PETIT RÉSUMÉ DE SA PERSONNALITÉ
Ils débarquent en ce monde tel des voyageurs de l'infini venus d'un lointain espace, le regard encore plein des merveilles du futur. Dans la lointaine galaxie où leur race s'est développée et épanouie, ils ont connu, dans une existence antérieure, un règne de paix et d'harmonie, et des maisons sans portes, parce qu'à force de s'effacer les uns devant les autres pour se laisser le passage, personne en fin de compte n'aurait jamais fait plus d'un mètre en avant.
Dès qu'ils posent le pied sur notre terre et que quelqu'un marche dessus sans s'excuser, dès qu'ils prennent une porte en pleine figure, ils se posent la question cruciale, La Question qui toute leur vie va les hanter, et à laquelle, très probablement, ils ne trouveront jamais de réponse satisfaisante : « Mais que diable suis-je venu faire sur cette planète? »
Eux qui ne manquent pas de capacité d'adaptation, qui sont prêts à faire preuve de beaucoup de bonne volonté, resteront peut-être des inadaptés, par la faute de l'étonnant décalage qui existe entre les qualités qu'ils ont et les qualités indispensables à la survie ou au simple confort moral, telles que nous les connaissons.
Face à ce dilemne, les Verseaux se rendent très vite compte qu'il n'existe pas trente-six solutions, mais deux... Et qu'aucune n'est idéale. La première, c'est la résignation. Ceux qui la choisissent s'enfoncent dans une mélancolie vague, et pour éviter de souffrir des conflits ambiants, apprennent à cultiver une tendance de caractère qui deviendra très vite un des traits dominants de leur personnalité : le détachement. Ils prennent de plus en plus de distance vis-à-vis des événements, des sentiments, des sensations et des émotions. Installent entre eux et le monde extérieur une espèce de vitre amovible, baissée en temps normal, mais qu'ils remontent précipitamment dès qu'un élément de nuisance fait son apparition. Et pour un Verseau, les éléments de nuisance sont les suivants : situations passionnelles, décisions, prises de position, choix difficiles, opinions à donner, etc. En fait ils ont horreur de tout ce qui leur donne l'impression d'être concernés.
Une fois la vitre remontée, les mortels que nous sommes peuvent toujours s'échiner à frapper dessus, voire à l'attaquer à coups d'explosifs : le Verseau, prudemment retranché derrière, regarde dans le vague, ne voit ni n'entend plaintes, menaces ou objurgations. Il est ailleurs. C'est un de ses lieux préférés!
La deuxième solution, plus active, consiste pour les natifs de ce signe à essayer de changer ce monde en le rendant conforme à leur idéal. Ils y parviennent parfois, tout au moins en partie, et laissent derrière eux des traces géniales et inoubliables. C'est Abraham Lincoln et l'abolition de l'esclavage - thème typiquement Verseau - c'est aussi Mozart et sa musique d'un autre monde. D'autres n'y arrivent qu'à moitié et deviennent les chefs de file de mouvements marginaux et révolutionnaires, qui se battent avec des mots et des idées plutôt que des fusils - ce qui est nettement moins dangereux.
D'autres enfin passent leur temps à essayer d'inventer des moyens de s'en aller : c'est Jules Verne et H. G. Wells, promoteurs de la science-fiction, c'est Lindbergh ou encore Marcel Dassault.
Comme tous les signes d'air, les Verseaux nourrissent une certaine crainte des débordements émotionnels, et de tout ce qui n'est pas susceptible d'être contrôlé par le raisonnement. Le mental, l'intellect, leur sont un refuge de choix et ils ne se privent pas d'en user.
Pourvus d'une sorte de bonté naturelle, particulièrement compréhensifs, en un mot profondément humains, disponibles, tolérants, ils s'abstiennent autant que possible de prendre parti, car ils détestent les positions extrêmes. Cette distance peut, parfois, confiner à la lâcheté. Personne n'est plus aveugle qu'un Verseau qui ne veut pas voir. (En fait, il voit très bien, mais ferme les yeux quand cela ne lui plaît pas.)
Quand il s'agit de venir en aide à quelqu'un, les Verseaux ont tendance à se perdre en conseils et en discours, tant est grande leur horreur des implications. Pourtant, si on le leur fait remarquer doucement, ils payent volontiers de leur argent - à défaut de payer de leur personne.
