Personne ne nous doit quoi que ce soit.
Personne n'est disposé à se séparer de ce qu'il a sous le prétexte que nous, nous le voulons aussi. Si nous voulons quelque chose, il faut savoir le conquérir. Nous ne pouvons pas continuer à mendier, mes chers frères et sœurs.
40 ans après l'indépendance, nous continuons à rendre responsables nos maîtres coloniaux de tout ce qui arrive en Afrique aujourd'hui. Nos dirigeants ne sont pas toujours suffisamment honnêtes pour accepter leur responsabilité dans l'état de pauvreté de nos peuples. Ils accusent les Européens de voler et de piller les richesses naturelles de l'Afrique. Mais je vous le demande : qui invite les Européens à la faire si ce n'est pas nous ?
Nous voulons que les autres nous regardent avec respect et sans paternalisme. Mais, en même temps, nous continuons à nous contempler avec une bienveillance complaisante ÷ nous sommes devenus des experts dans la création de discours déculpabilisant. Et nous disons :
. Que les gens volent parce qu'ils sont, les malheureux, pauvres (oubliant qu'il y a des milliers d'autres pauvres qui ne volent pas)
. Que les fonctionnaires ou les policiers sont corrompus, les malheureux, parce que leur salaire est insuffisant (oubliant que personne, dans ce monde, n'a un salaire suffisant)
. Que l'homme politique a abusé de son pouvoir, le malheureux, parce que dans notre Afrique profonde, ces pratiques sont anthropologiquement légitimes
La déresponsabilisation est une des flétrissures les plus graves qui pèsent sur nous, Africains, du nord au sud. Il y en a qui disent que c'est un héritage de l'esclavage, de cette époque où nous n'étions pas maîtres de nous-mêmes. Le patrão, (patron) souvent éloigné et invisible, était responsable de notre destin. Où de l'absence de destin.
Aujourd'hui, même si ce n'est que symbolique, nous avons tué l'ancien patrão. Un des mots qui a le plus rapidement ressurgi, en moins en dix ans, c'est patrão. Comme s'il n'était jamais vraiment mort, comme s'il attendait une opportunité historique pour réapparaître dans notre quotidien. Quelqu'un est-il responsable de cette réapparition ? Non. Mais nous sommes en train de créer une société qui produit des inégalités et qui reproduit des relations de pouvoir que nous croyions enterrées. (…)»

La citation est longue, vous m’en excuserez, mais elle me semble une bonne réponse à la question. Elle présente de plus l’intérêt de témoigner du fait que de plus en plus d’Africains se posent la question « c’est bien d’être indépendants, mais que pouvons nous faire de cette indépendance ? ». Comme ils se posent la question et qu’ils commencent à trouver des solutions à ce problème, l’Afrique se prépare à son décollage et pourrait bien être le continent qui surprendra le monde au cours du XXIe siècle (voir à ce propos ce que dit W.W. Rostow, Les étapes de la croissance, en particulier sur le délai entre indépendance et décollage). C’est en tout cas ce que je crois constater en étant sur place et en y travaillant depuis huit ans, et tout le mal que je souhaite à mes amis africains …

2006-07-16 06:02:50 · answer #1 · answered by IDéConseil (pn) 3 · 3 0

non je crois que l'on vue juste que l'Afrique meurt en silence car elle meurt en silence imaginer vous tout les fléaux qu'elle a si ils etaient chez vous en Europe a savoir :

le sida ( a une plus grande echelle qu'en europe )

la faim les secheresse , les guerres civils oui pas une guerre civil comme on peut en voir de temps a autre en europe mais des guerre civils

des massacres ethniques

de l'enpoisonnement par test de médicament par des grand laboratoire phamaciotiques

le pillage des resources par les pays ( blanc car enfin de compte tout par chez les pays blanc) et jen passe des vertes et des pas mures.................................

le controle des culture traditionnel par des firme américainne( entre autres ) qui vendes des semences dix fois le prix que les paysans locaux récoltait eux mème après les récoltes.

2006-07-17 12:49:34 · answer #2 · answered by francisco m 2 · 0 0

Oui c'est sur rien qu'a voir les frontieres des etats africains, qui ont ete creer par les europeens.
Regarder la carte l'afrique, les limites sont etranges, ca ressemble a rien, c'est sur que a cause de ca les guerres en afrique sont pas prete de s'arreter

2006-07-17 12:16:55 · answer #3 · answered by Neuropsychopatriarche 4 · 0 0

je crois que la colonisation, c'était il y a quarante ans et la traite il y a plus de 150 ans, alors si l'Afrique va mal, c'est aujourd'hui la faute aux Africains.

2006-07-16 04:25:26 · answer #4 · answered by renaud 4 · 0 0

Non il faut rajouter la corruption, la culture qui ne pousse pas au depassement de soi (ponctualite, manque de rigueur...), les guerres, la fuite des cerveaux en Europe ou aux Etats Unis...

