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place du féminisme dans notre société contemporaine?

2006-06-19 03:30:00 · 4 réponses · demandé par Hades et Persephone 7 dans Arts et sciences humaines Philosophie

4 réponses

Moi j'ai pas peur d'elle (en plus elle est morte alors....) mais ses livres me tombent des mains. Elle a tout pompé sur Katherine Mansfield, sauf que Katherine Mansfield, c'est bien.

2006-06-19 07:04:58 · answer #1 · answered by Anonymous · 3 2

L'on assiste depuis quelques années à une remise en cause des acquis du féminisme. (lire "Backlash" de Susan Falludi)
L'on sent une véritable entreprise de dénigrement du féminisme et d'affirmation aveugle de différences hommes/femmes que pourtant beaucoup d'études scientifiques réfutent de plus en plus, sans parvenir à se frayer un passage dans les médias.
Ainsi, ce sera unetelle qui clamera haut et fort "moi je ne suis pas féministe, j'aime les hommes", comme un macho d'hier disait "toutes lesbiennes ou mal baisées, ces féministes", ou encore telle autre qui dira "cette histoire est dépassée, je ne suis pas féministe" alors même que grâce à ce féminisme elle ne passe pas sa vie enceinte tous les ans pour finir par en mourir, est payée pour travailler (avant, les femmes travaillaient aussi mais le salaire allait au mari, il serait bon de ne pas l'oublier, toutes n'étaient pas nobles ou rentières), dispose librement de son argent, vote et peut être élue et a la possibilité de quitter son mari.

Le problème est que autant les féministes des années 70 ont bien posé les problèmes, fait promulguer des lois, eu une influence certaine sur leur génération, autant l'on peut dire que la société n'a pas suivi, et que le relais n'a pas ou peu été transmis. L'éducation des jeunes enfants est toujours aussi sexiste (il suffit pour cela d'ouvrir n'importe quel livre pour enfant ou presque, de regarder attentivement les dessins animés qu'on leur propose, les catalogues de jouets pour Noel sont assez édifiants aussi), elle classe toujours les sexes en leur attribuant des caractéristiques genrées (le garçon ne peut, majoritairement, toujours pas pleurer , ni la petite fille demander une réplique de tank pour son aniversaire).
Donc, avec une telle éducation, avec de tels discours tout droits sortis des années 50, on est en train de remettre des idées contre lesquelles se sont battues les féministes dans la tête des générations futures.

Parrallèlement, l'émergence en Occident de religions comme l'Islam, qui lui-même connaît un retour en arrière profond sur le sujet des droits des femmes (déjà que ça n'allait pas bien loin...), incite l'Eglise catholique à la concurrencer sur le même terrain, et les églises, quelles qu'elles soient, n'ont jamais été du côté des femmes, préférant les cantonner dans des rôles de servantes et de génitrices, comme du bétail utile.

L'hypersexualisation générale à l'oeuvre également (promotion du porno violent, de la prostitution sous couvert risible de liberté à disposer de son corps, artistes femmes poussées à l'exhibitionnisme, mode des lolita de 12 ans en string, etc.), combinée à *l'inertie complète en matière d'éducation des jeunes garçons au respect de l'autre*, font aussi que le fossé se creuse et qu'on voit ressurgir des horreurs qu'on croyait enfin enterrées, comme l'accusation de la légèreté de tenue de la victime d'un viol ou l'incompréhension de la gravité de leur acte pour les jeunes violeurs (sans parler de la banalisation du viol collectif sous le nom de "tournantes", terminologie plutôt positive, insupportable pour les victimes et pourtant devenue la norme langagière dans les médias).

Tout cela fait que le féminisme est plus que jamais essentiel, que c'est un travail de fourmi, épuisant, déprimant, lourd, mais qui apporte quand même parfois de petites satisfactions qui aident à tenir (pénalisation du viol conjugal en 1992, congé paternité en 2002, soulèvement de la chape de silence sur les violences conjugales, etc.).

