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2006-06-29 10:29:53 · 16 réponses · demandé par El chino 3 dans Arts et sciences humaines Livres et auteurs

Et pourquoi?

2006-06-29 10:42:06 · update #1

16 réponses

Peut-être 'La mort du loup' d'Alfred de Vigny :

I

Les nuages couraient sur la lune enflammée
Comme sur l'incendie on voit fuir la fumée,
Et les bois étaient noirs jusques à l'horizon.
Nous marchions, sans parler, dans l'humide gazon,
Dans la bruyère épaisse et dans les hautes brandes,
Lorsque, sous des sapins pareils à ceux des Landes,
Nous avons aperçu les grands ongles marqués
Par les loups voyageurs que nous avions traqués.
Nous avons écouté, retenant notre haleine
Et le pas suspendu. -- Ni le bois ni la plaine
Ne poussaient un soupir dans les airs; seulement
La girouette en deuil criait au firmament;
Car le vent, élevé bien au-dessus des terres,
N'effleurait de ses pieds que les tours solitaires,
Et les chênes d'en bas, contre les rocs penchés,
Sur leurs coudes semblaient endormis et couchés.
Rien ne bruissait donc, lorsque, baissant la tête,
Le plus vieux des chasseurs qui s'étaient mis en quête
A regardé le sable en s'y couchant; bientôt,
Lui que jamais ici l'on ne vit en défaut,
A déclaré tout bas que ces marques récentes
Annonçaient la démarche et les griffes puissantes
De deux grands loups-cerviers et de deux louveteaux.
Nous avons tous alors préparé nos couteaux,
Et, cachant nos fusils et leurs lueurs trop blanches,
Nous allions, pas à pas, en écartant les branches.
Trois s'arrêtent, et moi, cherchant ce qu'ils voyaient,
J'aperçois tout à coup deux yeux qui flamboyaient,
Et je vois au delà quatre formes légères
Qui dansaient sous la lune au milieu des bruyères,
Comme font chaque jour, à grand bruit sous nos yeux,
Quand le maître revient, les lévriers joyeux.
Leur forme était semblable et semblable la danse,
Mais les enfants du Loup se jouaient en silence,
Sachant bien qu'à deux pas, ne dormant qu'à demi,
Se couche dans ses murs l'homme, leur ennemi.
Le père était debout, et plus loin, contre un arbre,
Sa Louve reposait comme celle de marbre
Qu'adoraient les Romains, et dont les flancs velus
Couvaient les demi-dieux Rémus et Romulus.
Le Loup vient et s'assied, les deux jambes dressées,
Par leurs ongles crochus dans le sable enfoncées.
Il s'est jugé perdu, puisqu'il était surpris,
Sa retraite coupée et tous ses chemins pris;
Alors il a saisi, dans sa gueule brûlante,
Du chien le plus hardi la gorge pantelante,
Et n'a pas desserré ses mâchoires de fer,
Malgré nos coups de feu qui traversaient sa chair,
Et nos couteaux aigus qui, comme des tenailles,
Se croisaient en plongeant dans ses larges entrailles,
Jusqu'au dernier moment où le chien étranglé,
Mort longtemps avant lui, sous ses pieds a roulé.
Le Loup le quitte alors et puis il nous regarde.
Les couteaux lui restaient au flanc jusqu'à la garde,
Le clouaient au gazon tout baigné dans son sang;
Nos fusils l'entouraient en sinistre croissant.
Il nous regarde encore, ensuite il se recouche,
Tout en léchant le sang répandu sur sa bouche,
Et, sans daigner savoir comment il a péri,
Refermant ses grands yeux, meurt sans jeter un cri.


II

J'ai reposé mon front sur mon fusil sans poudre,
Me prenant à penser, et n'ai pu me résoudre
A poursuivre sa Louve et ses fils, qui, tous trois,
Avaient voulu l'attendre; et, comme je le crois,
Sans ses deux Louveteaux, la belle et sombre veuve
Ne l'eût pas laissé seul subir la grande épreuve;
Mais son devoir était de les sauver, afin
De pouvoir leur apprendre à bien souffrir la faim,
A ne jamais entrer dans le pacte des villes
Que l'homme a fait avec les animaux serviles
Qui chassent devant lui, pour avoir le coucher,
Les premiers possesseurs du bois et du rocher.


