Brave François Marie ARROUET!!!
A lire!
Sa morale
"Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu'à la mort pour que vous ayez le droit de le dire." Voltaire
(Cette phrase qui lui est souvent attribuée est apocryphe. Elle n'apparaît nulle part dans son oeuvre publiée. Elle fut en fait formulée en 1906 dans The Friends of Voltaire, livre anglais de Evelyn Beatrice Hall écrivant sous le pseudonyme de S. G. Tallentyre, pour résumer sa position : "I disapprove of what you say, but I will defend to the death your right to say it", avant d'être traduite en français.)
Adolph von Menzel : Tablée; Voltaire avec le roi Friedrich II de Prusse en Château de Sans-Souci, Potsdam, Alte Nationalgalerie, Berlin.
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Adolph von Menzel : Tablée; Voltaire avec le roi Friedrich II de Prusse en Château de Sans-Souci, Potsdam, Alte Nationalgalerie, Berlin.
Dans la pensée du philosophe anglais John Locke, Voltaire trouve une doctrine qui s'adapte parfaitement à son idéal positif et utilitaire. Locke apparaît comme le défenseur du libéralisme en affirmant que le pacte social ne supprime pas les droits naturels des individus. En outre, c'est l'expérience seule qui nous instruit ; tout ce qui la dépasse n'est qu'hypothèse ; le champ du certain coïncide avec celui de l'utile et du vérifiable.
Voltaire tire de cette doctrine la ligne directrice de sa morale : la tâche de l'homme est de prendre en main sa destinée, d'améliorer sa condition, d'assurer, d'embellir sa vie par la science, l'industrie, les arts et par une bonne « police » des sociétés. Ainsi, la vie en commun ne serait pas possible sans une convention où chacun trouve son compte. Bien que s'exprimant par des lois particulières à chaque pays, la justice, qui assure cette convention, est universelle. Tous les hommes sont capables d'en concevoir l'idée, d'abord parce que tous sont des êtres plus ou moins raisonnables, ensuite parce qu'ils sont tous capables de comprendre que ce qui est utile à la société est utile à chacun. La vertu, « commerce de bienfaits », leur est dictée à la fois par le sentiment et par l'intérêt. Le rôle de la morale, selon Voltaire, est de nous enseigner les principes de cette « police » et de nous accoutumer à les respecter.
Étranger à tout esprit religieux, Voltaire se refuse cependant à l'athéisme d'un Diderot ou d'un d'Holbach. Il ne cessa de répéter son fameux distique :
L'univers m'embarrasse, et je ne puis songer
Que cette horloge existe et n'ait point d'horloger.
De nos jours encore (2005), cette interrogation subsiste, transférée sur la raison des "bonnes valeurs" des constantes universelles. (cf. principe anthropique)
Ainsi, selon Voltaire, l'ordre de l'univers peut-il nous faire croire à un « éternel géomètre ». Toutefois, s'il reste attaché au déisme, il dénonce comme dérisoire le providentialisme (dans Candide par exemple) et repose cette question formulée dès Saint Augustin et qu'il laisse sans réponse : « Pourquoi existe-t-il tant de mal, tout étant formé par un Dieu que tous les théistes se sont accordés à nommer bon ? ».
On lui attribue par ailleurs aussi cette phrase : « Nous pouvons, si vous le désirez, parler de l'existence de Dieu, mais comme je n'ai pas envie d'être volé ni égorgé dans mon sommeil, souffrez que je donne au préalable congé à mes domestiques ».