Ce qui est mal compris aussi (et comment le comprendre d'ailleurs, quand on bloque l'accès des féministes aux médias et qu'il faut déjà être féministe pour savoir ça :) c'est que le féminisme, ce n'est absolument pas être contre les hommes, mais contre un système. Le système patriarcal. Et que ce système dérange aussi bon nombre d'hommes, qui ne répondent pas à ses critères de force, de pouvoir-à-tout-prix, de fric-avant-tout, de dissimulation des sentiments, de refus de la tendresse, d'indifférence aux enfants, etc.
Or justement, le féminisme, c'est permettre aussi à ces hommes de s'exprimer sans tout de suite les cataloguer comme "faux hommes" (comme ce système appelle aussi "fausses femmes" celles qui ne répondent pas à ses injonctions de tendresse, patience, maternité, dévouement, silence, sacrifice...). Je préfère ne même pas aborder l'homophobie haineuse liée à cette question.
Les résistances au féminisme montrent qu'il est toujours une force puissante de remise en question des schémas établis (et en particulier ceux du patriarcat et de la domination masculine).

Tant que dans les esprits subsistera la dichotomie "la maman et la putain", le féminisme résistera.
C'est une lutte primordiale pour l'égalité qu'il est vraiment dommage de saper comme c'est le cas à l'heure actuelle : quand on ne respecte pas la moitié de l'humanité, comment peut-on respecter les minorités?

2006-06-20 04:55:56 · answer #2 · answered by saintegrrr 7 · 1 0

"Qui a peur de Virginia Woolf?" est le titre d'un livre d'Edward Albee. L'oeuvre de Woolf est revendiquée par les féministes actuelles. Parmi les autres précurseurs du féminisme contemporains, citons Mary Wollstoncraft, dont la critique de Rousseau a été essentielle pour la défense du droit des femmes à la citoyenneté, ou encore Olympe de Gouges qui publie en 1791 la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne.


L'une des sources les plus importantes du féminisme reste totutefois la philosophie de Simone de Beauvoir, qui s'efforce d'appliquer dans son livre, le Deuxième Sexe, l'existentialisme de Sartre à la question du genre. Si la philsophie de Sarte repose sur la négation de la nature humaine (l'homme, en tant qu'être libre, ne saurait dépendre de déterminations naturelles), celle de Beauvoir est une négation de l'idée d'une "nature féminine" : "on ne nait pas femme, on le devient". Beauvoir essaie ainsi de montrer que l'ensemble des caractéristiques associées à la féminité (la maternité, la douceur, l'infériorité intellectuelle, etc..) sont des constructions historiques plutôt que le signe d'une "essence" intemporelle.


Les courants féministes qui naissent à la suite des travaux de Beauvoir en prendront parfois le contrepied. Mentionnons trois exemples :

1 - Le féminisme chrétien (Gagnebin, Pellé-Douël) insiste sur l'importance de la monogamie, de la fidélité, des valeurs chrétiennes en générale comme garants de l'autonomie féminine et de l'égalité homme-femme.

2 - Le féminisme écologique (Françoise d'Eaubonne) récuse l'approche antinaturaliste de Beauvoir : les femmes sont même des êtres plus proches de la nature que les hommes. L'éco-féminisme estime que la destruction de l'environnement est un produit du "pouvoir mâle" plutôt que du capitalisme industriel, il défend le "non pouvoir" des femmes.

3 - Le féminisme différentialiste définit quant à lui la spécificité féminine par son opposition au rationalisme, par la faculté à avoir recours aux récits, aux émotions, à l'intuition pour comprendre le monde .


Après les grands acquis militants de l'après guerre (droit de vote, contraception, avortement, autonomie...), le féminisme reste à l'heure actuelle toujours aussi actuel : la domination des femmes par les homme reste un fait : Bourdieu s'est efforcé de mettre en évidence le pouvoir symbolique qui s'exercait encore sur le femmes "libérées" (par exemple dans les normes vestimentaires)

L'américaine J. Butler perpetue la tradition d'un féminisme militant (en faveur des minorités sexuelles, ethniques...) mais aussi de haute volée intellectuelle. Pour elle, le genre est l'une, parmi d'autres, des normes qui régissent notre quotidien, avec lesquels il faut savoir vivre mais aussi, parfois, ruser. Contre une certaine oppression hétérosexuelle, Butler s'efforce de démontrer le caractère ambivalent et fluide des identités sexuelles.

2006-06-19 11:35:59 · answer #3 · answered by Nicolas 3 · 0 0

pas moi

2006-06-19 10:38:04 · answer #4 · answered by papinou 4 · 0 0

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