Apres la deuxieme guerre mondiale, l Europe a eu droit a une manne financiere pour se reconstruire: Le plan Marshall. Il faut savoir (source: L obsession anti americaine de Jean Francois Revel) que les USA et l Europe on donne a l Afrique l equivalent de 5 fois ce plan Marshall (tenant compte bien sur de l inflation) ces soixante dernieres annees. Mais cette somme enorme a ete dilapidee dans la corruption, l enrichissement d une certaine elite, les guerres...

Des pays comme l Inde ou la Chine sont en train de nous prouver qu il est possible de se sortir la tete de l eau (ou de se sortir le doigt du cul pour etre poli), peut etre faudrait il imiter leurs exemples. Mais l Afrique est divisee par rapport a ces deux pays dont une de leurs premieres forces est leur unite.

Ce n est ni de la faute du mechant europeen qui a abuse du gentil africain comme certains pourraient laisser penser, ni du faineant africain qui pense a rien d autre qu a baiser et a dormir, c est une succession d erreurs de plusieurs parties.

2006-07-15 21:19:09 · answer #5 · answered by mathias 2 · 0 0

y a aussi des facteurs culturels qui empechent souvent l'incorporation de certains aspects de la science, notamment la médecine. Un exemple qu'on apprend en médecine, qui explique parfois que la lutte contre le sida soit si difficile:
dans une ethnie africaine, le sperme est synonyme de vie, et les personnes de cette ethnie enculait les personnes malades pour leur donner de leur force vitale, augmentant ainsi la contagion...
De même, l'afrique a des civilisations en accord avec la nature, et même dotée de fatalisme, parfois. Nous avons un rapport beaucoup dominateur avec la nature (ce qui n'est pas forcément mieux!). Cette différence implique des différences culturelles qui explique l'état actuel de ce continent.

Mais il faut bien aussi comprendre que la vision de l'état actuel de l'afrique est calé sur notre modèle européen, hautement subjectif.
Ce qui ne marcha pas dans la colonisation, qui aurait pu, et a été par certains aspects et certaines régions, c'est que les "colonisateurs ont utilisé des modèles existants, en incohérence ou en confrontation avec les schémas en vigueur à l'époque en afrique.

Il faut voir aussi qu'aucune nation n'a investi dans l'afrique que dans l'espoir de voir un retour sur investissement...


je te conseille le livre suivant:
Schneider & Barsoux: Managing Across Cultures, 2nd edition, Prentice Hall 2003.

un peu trop accès sur l'europe pour toi mais une bonne référence en interculturel. en anglais, bien sur

2006-07-15 20:57:00 · answer #6 · answered by bdesdes 1 · 0 0

je veux dire aux personnes (simo2212, meriem) qui ne connaissent pas l'Afrique de s'abstenir car ils font preuve de paresse intellectuelle. on ne peut pas expliquer cette situation de façon simpliste en évoquant la corruption car ici aussi il y a plus de corruption qu'ailleurs. s'il y a un corrompu c'est qu'il y a un corrupteur.
les africain s'aime plus que vous ne le pensiez!! pensez vous que nous somme si con que l'on a envie de se tuer? ( il ne faut pas être intellectuellement limité messieurs). si vous lisez l'actualité autre que celle de vos pays vous comprendriez que l'européen y est pour qu'elle que chose dans toutes nos guerres. il est facile d'allumer le feu et de jouer les pompier comme les américain en Irak et les français au tchad en Cote d'ivoir ou au togo....

certes la colonisation à influer sur le développent. mais ils ne faut pas comparer la colonisation de l'asie, de l'amérique avec celle de l'Afrique. ça pas été le même style, pas la même durée et pas la même influence administrativement et socialement.

l'exportation des règles occidentale en afrique sans tenir compte des caractères sociaux et culturel ne peux que provoquer des fixures. et se sont c'est même fixures qui sont exploiter pour " diviser pour mieux asservir". l'europe ( le policier) n'est pas blanc comme neige.
la stratégie colonial francais et celle anglais était différente. les preuves y sont: les soi disons ex colonie francais connaise plus de trouble que les ex colonie anglaise..

l'afrique peux s'en sortir si l'emprise europer se relache un peu plus.

2006-07-15 20:27:28 · answer #7 · answered by le penseur 2 · 0 0

Non. Certains dirigeants (pour ne pas dire dictateurs) ont ruiné et ont pillés les richesses de certains pays.
D'autres parts, combien y a-t-il eu et y a-t-il de guerres civiles, de massacres de populations?
Ce sont aussi d'autres raisons qui expliquent l'état de l'Afrique actuellement.

2006-07-15 20:20:08 · answer #8 · answered by Sylver 6 · 0 0

Non. Ce sont des evenements qui y ont contribue, mais ils ne suffisent pas a tout expliquer.

Et pour tout expliquer, il faudrait plusieurs bouquins, donc je ne me lance pas ici.

2006-07-15 20:00:01 · answer #9 · answered by Yann C 3 · 0 0

Il faut ajouter à cela, le détournement des richesses qu'effectuent les chefs d'états et les chefs militaires, sans compter la corruption...

2006-07-15 19:55:53 · answer #10 · answered by meriem 3 · 0 0

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