Il a en tout cas lutté contre le fanatisme, celui de l'Église catholique comme celui du protestantisme, symboles à ses yeux d'intolérance et d'injustice. Tracts, pamphlets, tout fut bon pour mobiliser l'opinion publique européenne. Il a aussi misé sur le rire pour susciter l'indignation : l'humour, l'ironie deviennent des armes contre la folie meurtrière qui rend les hommes malheureux. Les ennemis de Voltaire avaient d'ailleurs tout à craindre de son persiflage, mais parfois les idées nouvelles aussi. Quand en 1755, il reçoit le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes de Jean-Jacques Rousseau, Voltaire, qui désapprouve l'ouvrage, répond en une lettre aussi habile qu'ironique :
Dernière statue de Voltaire par Jean-Antoine Houdon (1781)
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Dernière statue de Voltaire par Jean-Antoine Houdon (1781)
« J'ai reçu, monsieur, votre nouveau livre contre le genre humain, je vous en remercie. [...] On n'a jamais employé tant d'esprit à vouloir nous rendre bêtes ; il prend envie de marcher à quatre pattes quand on lit votre ouvrage. Cependant, comme il y a plus de soixante ans que j'en ai perdu l'habitude, je sens malheureusement qu'il m'est impossible de la reprendre et je laisse cette allure naturelle à ceux qui en sont plus dignes que vous et moi. [...] » (Lettre à Rousseau, 30 août 1755)
Le « patriarche de Ferney » représente éminemment l'humanisme militant du XVIIIe siècle. Comme l'a écrit Sainte-Beuve : « [...] tant qu'un souffle de vie l'anima, il eut en lui ce que j'appelle le bon démon : l'indignation et l'ardeur. Apôtre de la raison jusqu'au bout, on peut dire que Voltaire est mort en combattant. »
Sa correspondance compte plus de 23 000 lettres connues tandis qu'il laisse à la postérité un gigantesque Dictionnaire philosophique qui reprend les axes principaux de son œuvre, une trentaine de contes philosophiques et des articles publiés dans l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert. De nos jours, son théâtre, qui l'avait propulsé au premier rang de la scène littéraire (Mérope, Zaïre et d'autres), ainsi que sa poésie (La Henriade, considérée comme la seule épopée française au XVIIIe siècle) sont oubliés.
C'est à Voltaire, avant tout autre, que s'applique ce que Condorcet disait des philosophes du XVIIIe siècle, qu'ils avaient « pour cri de guerre : raison, tolérance, humanité » .
Citations
* « Jamais vingt volumes in-folio ne feront de révolution ; ce sont les petits livres portatifs à trente sous qui sont à craindre. Si l'Évangile avait coûté douze cents sesterces, jamais la religion chrétienne ne se serait établie. » (Lettre à d'Alembert, 5 avril 1766)
* « Dans les commencements de la fondation des Quinze-Vingts... ...aux sourds de juger de la musique. » (Petite digression)
* « Il vaut mieux hasarder de sauver un coupable plutôt que de condamner un innocent. » (Zadig)
* « Que répondre à un homme qui vous dit qu'il aime mieux obéir à Dieu qu'aux hommes et qui, en conséquence, est sûr de mériter le ciel en vous égorgeant ? » (Dictionnaire philosophique, article Fanatisme)
* « Je commence mon nom, vous finissez le vôtre » (Voltaire s'adressant au chevalier de Rohan)
* « Le fanatique aveugle, et le chrétien sincère
Ont porté trop souvent le même caractère ;
Ils ont même courage, ils ont mêmes désirs.
Le crime a ses héros, l'erreur a ses martyrs.
Du vrai zèle et du faux vains juges que nous sommes !
Souvent les scélérats ressemblent aux grands hommes. »
(La Henriade, ch. 5, 169-202)
* « Nous laisserons ce monde-ci aussi sot et aussi méchant que nous l'avons trouvé en y arrivant. » (cité par Schopenhauer)
* « Quelques arpents de neige » : ainsi Voltaire désigna-t-il les terres françaises du Canada donnant des arguments à ceux qui préféraient que la France les cède à la Grande-Bretagne. Rappelons qu'à l'époque toute la Louisiane - bien plus grande que l'actuel État de Louisiane - était française et dotée d'un climat bien plus clément.
* « Les beaux esprits se rencontrent. »
* « Un dictionnaire sans citations est un squelette. »
* « L'écriture est la peinture de la voix. »
* « On ne peut désirer ce qu'on ne connaît pas. »
* « On peut juger du caractère des hommes par leurs entreprises. »
* « Plus les hommes seront éclairés, et plus ils seront libres. »
* "les hommes discutent la nature agit"
* "Si Dieu n'existait pas, il faudrait l'inventer"
* "Les femmes sont comme les girouettes : elles se fixent quand elles se rouillent"
* "La superstition est à la religion ce que l'astrologie est à l'astronomie" (Traité sur la tolérance)
2006-07-09 04:42:14
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answer #1
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answered by siamsophy 6
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