III

Hélas ! ai-je pensé, malgré ce grand nom d'Hommes,
Que j'ai honte de nous, débiles que nous sommes !
Comment on doit quitter la vie et tous ses maux,
C'est vous qui le savez, sublimes animaux !
A voir ce que l'on fut sur terre et ce qu'on laisse,
Seul le silence est grand; tout le reste est faiblesse.
- Ah ! je t'ai bien compris, sauvage voyageur,
Et ton dernier regard m'est allé jusqu'au cœur !
Il disait : « Si tu peux, fais que ton âme arrive,
A force de rester studieuse et pensive,
Jusqu'à ce haut degré de stoïque fierté
Où, naissant dans les bois, j'ai tout d'abord monté.
Gémir, pleurer, prier est également lâche.
Fais énergiquement ta longue et lourde tâche
Dans la voie où le sort a voulu t'appeler,
Puis, après, comme moi, souffre et meurs sans parler. »

2006-07-01 07:29:53 · answer #1 · answered by Guillaume64_40 4 · 3 3

Pour l instant, c'est "La nuit de Décembre"d' Alfred de Musset.
Ce poème est tellement Beau, il me plaît surtout car il y a une réponse à la fin du poème de la part de....non je ne vous dirai pas tout!!!!!!!! A vous de le lire, et dites moi ce que vous en pensez!!!!!!!! En tout cas il est émouvant, et il m a vraiment fait ressentir quelque chose, il est spécial!!!

2006-07-01 08:37:30 · answer #2 · answered by Gin65 3 · 0 0

j'adore beaudelaire! tout!
j'ai souvent eu l'impression que ce que je lisais de lui était écrit pour moi.
"les fleurs du mal" sont le miroir de mon âme!

2006-07-01 00:34:57 · answer #3 · answered by tiziri 4 · 0 0

j'adore "la courbe de tes yeux..." d'Eluard car c'est un très beau poème surréaliste où l'auteut rend un hommage à la féminité et je trouve qu'il écrit vraiment très bien:

La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur

Un vers et déjà on se sent captiver dans le tourbillon de la passion...

2006-06-30 23:14:24 · answer #4 · answered by princessenyssa 2 · 0 0

La quasi totalité des poèmes des CONTEMPLATIONS de Victor Hugo (sauf peut être ceux où il "délire") mais mon préféré c'est "demain dés l'aube" mais le meilleur c'est celui- ci :
Oh ! je fus comme fou...
Oh ! je fus comme fou dans le premier moment,
Hélas ! et je pleurai trois jours amèrement.
Vous tous à qui Dieu prit votre chère espérance,
Pères, mères, dont l'âme a souffert ma souffrance,
Tout ce que j'éprouvais, l'avez-vous éprouvé ?
Je voulais me briser le front sur le pavé ;
Puis je me révoltais, et, par moments, terrible,
Je fixais mes regards sur cette chose horrible,
Et je n'y croyais pas, et je m'écriais : Non ! --
Est-ce que Dieu permet de ces malheurs sans nom
Qui font que dans le coeur le désespoir se lève ? --
Il me semblait que tout n'était qu'un affreux rêve,
Qu'elle ne pouvait pas m'avoir ainsi quitté,
Que je l'entendais rire en la chambre à côté,
Que c'était impossible enfin qu'elle fût morte,
Et que j'allais la voir entrer par cette porte !

Oh ! que de fois j'ai dit : Silence ! elle a parlé !
Tenez ! voici le bruit de sa main sur la clé !
Attendez! elle vient ! laissez-moi, que j'écoute !
Car elle est quelque part dans la maison sans doute !


Le poème parle de lui même!

2006-06-30 12:38:04 · answer #5 · answered by Yasmin 2 · 0 0

Waouhhhh Baudelaire a 1 sacré succès, et je comprends tout à fait, étant moi même une fan, mais pour changer je vais donner un autre auteur: la Captive d'André Chénier, je trouve ce poème magnifique!
Sinon, j'aime bien Eluard...

2006-06-30 01:32:34 · answer #6 · answered by Clara 3 · 0 0

René Char, "Le Loriot" - 3 septembre 1939

Le loriot entra dans la capitale de l'aube
L'épée de son chant ferma le lit triste
Tout à jamais pris fin.

--

Concision, force, la simple mention de la date pour dire tant. L'asphyxie progressive de la fin, qui ajoute au drame. Le mot fin, qui cloture ce poème sans issue.

2006-06-29 22:55:20 · answer #7 · answered by -------------------------------- 3 · 0 0

" Demain, dès l'aube ..." un poème de Victor Hugo, tiré des contemplations, dédié à sa fille Léopoldine, morte noyée ...
les premiers vers de ce poème ne révèlent pas à qui Victor Hugo s'adresse, au fur et à mesure, ce qui ressemble à la hâte d'un homme amoureux se hâtant de retrouver sa belle, se transforme en un parcours triste et solitaire et s'achève devant une tombe ou repose sa fille .....la "chute" m'a touchée au plus profond du coeur et j'ai ressenti et ressens encore à chaque lecture l'immense chagrin de cet homme, debout devant l'insupportable, un petit bouquet à la main, qu'il dépose sur cette pierre gravée d'un nom :Léopoldine Hugo .... c'est ce que j'ai lu de plus beau et de plus émouvant.

2006-06-29 21:18:32 · answer #8 · answered by bérénice 6 · 0 0

Le Dormeur du Val de Rimbaud

2006-06-29 11:14:18 · answer #9 · answered by Anonymous · 0 0

de Baudelaire : "une Charogne" & "L'Horloge"

2006-06-29 10:56:39 · answer #10 · answered by laurenceagathe 2 · 0 0

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