Boiscommun divisé par une vraie querelle de clocher
Un couple du Loiret a obtenu de la cour d'appel administrative que les cloches de l'église proche de sa maison ne sonnent plus entre 19h30 et 7h30.
Par Mourad GUICHARD
Libération samedi 14 janvier 2006
Boiscommun (Loiret) envoyé spécial
Christophe, 35 ans, piercings apparents, est propriétaire d'une maison face à l'église de Boiscommun. «Moi, j'ai signé la pétition deux fois.» Il n'a aucun regret et ne comprend pas pourquoi ses voisins, Christian et Chantal Amalric, deux retraités installés depuis une quinzaine d'années, ont demandé et obtenu par un jugement du 6 mai 2005, l'arrêt des cloches entre 19 h 30 et 7 h 30. Comme une majorité d'habitants, il est signataire d'un texte dénonçant cet arrêt de la cour d'appel administrative de Nantes. Le maire, qui a entendu l'appel de ses ouailles, vient de déposer un recours devant le Conseil d'Etat.
«J'ai acheté ma maison en connaissance de cause. Les cloches d'église, c'est l'âme d'un village», dit Christophe. Au comptoir du bar-tabac l'Escale, les avis sont unanimes : «Les sonneries nocturnes existent depuis toujours.» «On aime bien ça», renchérit Isabelle, une jeune mère de famille. Qui tempère néanmoins l'importance du conflit : «Mais bon, que les cloches s'arrêtent la nuit, ce n'est pas un drame.» Mais voilà, les Amalric sont sûrs de leur bon droit : la nuit, le tapage nocturne, même s'il est de nature sacrée, est interdit.
Procédures. Le couple reçoit dans la vaste cuisine de la maison, un ancien presbytère situé à une trentaine de mètres de l'église Notre-Dame, fierté locale du XIIe siècle. Christian Amalric, ancien capitaine d'industrie, maîtrise les procédures contentieuses. Chantal, son épouse, se tient en retrait : «Notre démarche ne vise pas à interdire les sonneries religieuses. Simplement, nous demandons que la loi sur le bruit soit appliquée. C'est tout.» Au coeur du dossier, la fréquence des sonneries et la remarquable intensité des carillons. Une étude du cabinet spécialisé Socotec, diligentée par les Amalric, dénombre pas moins de 1 179 coups journaliers avec, la nuit, un carillon dépassant de sept fois les normes de bruit autorisées.
Tradition. A ces données implacables, Michel Grillon, maire de Boiscommun et conseiller général depuis un quart de siècle, oppose la tradition : «Les cloches font partie de la vie du village. Si demain le clocher leur faisait de l'ombre, pourquoi ne pas demander sa destruction ?» Aujourd'hui, le voilà fort d'une pétition initiée par quelques habitants et qui aurait recueilli 600 signatures, sur une population de 1 045 âmes. «Cette pétition a été téléguidée par le maire, via quelques dames patronnesses, rétorque Christian Amalric. Michel Grillon détient tous les pouvoirs. C'est un potentat local. Qu'un simple habitant lui tienne tête après vingt-cinq années de pouvoir absolu, cela lui est insupportable. Il en fait une affaire personnelle.»
En juillet 2002, les époux avaient tenté de négocier avec le maire. Sans succès. Ce dernier s'en explique : «Pourquoi voulez-vous que j'aille, avec mon conseil municipal, à l'encontre de la volonté de la quasi-totalité des Boiscommunois ? Si la maison et son environnement sonore ne leur plaisaient pas, il ne fallait pas acheter.» Marc, un commerçant de 35 ans, use de drôles d'arguments. «Dans un village, les cloches, c'est normal. Ce sont nos fondements religieux. Par contre, qu'il y ait un minaret dans la ville voisine de Pithiviers, ça, ce n'est pas normal !» Autre grief avancé par le maire et une partie des opposants à l'arrêt des cloches : «Ces gens ne sont pas d'ici.» Réponse de Christian Amalric : «Il faut produire un arbre généalogique aujourd'hui pour faire respecter la loi ? Nous payons nos impôts sur la commune, nous sommes inscrits sur les listes électorales et passons en moyenne 220 jours par an à Boiscommun.»
Courriers. Lancés seuls contre tous dans cette bataille juridique, les Amalric ne déplorent pourtant aucune marque de franche hostilité. Deux coups de téléphone et quelques lettres anonymes, tout au plus. «Nous avons envoyé un courrier à tous les habitants pour leur expliquer notre démarche. Je crois que cette initiative a été payante.»
Le carillon de l'église est maintenant dans les bras du Conseil d'Etat, qui étudie la recevabilité de la requête. «S'il le faut, nous irons jusqu'à la Cour européenne des droits de l'homme», lâche Christian Amalric, fort d'une jurisprudence du 16 novembre 2004, qui a donné raison à une habitante de Valence, en Espagne, en guerre depuis dix ans contre les nuisances sonores d'une boîte de nuit.
Bon on n'en n'est pas là! Mais c'est vrai que même si c'est parfois sympa d'entendre les cloches sonner, il y a des moments où c'est franchement gavant..
2006-07-04 19:16:44
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answer #1
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answered by damien r 3
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Les cloches ne peuvent plus sonner après 22h00 et avant 06h00... (tapage nocturne).
Et non, il n'y a pas de durée maximale pour les cloches !
Il ne faudrait pas exagérer non plus, le sonnage des cloches fait partie de la tradition Française. Si toutefois cela t'es vraiment trop insupportable, oublie la campagne et va habiter ailleurs.
Je te rapelle que l'église était surement là avant que tu ne construises ou achètes ta maison. Il fallait te renseigner sur les habitudes campagnardes !
C'est comme l'autre qui a porté plainte parce qu'un coq chantait alors qu'il faisait ca sieste (encore heureux, le coq a gagné !)
N'importe quoi !!!
2006-07-18 08:46:21
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answer #2
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answered by Kwak 6
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21 minutes, ça fait beaucoup quand même !! mais c'était peut être la sortie de messe, non ? ceci dit, n'est il pas possible de trouver un compromis ? plutôt que d'arrêter les cloches, les faire sonner moins longtemps, ça serait déjà pas mal !!
2006-07-05 03:47:24
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answer #4
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answered by pouzix 5
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