Ils ont du monde et de l'humanité une vision fort vaste, et leur idéal est très élevé. Ils sont capables de prendre feu et flamme pour une idée complètement fumeuse, de s'emballer pour des véritables utopies. Méfiez-vous d'un Verseau qui cherche des capitaux pour monter une affaire : cela peut être génial ou complètement farfelu. Par prudence, renseignez-vous. Car lui n'a aucun sens matériel. Law, celui de la fameuse banqueroute, était du Verseau, et c'est lui qui inventa le papier-monnaie... denrée périssable s'il en fut! Le plus grand défaut des natifs de ce signe est de ne pas savoir appliquer a
eux-mêmes et à leurs proches les préceptes qu'ils défendent avec tant de fougue; et lorsqu'ils parlent, avec une sincérité évidente, de sauver l'humanité, ils oublient de dire bonjour à leur femme, d'embrasser leurs enfants, et laissent mourir d'inanition les poissons rouges dans leur bocal.
Si l'une des victimes de cette indifférence a le malheur de se plaindre, le Verseau, outré, lui répond « comment oses-tu récriminer alors qu'il existe de par le monde des milliers de personnes plus malheureuses que toi? » Frustrant, hein?
C'est pourquoi ils sont souvent accusés d'égocentrisme et de froideur, alors qu'ils sont vraiment généreux... Mais ils raisonnent au nom de la collectivité, pas en celui de l'individu. C'est cela qu'ils ont de vraiment différent de tout le monde.
Lorsque la collectivité les déçoit, les Verseaux se renferment sur eux-mêmes, s'enveloppent d'une forteresse d'égoïsme et ne pensent plus qu'à leur nombril, qui lui au moins ne leur occasionnera pas de mauvaises surprises. Car pour eux il n'y a que trois manières de conjuguer : le Je, le Vous, le Ils. C'est le Tu qui, souvent, manque à leur verbe, et leur est aussi étranger qu'à un anglais presbytérien!
Très calmes la plupart du temps, ils sont capables de colères extrêmement violentes qui ressemblent à des explosions, quand on les pousse trop loin dans leurs retranchements.
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COMMENT LES RECONNAITRE
Ce n'est pas toujours évident, car les Verseaux sont discrets. Le tape-à-l'aeil, les couleurs violentes, les comportements bruyants les fatiguent réellement : n'oublions pas qu'ils ont toujours besoin, pour leur équilibre, de vivre dans une ambiance paisible et sans heurts.
Ils n'ont que rarement des caractères particuliers sur le plan physique, sinon une allure plutôt élancée, des attaches fines, des gestes déliés. Plus souvent grands que petits, maigres que gros, ils ont presque toujours, en revanche, l'air d'être « ailleurs ». Leur regard plane au-dessus des contingences terrestres, se perd dans un futur inexprimable ou reste simplement fixé sur la ligne bleue des Vosges. Il est transparent, ce regard, il a quelque chose de clair, de doux, même lorsque les yeux sont noirs.
En fait, la figure type du Verseau peut être illustrée par deux personnages. L'un réel : Valéry Giscard d'Estaing. Long visage, long corps mince, membres fins, allure distraite et distante, mais sourire chaleureux quand sourire il y a. L'autre abstrait : l'ange, avec ses cheveux blonds et fins, son expression séraphique et immatérielle.
Quand on ne connaît pas bien les Verseaux, on a facilement l'impression qu'ils ne vous regardent pas en face : c'est faux... En fait, ils regardent à travers vous.
La plupart du temps ils ne prêtent qu'une attention très secondaire aux vêtements qu'ils ont sur le dos - et ceci qu'ils soient hommes ou femmes. L'important, c'est qu'ils se sentent bien dedans, libres de leurs gestes. Madame Verseau, parfois, se lance dans de véritables frénésies d'achat, et se couvre d'oripeaux ultra-modernes, privilégiant les matériaux style métal, plastic, nylon, polyester, acrylique, etc.
Les deux sexes ont un faible pour les « combinaisons » pantalon, avec élastique à la taille, les mailles brillantes... En bref tout ce qui fait penser à des vêtements d'un autre monde ou d'une autre planète... Dans leur poche, il y a un bouton distributeur de pilules vitaminées, et dans le talon de leur botte un ressort de fusée pour leur permettre de fuir, très vite et très loin, à la moindre annonce de conflit.
En société, les reconnaître est franchement difficile car ils ne se font pas remarquer, parlent à voix basse, et peu - ils écoutent plutôt les autres, et ne font pas de grands gestes. Seule leur allure résolument moderne peut servir de point de repère. Mais c'est tellement insuffisant que je vous conseillerais plutôt de vous planter au milieu de la pièce et de clamer « Y a-t-il un Verseau dans la salle? »
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2006-06-26 14:03:37
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answer #2
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answered by Anonymous
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